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« Dans ce cas-là, il faut voter l’ensemble des motions de censure déposées », a déclaré mardi matin, sur Public Sénat, le député France insoumise de Marseille Manuel Bompard. Sous entendu : y compris celles qui pourraient venir du RN. Le stratège justifie qu’il faut utiliser « tous les moyens à disposition » pour empêcher le gouvernement de réformer les retraites.A ce titre, la France insoumise n’en est pas à son coup d’essai. En 2020, lors de l’usage du 49.3 pour la précédente réforme des retraites, LR et la gauche avaient chacun déposé leur motion de censure, et LFI avait décidé de voter les deux. Socialistes et communistes s’étaient contentés de la motion de la gauche.
« Mais non ? Incroyable ! »
« Mais non ? Incroyable ! », s’enthousiasme un député d’extrême droite – qui avait loupé l’info – quand on lui apprend la nouvelle. « Je suis content qu’ils évoluent, ce serait une nouvelle étape de normalisation pour nous », reconnaît l’élu RN. Qu’il ne se réjouisse néanmoins pas trop vite, car Manuel Bompard reconnaît qu’il exprime là un « avis personnel ». « C’est un débat, il n’y a pas encore de position établie », ajoute Paul Vannier, député LFI du Val-d’Oise. Aussi bien chez LFI qu’à la Nupes.Parmi les autres alliés, on semble – c’est un euphémisme – moins chaud. Mardi soir, le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, a fermement répondu non à la question de savoir s’il pouvait voter une motion de censure venue du RN, quel qu’en soit le sujet : « Je ne fraye pas avec l’extrême droite. » Les écolos sont aussi unanimes : « Dans un contexte où on a 89 députés RN, une Marine Le Pen très offensive sur sa volonté de prendre le pouvoir et une majorité qui rentre dans le jeu de la banalisation, sans parler des élections en Italie, la question est plutôt de reconstruire une ligne très claire entre les partis républicains et ceux qui ne le sont pas », juge la présidente du groupe, Cyrielle Chatelain.
Un scénario peu probable
« Il ne s’agit pas de voter quoi que ce soit de commun avec l’extrême droite, assure Manuel Bompard. Pour moi, une motion de censure, c’est voter contre le gouvernement. » Ce qui n’est pas tout à fait vrai : lorsqu’une motion de censure est déposée, c’est un texte qui est déposé, et les députés et députées se prononcent à son sujet. La Nupes le sait bien : la motion de censure qu’elle a déposée en juillet, après qu’Elisabeth Borne a décidé de ne pas demander la confiance à la chambre, était avec un texte purement technique, expurgé de toute référence idéologique, pour tenter de convaincre LR et RN de la voter. Sans succès.
Le sujet ne devrait pas déchirer pour autant la Nupes, puisque « ce moment ne se présentera pas », croit Paul Vannier. En effet, quand plusieurs motions de censures sont déposées en même temps, la première à être débattue et votée et celle qui a reçu le plus de signatures. Et selon toutes vraisemblances, ce sera celle de la Nupes (151 sièges), pas celle du RN (89 sièges). « Donc c’est autour de notre motion que le débat se construira, c’est ce vote-là qui sera le moment de vérité. Si on n’a pas la majorité, alors les autres auront mécaniquement moins de force et moins de chances de l’emporter », pense le député du Val-d’Oise.Reste alors une question : pourquoi évoquer un scénario qui, de l’aveu même de ses promoteurs, n’a que peu de chances d’arriver ? Qui plus est le jour même où la France insoumise n’a pas de mots assez durs pour dénoncer un nouvel épisode de « normalisation » du RN via la présence – pour la première fois – de députés d’extrême droite dans l’équipe de football parlementaire.