Kangourou, sanglier, perroquet  : peut-on vraiment adopter un animal sauvage  ? CL répond à la question d’une lectrice


Kinou, le perroquet fugueur d’Angoulême. Repro CL

« On peut vraiment avoir chez soi n’importe quel animal non domestique ? Je peux adopter un tigre, un singe ou un zèbre ? » demande Mélanie, une habitante du Cognaçais. « Hélas oui », répond Jean Bernaben, l’un des administrateurs de l’association environnementale Charente Nature. « Mais à condition d’obtenir des autorisations, délivrées par les services de l’État.

Garantir des conditions de vie conformes aux besoins de l’animal

A Vars, nous vous avons raconté l’histoire de Bambi, ce chevreuil apprivoisé. Renaud Joubert

Une simple autorisation préfectorale pour des espèces sauvages courantes comme les tortues, les iguanes verts ou les gris du Gabon. Mais si vous avez envie d’adopter un éléphant, un crocodile de plus de trois mètres ou une araignée veuve noire, il faut obtenir « un certificat de capacité et une autorisation de détention délivrés par la DDETSPP (ex-direction des services vétérinaires). Les cirques et les zoos relèvent de cette réglementation », décrit Jean Bernaben. Les services de l’État s’assurent ainsi que vous êtes en mesure, par exemple, d’offrir à l’animal de bonnes conditions d’hébergement.

Toute infraction à cet arrêté est passible de six mois de prison et de 9 000 euros d’amende

Le particulier se verra alors attribuer le statut d’établissement d’élevage non professionnel. Il devra se soumettre à des inspections régulières et prendre des mesures de sécurité spécifiques pour prévenir les risques. L’arrêté du 10 août 2004 fixe les conditions de détention des animaux d’espèces non domestiques, définissant les exigences pour la taille des enclos, les soins vétérinaires et la sécurité des installations. Pour détenir un reptile ou un mammifère sauvage, le propriétaire doit prouver ses compétences et garantir des conditions de vie conformes aux besoins de l’animal. La rédaction vous conseille

Toute infraction à cet arrêté est passible de six mois de prison et de 9 000 euros d’amende. Ces dispositions sont inscrites dans le Code de l’environnement. Le Code rural impose de son côté des conditions strictes pour les animaux sauvages. Les installations doivent éviter les souffrances inutiles et garantir la sécurité des animaux et des humains.De son côté, la convention de Washington régule le commerce des espèces menacées d’extinction. En France, elle est mise en œuvre par les douanes et la Direction de l’alimentation. Toute introduction ou exportation d’espèces protégées nécessite une autorisation. Les contrevenants risquent des sanctions, incluant des amendes et la confiscation des animaux détenus illégalement.