« La nuit en radio n’est pas une mise au placard » : Georges Lang fête les 50 ans des « Nocturnes » sur RTL


Vous souvenez-vous de la genèse des Nocturnes ?”Après avoir travaillé dans différentes radios locales, je me suis rendu rue Bayard pour un entretien avec le directeur artistique de RTL au début des années 70. Je lui ai fait part de mon envie de faire de la radio de nuit. Je lui ai également dit qu’en matière de rock, il n’y avait pas grand-chose sur la station par rapport à d’autres pays.

Pourtant, il y avait de la matière à traiter : l’arrivée des Pink Floyd, les Doors, David Bowie, etc. J’avais envie de promouvoir cette musique. J’ai fait un essai à Luxembourg et ça a plu.

Il m’a dit : ‘Si on a de la place, un jour, je penserai à vous.’ J’avais 23 ans, je me suis dit que c’était une promesse qui n’allait pas tenir la route. Mais, quelques mois plus tard, il m’a confié la tranche horaire et j’ai commencé à animer les Nocturnes qui s’appelaient avant Louvigny 1 et Louvigny 2.

Ma carrière a RTL à démarrer de cette manière.”Qu’est ce qui fait que cette émission est encore sur les ondes 50 ans plus tard ?”Je n’en sais rien. Le public suit.

La nuit, le contact avec l’auditeur est différent, il est plus intime. On parle lentement, le ton baisse. On n’embête pas l’auditeur avec des paroles inutiles.

Il y a une complicité qui se crée entre l’auditeur et l’animateur de nuit. Et, c’est ça qui m’a toujours plu. La radio de nuit, on l’écoute, la radio de jour, on l’entend.

Pendant 50 ans, vous avez donc travaillé la nuit, un peu en décalage avec la “vie normale”…”Pas du tout. Je me couche tard, c’est vrai, mais je suis un lève-tôt. Je n’ai jamais eu besoin de beaucoup dormir.

J’ai réussi à avoir une vie de famille tout à fait normale avec des enfants. J’ai des moments pour me reposer aussi. Le métier ne m’a pas cassé, loin de là.

Aussi, je n’ai jamais considéré que travailler la nuit en radio était une mise au placard. Les émissions de nuit, c’était mon truc. Aujourd’hui, je vois, par contre, que personne ne se bat pour prendre ma place.

” (sourire)N’avez-vous jamais été lassé de tenir ce rythme ?”Non, jamais et je suis prêt à continuer. Mais, pour ça, il faut la confiance d’une radio. Tout a changé dans nos systèmes mais je suis toujours là.

Si un jour, on me dit que je dois m’arrêter, je le ferai. C’est la vie.”En 50 ans, comment ont évolué les Nocturnes ?”J’ai toujours fait cette émission comme au début, avec une liberté totale de programmation.

C’était une de mes conditions pour que je reste chez RTL. Je ne voulais subir aucune pression et ce n’est jamais arrivé. J’ai toujours été un passeur de disques de gens qui ont du talent.

La manière dont on amène la musique a changé évidemment. Aujourd’hui, tout est informatisé. Un clic et on m’écoute partout dans le monde.