Essonne : la préfecture retoque un projet de centre d’enfouissement.


La préfecture de l’Essonne vient de signifier, par arrêté, son opposition au projet de la société ECT d’installer un centre d’enfouissement de déblais de chantiers dans le hameau d’Arpenty à Bruyères-le-Châtel. Spécialisée dans la valorisation de terres excavées, l’entreprise souhaitait déposer, sur les quatre hectares du terrain, environ 90.000 mètres cubes de déblais et créer au-dessus un terrain d’agriculture bio.La préfecture reproche à l’opération d’entraîner la destruction de la moitié des zones humides de la parcelle. La proposition de compensation présentée par la société ECT est jugée insuffisante par les services préfectoraux. Ces derniers constatent également qu’aucun plan n’a été présenté pour assurer à terme la pérennité de ces zones.

Associations environnementales opposées

La société ECT n’a pas souhaité faire appel de la décision, alors que plusieurs associations de défense de l’environnement et de riverains ont, de leur côté, fait part de craintes supplémentaires. Ces dernières ont notamment soulevé les risques d’inondations pour le territoire en cas de fortes pluies ; le terrain sert en effet actuellement de bassin de rétention naturel. Elles ont également alerté sur les importantes nuisances en raison de la circulation. L’installation du centre aurait en effet rendu nécessaires des allers-retours, pendant plusieurs mois, d’une noria de camions (une cinquantaine) apportant la terre.Plusieurs projets de centre de stockages de terres excavées sont actuellement contestés en Ile de France. En Essonne, le projet de Bouygues à Saint-Hilaire se heurte en particulier à l’opposition des associations environnementales et de nombreux élus locaux. Le conseil départemental de l’Essonne a ainsi voté à l’unanimité, en mai dernier, une motion pour s’opposer au stockage d’une tonne et demie de terres excavées sur le territoire de Saint-Hilaire. Plusieurs manifestations d’opposants se sont déroulées sur le site.En France, les déchets de BTP représentent plus de 200 millions de tonnes par an, dont 70 % de terres et 30 % de gravats .