Pierre-Luc Dubois n’a pas évité le barrage de questions sur son avenir, lundi, mais il en a détourné un grand nombre.
Est-il ouvert à signer un contrat à long terme à Winnipeg ?
« Après la fin de ce contrat, on s’occupera de ça. »
Pourquoi un contrat d’un an était-il la meilleure option pour lui cet été ?
« Après la fin de la saison, moi et mon agent on a commencé à parler de différentes situations et de différents scénarios, et on a estimé qu’à ce moment-là, le contrat d’un an était, je pense, la voie qu’on voulait suivre. »
Est-ce vrai qu’il envisage de tester le marché des joueurs autonomes en 2024 ?
Là-dessus, Dubois s’est mis à parler longuement en allant dans une direction qui n’abordait pas la question de l’autonomie. Il a parlé de son amour pour le hockey depuis qu’il est gamin et a raconté qu’il avait assisté au repêchage à Montréal cet été parce que sa banque l’avait invité. Il a dit qu’il avait passé une partie du repêchage avec son père et qu’il aurait assisté à l’événement avec les Jets s’ils l’avaient invité à le faire. Il a déclaré et répété qu’il n’avait pas demandé aux Jets de faire un échange.
Lorsqu’on a demandé à Dubois, de manière plus pointue cette fois, s’il était vrai ou non qu’il prévoyait de tester le marché des joueurs autonomes en 2024, il a esquivé.
« On a parlé avec l’équipe, a répondu Dubois. On a eu des conversations. Comme je l’ai dit, je pensais que la meilleure chose était de faire le contrat d’un an et l’offre qualificative. Maintenant, c’est réglé, mon contrat est signé, je suis prêt à partir pour la saison. »
La discussion s’est poursuivie ainsi pendant plus de 30 minutes en anglais et en français : Dubois a reçu des questions spécifiques et difficiles sur son avenir à Winnipeg, sur les commentaires publics de son agent Pat Brisson, sur son intérêt pour le Canadien, le spectre d’un échange et la possibilité qu’il teste le marché en 2024. Dubois a été généreux de son temps, disant à un moment donné qu’il aime travailler avec les médias, mais qu’il n’avait pas hâte à cet appel en particulier.
Une déclaration qu’il a faite sans détours est qu’il n’a pas spécifiquement assisté au repêchage en s’attendant à une transaction, comme l’a écrit The Athletic la semaine dernière.
« On entend dire que je veux quitter Winnipeg. Si je voulais partir, j’aurais demandé un échange. Je n’ai pas demandé à être échangé. Pas une seconde. Ça ne m’a pas traversé l’esprit une seconde de demander un échange », a déclaré Dubois au début de la vidéoconférence.
Plus tard, en réponse à une question de Murat Ates de The Athletic, Dubois a déclaré : « Quand je ne vous donne pas beaucoup, c’est plus facile de spéculer sur ce que je veux et ce que je ne veux pas. Par exemple, j’ai vu le truc où tu as dit que j’ai assisté au repêchage dans l’espoir d’être échangé. C’était faux. Mais je suis juste heureux maintenant qu’on puisse en parler et que je peux essayer d’éclaircir les choses du mieux que je peux. »
The Athletic avait confirmé une dépêche de Martin Leclerc, de Radio-Canada, à l’effet que Dubois avait assisté au repêchage dans l’espoir d’être échangé. Dubois dit qu’il l’a fait simplement parce qu’il a été invité par sa banque et parce qu’il vit près du Centre Bell. Une source proche de la situation avait auparavant indiqué à The Athletic que ce qu’avançait Leclerc était vrai à 100%, mais lundi, cette source est revenue sur cette affirmation, soutenant maintenant que le motif de la présence de Dubois au repêchage n’était pas clair.
Alors, qu’est-ce que Dubois a clarifié d’autre lors de sa conférence de presse de lundi ?
Que signifie réellement son contrat d’un an pour son avenir à Winnipeg ? Est-ce possible qu’il joue à Winnipeg au-delà de cette saison ?
Quelles sont ses véritables intentions en ce qui concerne d’éventuels échanges ou de tester les eaux du marché des joueurs autonomes dès qu’il le lui sera possible ?
Et est-ce que les propos de l’agent de Dubois ont été exagérés, ou est-ce inévitable qu’il revête un jour le Bleu-Blanc-Rouge ?
Qu’est-ce que cela signifie pour Winnipeg maintenant ?
