dirige actuellement la Galerie du Château d’eau organise de nombreuses expositions dont il est souvent le commissaire Christian Caujolle est aujourd’hui une personnalité essentielle pour découvrir et comprendre les pratiques actuelles.
Nous nous sommes entretenus avec lui à la Galerie du Château d’eau, quelques jours avant le vernissage de sa dernière exposition. À notre arrivée, il ajuste avec les employés de la galerie les quelques derniers détails de la scénographie, puis vient à notre rencontre. Il dit avoir passé la journée au bureau en dépit du beau temps, alors on sort, on s’assied sur un banc au soleil du début d’automne, et l’entretien commence.
présenté à la Galerie du Château d’eau du 3 juin au 21 août 2022
J’ai le souvenir, chez une grand-tante, d’un portrait d’un jeune homme en uniforme, un jeune homme tué pendant la Première Guerre mondiale.
Le portrait de quelqu’un disparu, alors.
Sète#22 préfacé par Christian Caujolle
alors je m’y suis risqué !
la seule chose c’est tout ça ne m’intéresse pas, ce n’est pas mon mode d’expression. Et je n’ai aucune frustration à ce niveau-là.
Vous êtes le directeur artistique de la Galerie du Château d’eau, à Toulouse. Quel est votre lien avec cet endroit ?
je m’y suis installé en 1971, et malgré la distance plus tard j’y suis toujours revenu fréquemment et j’ai gardé des liens. Pour ce qui est du Château d’eau, ma rencontre avec Jean Dieuzaide a été primordiale.
City Night Lights préfacé par Christian Caujolle
alors il m’a montré un bouquin qui m’a laissé complètement pantois
certainement qu’ils avaient dû se rencontrer à Arles avec d’autres de ces séjours arlésiens.
exposé à la Galerie du Château d’eau du 8 février au 3 avril 2022
Pouvez-vous nous expliquer cet intérêt ?
à la fin des années 1970 » l’assigner à un endroit clos.
Ce qui m’intéresse c’est la cohérence interne d’une œuvre. La première chose qui est importante, c’est si l’artiste a quelque chose à dire, et si cette chose est perceptible ou non. Cela étant, il y a des choses que je préfère à d’autres, mais on est alors dans le domaine du goût.
Woman walking dows steps, Eadweard James Muybridge, 1887
Nu descendant un escalier, Marcel Duchamp, 1912
» sensible.
par exemple, alors que tout son travail du début était hanté par le surréalisme.
à montrer À partir du moment où on s’est débarrassé de ça, et on le doit beaucoup à Robert Frank, la porte s’est ouverture à une écriture qui reste documentaire – parce que l’image ne peut pas exister s’il n’y a pas eu quelque chose qui a existé avant la prise de vue –, et une forme d’écriture de soi.
Pourquoi passeur plutôt qu’auteur ?
Je ne suis pas doué pour faire des images, il y a tellement de gens doués pour le faire… D’autant plus que le dialogue est une chose qui m’intéresse beaucoup, c’est un échange, une mise en forme assez passionnante pour moi.
d’après moi tout le monde devient producteur d’images. On se retrouve à l’intérieur d’un univers d’images, véhiculées par des écrans de tailles et de formats différents, dématérialisées.
un moment dans cet univers d’images Ça ne veut pas dire qu’elle n’a plus de fonction à élaborer des projets plus solides il faut développer des projets.
À nous montrer ce qu’on ne voit pas ?
J’ai besoin de retourner voir, ça m’attire, et c’est toujours quelque chose de l’ordre de l’émotion, qu’elle soit positive ou négative.
Merci Christian Caujolle d’avoir répondu à nos questions.
Jusqu’au 31 décembre 2022, vous pouvez retrouver la double exposition de Gosette Lubondo et Marion Gronier dans la tour de la Galerie du Château d’Eau à Toulouse.