Publié le 24 Déc 22 à 7 :32
Le Réveil Normand
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A L’Aigle (Orne), Louise*, 14 ans, en est victime.Sa mère, Juliette* s’inquiète pour sa fille et souhaite dénoncer ce fléau, mais tout en restant anonyme. « Sur les réseaux sociaux, ça peut aller très vite, on peut faire le rapprochement entre son nom et le mien et je n’ai pas envie que ça lui porte préjudice ».« A la base, Louise est une très bonne élève, jamais un mot dans son carnet. Avant tout ça, c’était une jeune fille douce et calme intéressée par plein de choses ». Mais l’adolescente a perdu de son entrain après avoir demandé à sa mère de la scolariser au collège Dolto afin de rejoindre une amie.
« J’avais peur psychologiquement de ce qu’elle pouvait faire »
« Elle a fait son année de cinquième de manière un peu chaotique. Un coup elle allait à l’école, un coup elle n’y aller pas » explique la maman qui se retrouve alors démunie face au mal-être de sa fille.
On s’est retrouvé très rapidement avec une enfant triste, pas bien, pas à l’aise.
Juliette
Malgré tout ça, Louise passe en quatrième, mais la situation ne fait que de s’empirer. « Tous les matins elle pleure, elle a mal au ventre, elle fait des crises d’angoisse ». Au bout de quinze jours d’école, une véritable coupure se fait, Juliette décide alors de demander à rencontrer le personnel encadrant.
J’avais peur psychologiquement de ce qu’elle pouvait faire.
Juliette
le rendez-vous est fixé au 21 novembre.
Le dimanche 20, je reçois un mail de principale pour me dire qu’il fallait impérativement réguler les absences de Maëlys, sinon un signalement aller être fait.
Juliette
Sauf que sa fille ne s’appelle pas Maëlys. Le lendemain, jour de rendez-vous, le signalement est montré à la maman. « Ça ne me laissait que peu de temps entre le dimanche et le lundi pour faire quoi que ce soit ».
Dénoncer le harcèlement scolaire
Alors que la mère s’attendait à un peu de compassion, ça n’a pas été le cas. « On a dit à Louise « tu dois faire des efforts, l’école est obligatoire, ton année de quatrième est foutue et au sujet de ce que tu veux faire plus tard, oublie tout de suite » ».La maman a aussi obtenu un certificat du médecin traitant qui indique « qu’elle ne doit pas suivre d’enseignement scolaire à Dolto jusqu’à la fin de l’année ».Lors de cet entretien, Juliette annonce qu’elle va scolariser sa fille au CNED.
Ils se sont engagés à faire des démarches de leur côté dès le lendemain, mais rien n’a été fait.
Juliette
De son côté, Juliette fait ce qu’elle peut et met en place des rendez-vous avec le Centre médico-psychologique, avec le médecin traitant et fait des propositions afin que sa fille rejoigne un club de boxe et des cours de dessin, « pour avoir des temps d’inclusion ».Lorsque la maman annonce finalement à sa fille qu’elle va suivre sa scolarité au CNED, « elle a eu un visage radieux et m’a remercié ».En trois semaines, Juliette revoit l’élève modèle qu’était sa fille. « Ça fait 3 semaines qu’elle est inscrite au CNED et elle a rattrapé plus d’un mois et demi. Elle veut prouver qu’ils se sont trompés sur elle ».
Une situation connue par le rectorat
Le service presse du Rectorat de la région académique Normandie affirme que la situation de Louise est connue de leur service. « La maman et sa fille ont été reçues à de multiples reprises par l’établissement », précise-t-il en affirmant que « le dialogue avec la famille est maintenu afin de trouver la solution la plus adaptée et que le plus important est qu’elle puisse retrouver une scolarité ». Selon le rectorat, une nouvelle réunion est prévue en janvier entre la famille et l’établissement afin de « trouver une situation pérenne pour la jeune fille ». En attendant, « l’établissement veille à communiquer les éléments scolaires sur Pronote et permettre ainsi à la jeune fille d’être en contact avec les professeurs ».Concernant le signalement déposé par l’établissement, « c’est un signalement logique dans le cadre du protocole d’absentéisme puisque la jeune fille est absente depuis plusieurs semaines ».
Face à ce qu’elle considère comme de l’inaction, « j’ai déposé plainte auprès de la procureur de la République contre les dirigeants du collège Dolto ». Cette situation pousse Juliette à s’exprimer, « je veux dénoncer le fait que le harcèlement scolaire ne soit pas pris au sérieux ».Contacté à plusieurs reprises, le collège Françoise Dolto n’a pas répondu à nos questions.*Noms d’empruntCet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre Le Réveil Normand dans l’espace Mon Actu. En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.