« Je n’irai pas chercher les voix du Rassemblement national », insiste Elisabeth Borne, répondant à une question de Marine Le Pen
Lors des questions au gouvernement, Marine Le Pen interroge la première ministre, Elisabeth Borne, à propos de Gérald Darmanin. « Dimanche, le ministre de l’intérieur disait, je le cite” permettre l’expulsion de tout étranger reconnu coupable d’un acte grave par la justice”, je salue donc ce pas vers nous (…). Nous voterons cette mesure dès demain », a commencé par dire la présidente des députés du Rassemblement national. « En attendant le vote de cette mesure, pouvez-vous déjà démontrer votre volonté d’agir en faisant respecter les obligations de quitter le territoire [les OQTF], dont l’application reste aujourd’hui à 90 % lettre morte ? », a ensuite demandé Mme Le Pen à la première ministre. « A travers votre propos, je vois que vous n’aviez pas lu le programme du candidat Emmanuel Macron, puisque cette mesure y figurait », rebondit Mme Borne. La première ministre en a profité pour rappeler les « grandes lignes de la politique » que son gouvernement entend mener : « Répondre à l’urgence du pouvoir d’achat, la bataille du plein-emploi, accélérer la transition écologique et sortir des énergies fossiles, c’est promouvoir l’égalité des chances et assurer la sécurité des Français. » « Ma méthode, c’est écouter et respecter chacun, pas d’être d’accord avec chacun », a estimé Elisabeth Borne, vantant le fait d’avoir reçu les différents représentants de groupes à l’Assemblée nationale. « Lors de notre rencontre, Mme Le Pen, il n’y a pas vraiment eu de convergences, et après ma déclaration de politique générale, je vous le confirme : je n’irai pas chercher les voix du Rassemblement national », a insisté la première ministre, applaudie par les députés de la coalition présidentielle. « Il y aura toujours quelque chose qui s’interposer[a] entre nous, cela s’appelle les valeurs. Mon ADN, ma colonne vertébrale, s’appelle la République », a-t-elle encore dit, huée dans les rangs du Rassemblement national. « Alors oui, je vous le redis Madame Le Pen, mon identité, c’est la liberté, c’est l’égalité, c’est la fraternité, c’est la laïcité. Et comme première ministre c’est autour de ces valeurs que je veux rassembler et uniquement autour d’elles ». « Et ces valeurs, Madame Le Pen, vous avez beau tenter de vous les approprier, je suis convaincue que, dans les faits, vous ne les partagez pas », a-t-elle conclu. « Ceux qui n’ont pas voté la (motion de) censure » de La France insoumise, comme le Rassemblement national et Les Républicains, « n’exprimaient ni une confiance au gouvernement, ni une participation à la majorité », a précisé Mme Borne.