Oubliez les boutades, ignorez les esquives et supprimez toute trace de spéculation entourant Dubois. La vérité, à ce moment-ci, est que le centre de 24 ans est une étoile montante qui a signé un contrat d’un an à 6 millions $. Il sort d’une excellente saison et il sera de nouveau avec les Jets en 2022-23 à moins d’un échange inattendu.
Lorsque le contrat de Dubois prendra fin en 2023, il sera un joueur autonome avec compensation avec droit à l’arbitrage et sera à un an de l’autonomie complète. Tout ce que Dubois devra faire l’été prochain pour s’assurer de tester le marché en 2024 sera de demander l’arbitrage; aucune décision de l’arbitre ne peut empiéter sur les années d’autonomie complète d’un joueur, et le prochain contrat de Dubois serait automatiquement d’un an.
Les Jets ont déjà vu cette même manœuvre auparavant. Jacob Trouba a été échangé aux Rangers de New York en 2019, un an avant de devenir autonome, afin que les Jets puissent obtenir des actifs (Neal Pionk et Ville Heinola) au lieu de voir Trouba demander l’arbitrage en 2019 et partir en 2020 sans qu’ils n’obtiennent rien en retour. Ils ont a échangé Andrew Copp à New York à la date limite des transactions cette saison – quelques mois seulement avant qu’il n’atteigne le statut de joueur autonome sans compensation – après que Copp ait utilisé l’arbitrage pour accélérer son propre statut d’agent libre.
L’issue la plus probable de la saga Dubois ressemble à celle de Trouba : les Jets le garderont probablement cette saison, en faisant tout son possible pour atteindre les séries éliminatoires, avant de voir ce qui arrivera l’été prochain. Les Jets garderont la porte ouverte pour une prolongation de contrat à long terme – Dubois est un joueur de valeur dans ces années-ci – mais Dubois pourra toujours provoquer sa sortie l’été prochain.
Et c’est là que les spéculations reviennent dans la conversation.
Dubois ne s’est pas rendu service en esquivant les questions les plus directes qui lui ont été posées lundi. Bien sûr, il retourne avec les Jets et pourrait présenter des statistiques encore meilleures la saison prochaine, surtout s’il retrouve Kyle Connor, mais le spectre de son départ planera au-dessus de lui jusqu’à ce qu’il signe une entente à long terme ou qu’il passe simplement à autre chose. Dubois a été trop candide, même lors d’une vidéoconférence qu’il avait mûrement réfléchi, pour dire qu’il préférait un contrat à long terme avec Winnipeg à l’autonomie complète.
Même l’affirmation de Dubois selon laquelle il attendait son offre qualificative puisqu’un contrat d’un an avec les Jets était son objectif, est quelque peu confuse.
Si Dubois voulait un contrat d’un an, pourquoi ne pas l’avoir négocié directement avec les Jets? Plus précisément : si Dubois voulait spécifiquement signer son offre qualificative, pourquoi a-t-il attendu 11 jours après l’avoir reçue pour la rendre officielle?
Les actions de Dubois montrent qu’il fait de son mieux pour garder ses options ouvertes, y compris aller jouer ailleurs, que ce soit par le biais d’un échange ou en préparant le terrain pour sa première opportunité d’accéder au marché des joueurs autonomes. Ses paroles, lundi, n’ont rien fait pour calmer l’impression qu’il est sur le point de partir dès que l’occasion lui en sera offerte.
Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait tant de mal à répondre à des questions directes sur son avenir, Dubois a eu une approche réfléchie.
« Je suis presque sûr qu’à un moment donné, vous avez changé d’avis ou n’avez pas été sûr de quelque chose dans votre vie, a-t-il dit. Qui sait : un an plus tard, peut-être six mois plus tard, peut-être 30 minutes plus tard, vous changez d’avis ou vous avez pensé à quelque chose de différent, ou vous avez pensé à une idée différente. Écoutez, je ne sais même pas ce que je vais manger pour souper ce soir. Je ne sais pas ce que je vais faire dans deux ans. Je ne sais pas ce que je vais faire dans six ans. Je ne sais pas ce que je vais faire dans six mois. »
En français, Dubois s’est présenté comme plus consciencieux, un peu comme un planificateur à long terme.
