L’anodonte, cette moule chinoise gagne du terrain sur notre territoire ; Quel mal à cela ? Comment expliquer ce phénomène et quels sont les risques pour l’équilibre de notre environnement ; Les réponses de Bruno Garcia le Mr pêche de France Bleu la RochelleBruno Garcia de la fédération de pêche de Charente-Maritime répond aux questions des auditeurs de France Bleu la Rochelle et aujourd’hui le témoignage de Mathieu, spécialiste de l’environnement aquatique en Charente qui a écouté avec attention la chronique sur l’anodonte. Il nous explique qu’une petite parenthèse sur l’anodonte chinoise aurait été la bienvenue sachant que ce mollusque est menaçant pour nos espèces indigènes. Vous êtes – vous documenté Bruno sur cette espèce que vous n’aviez effectivement pas citée ?Bruno Garcia : Cette chronique au fil de l’eau va devenir une véritable spécialité asiatique. A prendre avec des baguettes ! Après le crabe chinois la semaine dernière, l’anodonte chinoise. Le prochain sujet sera sur les ateliers clandestins en sous – sol des immeubles Parisiens. Oui j’ai bien été obligé de me renseigner sur ce mollusque puisque je ne maitrisais pas bien le sujet. J’ai donc pris contact avec Mathieu qui m’a appris beaucoup de choses sur cet animal, lui aussi indésirable.
C’est pas Mathieu l’indésirable c’est bien l’anodonte chinoise ? Un petit rappel de la définition de l’anodonte Bruno ?
L’anodonte est une moule d’eau douce qui se différencie de la moule marine par sa grande taille mais aussi par l’absence de byssus, ces petits filaments qui la raccordent à un support. L’anodonte se déplace grâce à un « pied ». Voilà en résumé le descriptif de l’anodonte.
Alors qu’avez – vous appris sur la moule chinoise ? Pour une fois on vous dispense du nom latin.
Tout d’abord qu’elle est présente en France et qu’elle gagne du terrain. On la trouve en Deux – Sèvres et en Charente Maritime. Ce qui est ennuyeux puisqu’elle se développe assez vite et surtout plus vite que nos moules indigènes. Ce qui à court terme amène à une compétition dont notre anodonte indigène, que l’on appelle aussi l’anodonte des Cygnes, ne se sortira pas gagnante.
Comment est -elle arrivée chez nous cette moule chinoise ? Par China Airlines ou Shangaï Airlines
?Ce sont les déversements de poissons qui sont à l’origine de son introduction. Les transferts de poissons provenant de zones où elle est présente. Les larves se fixent sur les branchies mais également sur certaines parties de leur corps. C’est de cette manière que l’anodonte chinoise est arrivée en France.
L’introduction n’est donc pas volontaire ?
Elle peut l’être par ignorance. L’anodonte est réputée pour avoir de grandes capacités de filtration bénéfiques pour le milieu et très naïvement, pensant qu’il s’agit d’anodonte indigène, certaines personnes l’introduisent dans nos cours d’eau. C’est pour cette raison qu’il est important de faire passer ce message de vigilance par rapport à l’introduction. Nous sommes, à la Fédération, preneur de renseignements qui pourraient nous révéler sa présence sur certains sites.
Du coup il faut pouvoir l’identifier cette anodonte chinoise
Mathieu me disait : des critères de détermination faciles…..pas facile ! malgré tout il a été capable de me renseigner sur quelques caractéristiques physiques.
On vous écoute
Voilà les différents critères qui la différencie de notre moule d’eau douce, la notre. La face ventrale est souvent très arrondie, pour simplifier le devant est en demi – rond. Notre moule indigène est beaucoup plus longue. Chez l’anodonte chinoise les stries sur le dessus de la coquille sont très espacées et ces lignes plutôt apparentées à des vagues sont de forme très irrégulières et pour finir l’anodonte chinoise est nettement plus épaisse, plus ventrue et même si la couleur est rarement un critère de distinction l’extérieur peut être de couleur saumon.
En conclusion l’intervention de Mathieu sur ce sujet était plutôt justifiée ?
La pêche se réfère habituellement à Saint Pierre mais je crois que Saint Mathieu sera le bienvenu dans l’équipe.