perturbée par la crainte des gens à se retrouver à bord d’un avion en pleine pandémie et bien sûr par la multiplication des contraintes sanitaires Bien au contraire même. Il affirme ainsi que la reprise semble s’accélérer malgré les perturbations encore présentes en Asie et particulièrement en Chine : « Selon les données fournies par nos clients, la reprise arrive plus vite et plus fort que prévu. Y compris sur les vols business, ce qui était très incertain. »
Une demande persistante
De son côté Willie Walsh ne dit pas autre chose : « Je pense qu’il y a clairement des demandes en suspens de la part de personnes qui ne pouvaient pas voyager mais, de façon intéressante, l’analyse que nous avons faite suggère que même si cela peut avoir un certain impact, il est en fait minime. Vous savez, si nous regardons à plus long terme, l’inflation, le PIB, nous prenons tout cela en compte, je pense que la demande d’aviation sera toujours assez forte. » Le principal représentant des compagnies mondiales concède pourtant que des facteurs négatifs sont à l’œuvre actuellement, notamment la remontée importante du prix des billets pour encaisser le choc de la flambée des prix du kérosène, résultant à la fois de la hausse des prix du pétrole brut et de l’envolée des marges de raffinage. « Je pense qu’une augmentation des tarifs a toujours un impact sur la demande, mais je ne vois pas d’alternative. Sortant d’une période de 10 ans, entre 2010 et 2019, où le Brent coûtait en moyenne 80 dollars et où le carburant représentait 27% de la base de coûts des compagnies, si cela passe à 37 ou 40%, le transport aérien ne peut pas absorber ce coût supplémentaire parce qu’il n’a tout simplement pas la capacité financière de le faire. En fin de compte, cela doit se retrouver dans le prix des billets. » Willie Walsh admet même qu’au vu de la santé financière actuelle des compagnies, la répercussion des hausses de coûts du kérosène sur le prix des billets. Pourtant, il explique que l’effet sur la demande ne sera pas pour autant proportionnel : « Une augmentation de 10% du prix du billet n’entraîne pas une réduction de 10% de la demande. Ce n’est pas quelque chose de scientifique, mais nous avions l’habitude de travailler sur une base simple selon laquelle 10% aurait probablement un impact de 1% sur la demande. Mais cela change en fonction de la compagnie aérienne, de la région du voyage, de la classe du voyage. »
Des évolutions plutôt qu’une récession
Le directeur général de l’IATA croit d’ailleurs davantage à une évolution de la demande, avec peut-être un ralentissement, qu’à un recul : » Cela peut ralentir la croissance à l’avenir, mais je ne pense pas que cela entraînera une chute significative. Et si vous revenez en arrière, en 2008-2009 avec la crise financière mondiale, le nombre de passagers n’a pas chuté alors que c’était une profonde récession. » Il précise le fond de sa pensée : « Ce que nous avions vu alors, c’est que les rendements avaient diminué car les compagnies aériennes avaient maintenu le nombre de passagers mais à des niveaux de prix inférieurs. L’impact financier pour l’industrie ne venait donc pas d’une baisse du nombre de gens qui voyageaient, mais des gens qui payaient moins cher leurs billets. » Avant d’ajouter : « Ces problèmes sont souvent à court terme, les gens veulent toujours voyager, pour faire une pause, voir leur famille. » « Supprimer tous les vols de moins de 500 km éliminerait seulement 3% du Co2 émis par le transport aérien » (Willie Walsh, IATA)