sans pour autant souscrire à un discours antivax marginalisant. Hélas pour la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle, ce numéro d’équilibriste repose sur des fondements scientifiques très instables.« Moi je suis vaccinée. Je pense que le vaccin est utile pour empêcher les formes graves du Covid. Ça, c’est une certitude. Mais la vraie question, c’est : est-ce que le vaccin peut empêcher la circulation du virus ? Je pense qu’aujourd’hui la réponse est non. Donc à quoi sert le passe sanitaire, à part à laisser la population sous une forme de contrainte qui est en même temps inutile et disproportionnée ? », s’est interrogée la cheffe de file du RN.
« Ben voilà »
en affirmant : « Ben voilà, donc on va apprendre à vivre avec ce virus, mais levons toutes ces contraintes qui commencent à devenir terriblement pesantes pour les Français. » De même, lorsqu’elle est interrogée sur la pertinence d’une généralisation de la troisième dose de vaccin – laquelle permettrait de renforcer la protection contre la transmission du Covid-19 –, Marine Le Pen répond : « Je n’ai pas à être pour ou contre, je pense que chacun doit être libre de le faire ou non, puisqu’en réalité c’est sa propre vie qu’on met en jeu, et c’est à chaque personne de déterminer le bénéfice-risque pour elle d’être vacciné. »
« C’était un mensonge ! »
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Début novembre, une étude américaine publiée dans la revue Science, conduite de février à octobre 2021 sur un peu moins de 800 000 anciens combattants américains, est arrivée aux conclusions suivantes : après huit mois, l’efficacité contre la contamination est encore de 58 % pour le vaccin Moderna, et de 43,3 % pour le vaccin Pfizer-BioNTech. Il est donc faux d’affirmer que le vaccin « ne protège pas de la contamination », même si cette protection est imparfaite.
Comparaison n’est pas raison.
médecins et scientifiques demandent à l’État d’agir et ciblent « FranceSoir »« Les toutes dernières études qui correspondent à des données recueillies en septembre évoquent une efficacité vaccinale de l’ordre de 65 % après deux doses contre la transmission du variant Delta. Je ne serais pas surpris que ces chiffres soient un peu plus bas aujourd’hui », expliquait récemment Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève, à nos confrères du Parisien. Cette contagiosité plus faible s’explique par la diminution de la charge virale, plus rapide chez les personnes vaccinées – ce qu’une étude préliminaire singapourienne publiée fin août semble confirmer.Si bien que la vaccination conférerait une protection « au carré », contre la propagation du virus : d’abord en réduisant le risque d’être contaminé, ensuite en réduisant le risque d’être contagieux. Marine Le Pen peut tourner le problème dans tous les sens : inciter à la vaccination – et non « obliger », comme elle le prétend, oubliant un peu vite qu’un peu plus de 30 % des Français n’ont pas reçu leurs deux doses –, est loin d’être insensé pour lutter contre la circulation du Covid-19.