Le maire de Royan en fait une question de courage politique. Patrick Marengo a demandé au président de la Communauté d’agglomération Royan Atlantique (Cara) Vincent Barraud que la question d’une deuxième aire de grand passage pour l’accueil des gens du voyage sur le Pays royannais soit au programme de la rentrée.Il faut dire que l’été a été particulièrement tendu dans la station balnéaire, surtout dans la première partie du mois d’août, avec parfois…Le maire de Royan en fait une question de courage politique.
Patrick Marengo a demandé au président de la Communauté d’agglomération Royan Atlantique (Cara) Vincent Barraud que la question d’une deuxième aire de grand passage pour l’accueil des gens du voyage sur le Pays royannais soit au programme de la rentrée.Il faut dire que l’été a été particulièrement tendu dans la station balnéaire, surtout dans la première partie du mois d’août, avec parfois plusieurs gros groupes arrivés en même temps. Il n’est pas le seul élu à ruer dans les brancards.
La maire de La Tremblade Laurence Osta Amigo, dont un terrain de sport a été réquisitionné par le préfet pour loger des familles en provenance de la Palmyre, plaide également pour en faire un dossier brûlant.Afin de se mettre en conformité avec le schéma départemental d’accueil des gens du voyage, la Cara doit en effet proposer une seconde aire de grand passage, en plus de celle des Chaux, et dix terrains familiaux supplémentaires en complément des dix déjà réalisés à la Puisade. La troisième aire d’accueil permanente demandée, en renfort de celles de Saujon et de Saint-Georges-de-Didonne, verra quant à elle le jour à Médis.
« Même si nous n’étions pas d’accord avec l’injonction préfectorale, nous n’avons pas discuté. On a joué la solidarité communautaire. Il va maintenant falloir qu’on règle au plus vite cette question de deuxième aire de grand passage sur le territoire », insiste Laurence Osta Amigo dont le terrain est réquisitionné jusqu’au 2 septembre.
Elle croise les doigts pour que la date de départ des occupants soit respectée avant la rentrée scolaire.
Un problème insoluble ?
Le vice-président de la Cara en charge de cette question, l’élu royannais Philippe Cussac, entend les insistances des uns et des autres. « Nous cherchons toujours des terrains, l’été, susceptibles de combler le manque d’une deuxième aire de grand passage.
Sauf que les paysans ne veulent plus en louer. Le problème est là. On arrivait toujours, avant, à trouver quelques hectares.
Aujourd’hui, c’est devenu impossible pour différentes raisons. Les agriculteurs doivent répondre à des exigences de la politique agricole commune (PAC) en laissant des terres en jachère ou alors ils ne veulent plus que leurs champs soient endommagés avec l’installation de plusieurs dizaines de caravanes », constate-t-il.
Personne n’est candidat pour avoir au moins un des dix terrains familiaux manquants sur sa commune
L’autre solution pour la Cara serait d’acheter un terrain.
La question étant où et à quel prix. Une décision hautement politique. « Trouver quatre hectares dans les communes les plus concernées par ce problème sera très difficile.
On est coincé ente le SCoT (schéma de cohérence territoriale), la loi littoral, le Plan local d’urbanisme des communes et le manque de foncier. Et allez demander aux autres, qui ne connaissent pas ces soucis, de la jouer solidaire. D’autant plus que si c’est trop excentré, les gens du voyage n’iront pas.
La réflexion est la même pour les dix terrains familiaux manquants. À deux ans des élections municipales, personne n’est candidat pour en avoir au moins un sur sa commune », souligne Philippe Cussac.
Un essai infructueux
Un point de chute pour une seconde aire de grand passage avait un temps été trouvé à Grézac.
Mais des incivilités commises à la déchetterie voisine avaient entraîné l’activation du droit de retrait des agents et mis fin à l’expérience. « On a beau inciter les mairies à se barricader en rendant impossible l’accès aux terrains municipaux, les groupes se rabattent sur des parcelles privées. C’est ce qui s’est passé à Royan », rappelle le vice-président de la Cara.
Pour l’élu, l’aménagement d’une seconde aire de grand passage ne réglerait pas tout. « On a fait face, début août, à l’arrivée de quatre grands groupes en même temps. Deux se seraient de toutes les façons installés sur des emplacements illicites.
Je tiens à rappeler que seulement 6 % des grands groupes respectent leurs engagements auprès de la préfecture en termes de date de passage, de lieu d’arrivée et de nombre de caravanes. C’est ingérable ! » Tout est dit.