« On est presque prêt  » : 10 questions clés sur la patinoire de Dreux avant son inauguration vendredi 31 mai


Conditions d’accès, gradins, espaces VIP, activités, animations, mais aussi fabrication de la glace et gestion : nous avons visité en avant-première la patinoire de Dreux, située sur le site de loisirs Otium, qui sera inaugurée vendredi 31 mai avec un grand show signé Philippe Candeloro. L’occasion de dévoiler quelques secrets de fonctionnement d’un équipement unique en Eure-et-Loir, autant dédié au grand public qu’aux sportifs.

« On est presque prêt !  » Alors qu’il longe la vaste piste glacée floquée de son logo “La patinoire Dreux”, Thierry Voegeli, ingénieur, conseiller technique opérationnel, est au cœur d’une ruche bourdonnante où techniciens et agents administratifs sont en pleine effervescence, branchant un ordinateur, installant du mobilier dans le hall d’accueil au mur tapissé de bois, vérifiant le savant dispositif des compresseurs fabriquant la précieuse glace ou rangeant dans les casiers les patins fraîchement arrivés….

Nos réponses à dix questions essentielles sur cet équipement municipal, conçu par l’architecte Philippe Deprick, qui est le vaisseau amiral de l’Usine à loisirs Otium, sur le plateau Nord.

1. Quand a lieu l’ouverture ?

Tout commencera ce vendredi 31 mai, à 19 heures, avec l’inauguration officielle, suivie d’un spectacle proposé par la troupe du patineur Philippe Candeloro. Le même show sera proposé le lendemain, à 15 heures. Les 1.000 invitations pour les Drouais ont été vite écoulées, mais un nouveau quota devrait être proposé.Quant à l’ouverture grand public, elle aura lieu le dimanche 2 juin (de 10 heures à midi et de 14 à 17 heures). 

« Le temps sur la glace est limité à une session. Par exemple, on peut y rester une matinée entière. »
Thierry Voegeli (ingénieur, conseiller technique opérationnel)

2. Combien ça coûte ?

Deux grilles sont proposées (Drouais et hors commune). Le ticket est à 5,40 € (+3,50 la location des patins). Moins de 14 ans, réduction d’1 €. Les hors communes paient 1 € supplémentaire. Possibilité de carte de 10 entrées (75 €). La gratuité pour les enfants ne dépassant pas 29 de pointure de chaussure.Dans le hall, avec à droite le guichet pour recevoir les patins.  

3. Comment l’utiliser ?

Arrivé dans le hall, on accède à la billetterie puis un portillon mène au guichet pour louer les patins. Une fois chaussé, il ne reste plus qu’à traverser un sans et à s’élancer sur la piste. « Sa superficie est de 1.624 m² », explique Thierry Voegeli. Et de noter qu’un espace PMR (Personne à mobilité réduite) permet aux bénéficiaires de rejoindre sans mal l’étendue glacée. « Les personnes qui ne patinent pas s’installeront dans un espace de convivialité avec vue sur la piste. Un lieu pour prendre une boisson est prévu. » L’établissement peut accueillir jusqu’à 500 personnes sur la piste. Les gradins sont au nombre de 1049 (avec un espace VIP de 96 loges).

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Cette patinoire qui divise l’opposition

4. Y aura-t-il des événements ?

Des spectacles sont programmés, notamment pendant les fêtes, tout comme des rencontres de hockeys sur glace et de patinage. « Mais il n’y aura pas de show type Holiday on ice qui nécessite une plus grande infrastructure. » Les gradins (970) ne seront accessibles que lors de manifestations. « Des nocturnes, les vendredi et samedi, seront animés par des DJ. Nous disposons d’un vaste écran qui sera interactif avec le public, tant au niveau des images que des musiques. » Une vaste salle de séminaire (100 m²) à la décoration très design pourra être utilisée en complément de l’activité de patinage, tout comme des bureaux pour les clubs sportifs.

5. Le club de hockey sur glace existe-t-il ?

Il a été créé l’an passé, sous la houlette d’Olivier Batolo, précise Alain Guenzi, conseiller municipal, chargé des sports. « Ce sera le seul club en Eure-et-Loir. Sa composition montera en puissance, l’activité est prête à être lancée. » Pour l’école de patinage, le dossier est sur les rails, « une personne diplômée d’un Brevet d’État patinage sera recrutée. Sa mission sera de créer un club dépendant de la Fédération des sports de glace. » Un espace “jardin d’enfants”, proposé le dimanche matin avec la présence des parents, permettra de recruter de jeunes pousses du patin. « Tout se fera progressivement. »

Candeloro en ouverture

Au cœur du système de fabrication de la glace avec en premier plan les compresseurs.  