« Pour moi en tout cas, je trouve que c’est une décision très, très importante qui ne peut pas être prise rapidement, a-t-il dit. Je peux juste la prendre après y avoir réfléchi longtemps, en demandant l’avis de ma famille, de mes parents, de ma blonde. Au milieu de mon prochain contrat, je pourrais avoir une famille, on ne sait pas, il y a tellement de choses qui peuvent arriver que je ne veux pas aller trop vite et le regretter plus tard. Quand on se dit qu’on veut rester longtemps quelque part, il faut en être sûr, pas seulement pour la première ou la deuxième année, mais pour toute la durée du contrat. »
Les Jets doivent naviguer dans ces eaux-là tout en gardant un œil sur ce qui deviendra un marché des échanges animé, que ce soit l’été prochain ou alors à la date limite des échanges en 2024. Ils ne cherchent pas activement à transiger Dubois – les Jets devraient préférer un contrat à long terme à toutes les autres options – mais il n’y a aucune assurance que Dubois restera au-delà de l’été prochain.
Cela dit, Dubois a bien essayé de se concentrer sur la saison qui s’en vient. Il dit avoir parlé à Rick Bowness et avoir rencontré l’entraîneur-adjoint Marty Johnston lorsque ce dernier était avec le Moose.
« Ça va être intéressant avec le nouveau personnel d’entraîneurs, les idées qu’ils ont, avec les nouveaux systèmes, la culture qu’ils veulent établir, a dit Dubois. L’an dernier, je trouvais qu’on formait une très bonne équipe, mais ça a été une année très décevante.
« Mais pour nous, l’équipe qui arrive au camp, on est aussi confiants que l’an dernier. C’était décevant, frustrant, c’était une pilule difficile à avaler et même presque une claque au visage, une sorte de réveil. Mais on connaît le talent qu’il y a dans notre équipe. On sait qu’on a une bonne équipe. On sait qu’on a confiance les uns dans les autres, donc ce camp d’entraînement avec ce nouveau personnel va être très important pour nous préparer à la saison. Comme je l’ai dit plus tôt, parfois, lorsque tu as une volonté de te prouver et une motivation supplémentaire, ça peut vous aider à avoir une bonne année. On va donc commencer par le camp d’entraînement et partir de là. »
Cette perspective est particulièrement pertinente, étant donné que la dernière controverse entourant un échange possible de Dubois s’est transformée en transaction concrète avec les Jets après son début de saison 2020-21 pour le moins désintéressé à Columbus. Les fans des Blue Jackets se souviendront du « Shift » et de l’attention que cela avait suscitée, avec Dubois qui patine de façon apathique en ayant l’air d’éviter le contact.
Il semble très peu probable que Dubois répète un tel manège. Qu’il veuille jouer à Winnipeg, à Montréal ou dans une autre ville pour ce qui constitue vraiment le cœur de sa carrière, sa motivation est de suivre ses fortes performances de la saison dernière avec un rendement encore plus solide.
Dubois a été une force pendant les trois premiers quarts de la saison avant de s’essouffler dans la dernière ligne droite. S’il a un autre niveau à atteindre dans sa carrière, ce sera de prendre ces périodes de domination et d’en faire la norme, soir après soir.
Un tel joueur serait la pierre angulaire d’une concession, et un actif d’autant plus précieux dans l’éventualité d’un échange.
« Ce contrat d’un an, ça pourrait être quelque chose qui plane pendant la saison ou à la fin de l’année prochaine, et on pourrait répéter ce même appel (Zoom) l’été prochain. Mais j’essaie de ne pas y penser. Maintenant que le contrat est signé, mon état d’esprit est simplement de me préparer pour la saison, de me préparer sur la glace, de me préparer en dehors de la glace, de me préparer mentalement. J’ai l’air d’un disque usé, mais je suis impatient de commencer la saison. L’année dernière a été décevante, alors depuis le dernier match contre Seattle, je me prépare mentalement pour la saison prochaine. C’est à ça que je pense en ce moment. »
Pat Brisson (Dave Sandford / NHLI via Getty Images)
À propos des commentaires de Pat Brisson
Que Dubois dise que les commentaires de son agent Pat Brisson en direct à la télé le 13 juillet – où il a dit que Montréal serait un endroit où Dubois aimerait jouer – ont été exagérés n’est pas si inattendu.
