Le débat s’est déroulé sans remous, sans aucune altercation. Il s’agissait davantage d’une tribune et d’une occasion de répondre aux questions des cégépiens plutôt que des face-à-face.
Pendant deux heures, Jimmy Voyer (Parti populaire du Canada), Richard Martel (Parti conservateur du Canada), Jean Duplain (Parti libéral du Canada), Julie Bouchard (Bloc québécois) et Ismaël Raymond (Nouveau Parti démocratique) ont répondu aux questions des étudiants de deux cours de science politique concernant une pléiade de sujets.
D’emblée, chaque candidat s’est présenté à l’auditoire et a dressé les grandes lignes de son parcours. Ils ont aussi ciblé quelques-unes de leurs priorités.
a indiqué que sa formation souhaite rétablir l’équilibre budgétaire au pays et recouvrer les droits et libertés des Canadiens, selon lui de plus en plus menacés.
On s’en va vers le chemin de la servitude. Il faut retrouver nos droits et libertés, a-t-il dit, au terme de sa présentation.
Chaque candidat avait une minute pour se présenter et pour répondre aux nombreuses questions des étudiants.
Député sortant, le diplômé en éducation et ex-entraîneur de hockey, le conservateur Richard Martel, a parlé de la complexité d’atteindre les cibles en matière de changements climatiques tout en maintenant une prospérité économique pour la région.
Il a aussi attiré l’attention sur l’importance de miser sur les créneaux porteurs pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean et ses industries phares : l’agriculture, l’aluminium et la forêt.
Le libéral Jean Duplain, issu du domaine numérique, a admis qu’il n’avait pas du tout prévu de se lancer en politique un jour. Il l’a fait pour l’environnement, lui qui a pris sa décision de se présenter sous la bannière libérale le jour du dépôt du rapport alarmant du GIECGroupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Ismaël Raymond s’est fait connaître en raison de ses fonctions d’ex-adjoint de l’ancienne députée du NPDNouveau Parti démocratique dans Jonquière, Karine Trudel, auprès de laquelle il a travaillé entre 2015 et 2019. Il s’est présenté comme un progressiste dont le parti a à cœur la justice sociale et la protection de l’environnement.
Des étudiants du Cégep de Chicoutimi ont posé des questions et assisté aux échanges entre les candidats des cinq partis. Radio-Canada / Catherine GignacLa syndicaliste Julie Bouchard, bien connue pour son rôle de présidente du Syndicat des professionnelles en soins du Saguenay-Lac-Saint-Jean (FIQ), s’est dite mobilisée par divers enjeux, notamment la protection de la langue française.
En quatre ans, ce n’est pas vrai qu’on peut régler tous les problèmes et tous les enjeux dans notre pays , a dit Jimmy Voyer avec candeur.
Pour Richard Martel, il est impératif que la Loi 101 soit appliquée aux entreprises sous le giron de la charte fédérale.
chose que le gouvernement en place tarde à faire. Il faut mettre des mesures en place pour que les nouveaux arrivants maîtrisent bien le français , a-t-il plaidé.
Il fallait s’attendre à un son de cloche similaire de la part de la candidate bloquiste en ce qui a trait à l’apprentissage de la langue de Molière par les immigrants qui s’implantent au Québec.
la priorité doit être le français , a plaidé la représentante du parti d’Yves-François Blanchet dans Chicoutimi-Le Fjord.
Pour Jean Duplain, qui n’a pas manqué de rappeler les propos de son chef Justin Trudeau prononcés lors du débat national de la veille, alors que le premier ministre sortant a réitéré son sentiment d’appartenance au Québec, il faut défendre notre langue française.
C’est une priorité, en ayant en tête la réalité qu’on est dans un pays majoritairement anglophone. Il faut continuer aussi d’aider les francophones hors Québec. Une citation de :Jean Duplain, candidat, PLC, Chicoutimi-Le Fjord
Le jeune candidat néodémocrate a mis en relief le fait qu’il faut avoir des moyens pour mettre en place des structures dans les établissements postsecondaires permettant d’offrir des services bilingues partout au Canada.
On exige qu’il n’y ait que des juges bilingues à la Cour suprême du Canada et on appuie l’application de la Loi 101 aux entreprises qui sont de juridiction fédérale , a indiqué Ismaël Raymond.
Réchauffement de la planète
Connus pour leurs réserves à l’égard de l’urgence climatique, les conservateurs ont livré un point de vue tout sauf tranché, par la voix de celui qui porte le titre de lieutenant conservateur au Québec
On le sait que la planète se réchauffe. On parle de cibles, de cibles et de cibles. Il faut commencer par les atteindre ces cibles. On a beau les mettre à 45 %, à 65 %, on n’est pas capable de les atteindre. On s’est fixé 30 %. C’est la cible qu’on s’est fixée parce qu’on pense que c’est réaliste. Quand on va atteindre nos cibles, c’est là qu’on va pouvoir accélérer les choses , a énoncé Richard Martel. Il a du même souffle reconnu que le Canada a encore besoin de pétrole, mais que la transition doit se faire rapidement et qu’il faut de moins en moins en utiliser
Jean Duplain juge qu’Ottawa ne va pas assez vite en matière de lutte aux changements climatiques et qu’il est capital de développer une autonomie alimentaire.
Le porte-étendard du NPDNouveau Parti démocratique a pour sa part livré un plaidoyer en faveur de l’atteinte de la carboneutralité et de l’abolition de programmes de subventions aux compagnies pétrolières et gazières.
Il faut respecter l’engagement qu’on a pris au G20 d’éliminer les subventions aux combustibles fossiles. On les élimine complètement. Il n’y a pas d’achat de pipeline ou de subvention possible pour des compagnies pétrolières ou gazières. Il faut avoir une loi qui interdit toutes ces subventions-là. Il faut avoir des initiatives concrètes comme un Code national du bâtiment, où tous les bâtiments construits devront être carboneutres , a avancé le candidat de Jagmeet Singh.
Julie Bouchard croit que le réchauffement de la planète est un enjeu qui aurait dû être pris de front il y a plusieurs années.
On est rendu au 21e siècle, l’environnement, les changements climatiques, pour nous, au Bloc, c’est extrêmement important de s’y attarder pour qu’on soit le plus vert possible.Une citation de :Julie Bouchard, candidate, Bloc québécois, Chicoutimi-Le Fjord
Le candidat du Parti populaire du Canada (PPC) pense que le pays ne peut, à lui seul, régler tous les problèmes en la matière.
Il y a des investissements qui vont se faire ailleurs dans des juridictions environnementales où les normes environnementales sont beaucoup plus basses , prédit Jimmy Voyer.
Au sujet de l’identité de genre et de l’homosexualité, tous les candidats ont fait preuve d’ouverture. Richard Martel a dit avoir plusieurs amis gais et Jimmy Voyer a confié avoir travaillé avec une personne trans alors qu’il était major dans les Forces armées et que cela n’a jamais posé problème, même si, a-t-il rapporté, la situation a présenté certains défis en termes opérationnels.
Le scrutin aura lieu le 20 septembre.