Déraillement mortel du TGV Est : ces questions auxquelles le procès va devoir répondre


Suivez la couverture complèteLe 20hLe jour de l’accident, Thomas avait 13 ans. Le 14 novembre 2015, il était à bord du TGV d’essai qui a déraillé en Alsace. « Invité par mon oncle qui travaillait dans le labo, explique-t-il face à notre caméra dans le reportage ci-dessus. Il voulait nous faire découvrir sa vie ». Son oncle est décédé dans l’accident, ses parents ont été blessés, comme lui. Huit ans plus tard, 89 parties civiles espèrent des réponses lors du procès qui s’est ouvert lundi à Paris. « Que chaque famille puisse savoir ce qu’il s’est vraiment passé, qu’on puisse passer à autre chose entre guillemets », résume Thomas. « On était un peu les oubliés du 14 novembre », ajoute son père, Patrick. Survenu au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, ce drame avait en effet été vite éclipsé. Pourtant, les images sont apocalyptiques. L’accident fait 42 blessés et onze morts. « On a entendu un bruit sec », témoigne Théo, qui pêchait près des lieux du drame ce jour-là et a donné l’alerte,  puis vu « une énorme boule de feu, de 20-25 mètres de haut, et une rame de TGV qui passe à travers cette boule de flammes ». 

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des ingénieurs et des invités « La SNCF est responsable moralement et civilement, mais ce n’est pas à la SNCF de dire ce que sont les responsabilités pénales », souligne l’ancien président de la compagnie, Guillaume Pépy, dans notre reportage. Également poursuivi, le conducteur du train, rescapé. Un « cheminot qui arrive à ce procès très marqué, avec évidemment un sentiment d’échec, mais qui va contester sa responsabilité pénale », indique son avocat, maître Philippe Sarda.  Il y aura deux mois et demi de procès pour y répondre. En attendant, lors des essais de la SNCF, les passagers invités sont désormais interdits.La rédaction de TF1info | Reportage Esther Lefebvre, Jacques Rieg-Boivin