6. Comment est fabriquée la glace ?

Le procédé, qui a fait ses preuves à Charleville-Mézières ou Le Mesnil-Amelot, se compose de trois compresseurs utilisant un fluide frigorifique (de l’ammoniaque) « sans impact sur le réchauffement climatique », selon Thierry Voegeli. La couche de glace, de 3-4 centimètres) est maintenue à -5 degrés. « Cette fabrication nécessite de produire de l’air chaud évitant la condensation. De plus, il est recyclé, valorisé et redistribué, via des ballons d’eau chaude, dans l’ensemble des autres locaux, les bureaux, le hall, les sanitaires, la salle de séminaire, les vestiaires pour les équipes de sportifs, etc. La patinoire est alimentée par un réseau d’énergie renouvelable fonctionnant à l’électricité ». Et de préciser : « Un système unique en France de recyclage de l’eau permet de la refiltrer, de refaire de la glace qui est ensuite remise sur la piste à l’aide d’une machine, une surfaceuse électrique. »

7. Quelle est la consommation ?

Selon l’ingénieur Thierry Voegeli, elle serait estimée à 1.500 mégawatts par an. « Mais cette prévision peut être améliorée de 30 à 40 % grâce à une gestion technique centralisée, via des programmes informatisés. Une patinoire consomme beaucoup moins qu’une piscine » Thierry Voegeli évoque les perspectives offertes par le futur réseau électrique photovoltaïque voulu par la municipalité et attendue pour 2026. « La patinoire en sera la bénéficiaire et totalement autonome sur le plan énergétique. »

La salle du DJ pour les soirées thématiques le week-end.

8. Qui va gérer ?

Le lancement est assuré par la Ville qui, pour l’instant, n’envisagerait pas de le confier à une société via une délégation de service public. Une équipe a été nommée. Le directeur, Samir Bénabi, est à la tête d’un effectif de 9 agents (techniciens, agents polyvalents, régisseur,…). « Si l’’exploitation sera assurée par la Ville, notre prestataire, Thierry Voegeli, supervisera le fonctionnement la première année, le temps que l’outil se rode. Et que l’exploitation des dépenses d’énergie soit contrôlée. »

9. Quel est le montant de l’investissement ?

 « Il est de 18,2 M€ (hors taxe) tout compris, avec notamment une subvention du Département de 300.000 €. L’Agence de transition écologique va aussi nous soutenir », répond Pierre-Frédéric Billet, maire de Dreux (LR). Et de préciser que les projections en termes de déficit d’exploitation « ne dépasseront pas 500.000 € par an pour la fourchette haute. On sera plutôt autour de 250.000 €. Le déficit d’exploitation devrait être vite résorbé. Notre projet énergétique basé sur un fonctionnement photovoltaïque aura un sérieux impact sur son coût de fonctionnement et réduira le déficit annuel. Il faut savoir aussi que le site d’Otium nous rapporte un revenu fiscal de 300.000 € par an et crée 300 emplois. »

10. En quoi est-elle différente des autres ?

Thierry Voegeli nuance : « C’est la seule du département de cette dimension, offrant des activités sportives. La patinoire de Chartres est plus ludique. Celle de Dreux, un modèle classique qui combine sobriété énergétique, utilisation d’énergies renouvelables et un certain luxe d’aménagement (revêtements muraux en bois, éclairage Led, décorations dans la salle de séminaire, peintures…). On n’est pas dans le béton ou les parpaings de Bercy ! » 

Horaires. Fermé le lundi, l’équipement ouvrira toute l’année avec des plages dédiées pour les scolaires, les clubs de hockey, l’école de patinage, les centres de loisirs. Pour les familles et particuliers, accès (hors vacances scolaires) les mercredis (de 14 à 17 heures), vendredis (de 20 h 30 à 23 h 30, samedis (de 14 à 17 heures et de 20 h 30 à 23 h 30) et dimanches (de 10 heures à midi et de 14 à 17 heures).

Olivier Bohin