« Quand vous êtes un joueur autonome, vous pouvez parler aux équipes, vous pouvez parler à plusieurs équipes, vous pouvez parler à n’importe quelle équipe que vous voulez, a dit Dubois. Pour être honnête, j’ai vu les commentaires qu’il a faits. Je pense que les gens les exagèrent. Je pense que les gens ont pris une petite chose et l’ont multiplié par 20, et c’est correct. Les gens peuvent y lire ce qu’ils veulent. Honnêtement, je n’ai pas trop pensé à ça.
« Ce qui est dit parfois et ce qui se passe réellement, et ce qui est réellement dit dans les réunions, ça peut être pris hors contexte. C’est comme ça que je le vois. J’ai juste pensé que la réaction était exagérée et je pense que certaines personnes ont simplement sauté sur les deux secondes qu’elles aimaient ou qu’elles ne voulaient pas entendre. »
Cependant, Brisson a dit cela alors que son client n’avait toujours pas signé et que ses droits appartenaient toujours aux Jets en tant que joueur autonome avec compensation attendant la signature de son offre qualificative, ce que Dubois a fait neuf jours plus tard. Brisson devait savoir quelle réaction cela provoquerait. Si les choses ont été montées en épingle ici, c’est que les agents des joueurs autonomes avec compensation ne parlent presque jamais de façon aussi publique de l’intérêt d’un joueur pour une autre organisation.
Bien que Dubois ait raison de dire que la question posée à Brisson par TVA Sports au sujet de son désir de jouer un jour à Montréal était ouverte, et que de nombreux joueurs à qui l’on demanderait de jouer pour l’équipe de leur ville natale admettraient un intérêt à le faire un jour, c’est le contexte des commentaires de Brisson qui leur a donné toute leur signification. Le contexte était que Dubois n’avait pas signé, qu’il y avait déjà des rumeurs selon lesquelles il voulait être échangé à Montréal, qu’il y avait l’histoire de sa présence au repêchage qu’il a démentie lundi; tout cela était dans l’air lorsque Brisson s’est fait poser cette question le 13 juillet. Donc, connaissant le contexte entourant cette question, Brisson aurait pu facilement choisir de ne pas y répondre ou de l’éviter.
Sauf qu’il ne l’a pas fait.
Dubois a dit qu’il ne savait pas que Brisson allait faire ces commentaires et que c’est un ami qui les lui a signalés. Mais, en fin de compte, il endosse ce que Brisson estime est le mieux pour lui.
« J’ai confiance en Pat, c’est mon agent. Je fais confiance à ce qu’il fait, quand il fait quelque chose pour… mon gain personnel, je suppose, a soutenu Dubois. Surtout quand j’étais un agent libre, à l’époque je n’avais pas de contrat. Mais après cela, je n’y ai pas beaucoup réfléchi.
« Je fais confiance à Pat et à ce qu’il fait, je pense que c’est un excellent agent. Je pense qu’il est le meilleur dans le métier. Si je ne le pensais pas, je ne serais pas avec lui. Mais ce qu’il fait et ce qu’il dit, je lui fais confiance. »
Si Brisson l’a fait intentionnellement, lui seul le sait, mais il est impossible de considérer le contexte de ses commentaires comme étant autre chose qu’une tentative de faire pression sur les Jets pour qu’ils négocient un échange afin que son client puisse aller là où il veut jouer.
Oui, les médias exagèrent souvent les choses, et nous pouvons parfois prendre les choses hors de leur contexte. Mais nous ne croyons pas que ce soit le cas ici.
(James Carey Lauder / USA Today)
Qu’est-ce que cela signifie pour le Canadien ?
Les commentaires de Dubois lundi n’ont pas changé grand-chose pour le Canadien, si ce n’est qu’ils ont renforcé la conviction qu’il est pratiquement assuré d’être disponible en tant que joueur autonome en 2024. Dubois ayant évité les questions répétées sur son intention d’explorer le marché en 2024, il serait juste pour le Tricolore de supposer que ce sera effectivement le cas.
Et puis, il y a eu la réponse de Dubois à une question très directe, à savoir s’il veut effectivement jouer à Montréal un jour.
