(Québec) Une erreur de triage à l’urgence, « ce genre d’erreur-là arrive », a répondu le ministre de la Santé, Christian Dubé, lorsqu’interrogé jeudi sur le décès d’une femme de 73 ans dans les toilettes de l’urgence de Joliette.
Publié à 16h06
Caroline Plante
La Presse Canadienne
France Boisclair est morte d’un anévrisme le 11 août dernier après avoir attendu 17 heures à l’urgence sans voir un seul médecin, a rapporté Le Journal de Montréal ayant pris connaissance du rapport du coroner.
À la période des questions jeudi, répondant au porte-parole libéral en santé, André Fortin, le ministre Dubé a indiqué avoir parcouru le rapport. Il a expliqué que « c’est un enjeu de triage et de prise en charge ».
« L’infirmière […] va donner un niveau de priorité. […] Dans ce cas-là, il semblerait, selon les premières données que nous avons, qu’il y a eu une erreur de diagnostic au niveau de la priorité. C’est très malheureux », a déclaré M. Dubé au Salon bleu.
« Ce genre d’erreur-là arrive. Il ne faut pas généraliser le cas. On a eu des améliorations importantes qui ont été faites à Joliette », a-t-il poursuivi, alors que M. Fortin disait constater « qu’il n’y a rien qui s’améliore aux urgences ».
Il a d’ailleurs rappelé que depuis décembre, trois patients sont décédés à l’urgence de Châteauguay avant d’avoir vu un médecin.
Pour appuyer ses dires, l’élu libéral a cité une récente étude de l’Institut économique de Montréal (IEDM), qui démontre qu’il n’y a eu aucune amélioration des temps d’attente dans les urgences.
« Le ministre présente plan, par-dessus plan, par-dessus plan, mais il essuie échec, par-dessus échec, par-dessus échec. Pourquoi il est incapable d’améliorer la situation aux urgences ? » a demandé M. Fortin.
Au contraire, a répliqué M. Dubé, les urgences s’améliorent, la preuve étant qu’elles traitent aujourd’hui un plus gros volume de patients, dont les aînés. « J’ai fait le point avec les PDG et je leur ai dit : “Bravo ! On s’en va dans la bonne direction” », a-t-il relaté.
M. Fortin a souligné qu’en matinée jeudi, le taux d’occupation moyen à l’urgence de Châteauguay, par exemple, était de 181 %.
« Les patients attendaient 10 h 15 à l’urgence, a-t-il déploré. C’est sept fois et demie la promesse de la Coalition avenir Québec de 90 minutes, puis 181 %, c’est bien au-delà du seuil de 150 % où on place des patients à risque. »
En mêlée de presse, M. Dubé a déclaré que certains établissements s’amélioraient plus vite que d’autres.