« On ne sait jamais ce qui peut arriver, a indiqué Dubois en français. Il y a tellement de choses sur la table, tellement de choses qui peuvent arriver. J’ai signé mon contrat avec Winnipeg, j’ai hâte que la saison commence, c’est juste à ça que je pense en ce moment. Je ne pense pas à l’année prochaine, je ne pense pas à dans deux ans, je pense juste à me préparer pour cette saison avec les Jets. »
Dubois a utilisé à plusieurs reprises ce cadre temporel : un an à partir de maintenant, deux ans à partir de maintenant. Il a aussi admis ouvertement qu’il se retrouvera probablement dans la même situation dans un an, à faire face à des questions similaires à celles auxquelles il a fait face lundi. Cette période, dans un an et dans deux ans, est très pertinente pour le Canadien, car si Dubois a l’intention d’être libre en 2024 – et il n’a rien dit qui suggère le contraire – cela a un impact sur tout ce que le CH pourrait faire, ou ne pas faire, dans ce dossier.
Si le Canadien sait qu’il a de bonnes chances de signer Dubois en 2024, alors il n’a pas besoin de faire grand-chose en termes d’actifs pour l’acquérir avant cela. Et les Jets n’ont pas besoin de prendre cette décision avant l’été prochain, de toute façon. Le fait d’accélérer le processus d’un an et de concevoir dès l’été prochain une offre qui attirerait suffisamment les Jets pour qu’ils le transfèrent a une certaine valeur pour le Canadien, car cela permettrait de s’assurer des services du joueur et d’éviter que Dubois ne se prévale de son droit à l’autonomie en lui faisant signer immédiatement une prolongation de contrat, ou peut-être même en faisant en sorte que les Jets négocient un échange comme Matthew Tkachuk vient de le faire avec les Flames de Calgary et les Panthers de Floride.
Mais si le Canadien et les Jets ne parviennent pas à se mettre d’accord sur un échange dans un an, le Canadien pourra simplement attendre. Cela n’a pas changé.
Une chose que Dubois a dit lundi lorsqu’on lui a demandé si Brisson et lui avaient déjà discuté de la possibilité qu’il joue à Montréal, pourrait aussi être très pertinente pour la suite des événements.
« Moi et Pat, on essaie de pas trop penser dans le futur. C’est important qu’on soit sur la même page, qu’on ait une idée de ce que chacun pense. Mais on ne spécule pas trop sur le futur. Il y a tellement de choses qui peuvent changer en un an, tellement de choses qui peuvent changer en deux ans. Des fois une équipe te veut, trois semaines plus tard ils ont repêché quelqu’un, ils ont signé quelqu’un, et puis ils n’ont plus besoin de toi. Donc, le monde de hockey, ça va vite, ça bouge rapidement, on prend des décisions parfois très rapidement, donc on essaie de pas trop spéculer sur ce qui pourrait arriver dans un an ou dans deux ans. »
C’est clair que le Canadien est appelé à connaître beaucoup de changements au cours des deux prochaines années. Jonathan Drouin, Evgenii Dadonov, Mike Hoffman, Paul Byron, Joel Edmundson, Rem Pitlick et Jake Allen sont des joueurs du Canadien actuellement qui pourraient ne plus être sous contrat à ce moment-là. Ensemble, ce groupe représente plus de 20 millions $ par année sur le plafond salarial. David Savard, que Dubois a décrit comme un frère depuis l’époque où ils jouaient ensemble à Columbus, fait partie d’un groupe de joueurs comprenant également Joel Armia, Christian Dvorak et Jake Evans, à qui il ne restera qu’une année de contrat à ce moment-là.
Le Canadien va également incorporer des choix de repêchage et des espoirs de sa pépinière pendant cette période, il va effectuer des échanges et façonner l’équipe à l’image de Jeff Gorton, Kent Hughes et Martin St-Louis. Si tout se passe bien au cours des deux prochaines années, peut-être Dubois voudra-t-il encore signer avec le Canadien. Mais si ce n’est pas le cas, qui sait ?
Ça va dans les deux sens, comme l’a clairement fait remarquer Dubois à plusieurs reprises lundi. Les équipes changent d’avis sur les joueurs, mais les joueurs peuvent aussi changer d’avis. Si le Canadien a confiance en sa capacité de se présenter comme un endroit attrayant pour Dubois dans deux ans, il peut être patient et attendre qu’il atteigne ce qui semble être la conclusion inévitable, c’est-à-dire que Dubois atteigne le marché des joueurs autonomes en 2024.
Mais si les deux prochaines années ne se déroulent pas aussi bien qu’il le prévoit, le Tricolore risque de perdre l’une des rares vedettes québécoises qui souhaite réellement jouer à la maison.
(Photo: Éric Bolté/USA Today Sports)