Au plus vite. Après une semaine éprouvante où le gouvernement a donné le sentiment de perdre le contrôle des événements, débordé par les blocages des raffineries tout en étant mis dans l’embarras au Parlement par sa propre majorité lors de l’examen du budget, Elisabeth Borne a tenté, dimanche 16 octobre, de montrer qu’il y avait toujours un pilote dans l’avion. Et que ce pilote, c’était elle. « Le gouvernement agit », a assuré la première ministre, invitée du « 20 heures » de TF1. Une position défensive à l’avant-veille d’une nouvelle mobilisation sociale, prévue mardi 18 octobre, dont l’exécutif ignore encore la portée. Même si la « grande marche contre la vie chère et l’inaction climatique », orchestrée dimanche, par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a confirmé les tensions sociales qui agitent le pays. Réunissant quelque 140 000 personnes selon les organisateurs, 30 000 selon la police, le mouvement préfigure, aux yeux de son principal instigateur, Jean-Luc Mélenchon, « la conjonction de la mobilisation populaire, de la mobilisation syndicale et de la crise institutionnelle ». « Nous sommes en train aujourd’hui de dessiner la construction d’un nouveau Front populaire qui exercera le pouvoir dans le pays le moment venu », a prétendu le leader de la France insoumise. « Il s’agit de remettre de l’ardeur dans les cœurs pour que, ensuite, ça s’étende », a abondé dimanche sur France Inter le député de la Somme, François Ruffin. Mardi, quatre syndicats de salariés (CGT, FO, FSU, Solidaires) et quatre organisations représentant la jeunesse (FIDL, MNL, Unef, Voix lycéenne) appellent à cesser le travail pour réclamer des mesures en faveur du pouvoir d’achat et défendre le droit de grève – mis à mal, selon eux, par les récentes réquisitions de travailleurs dans des raffineries. « C’est une étape supplémentaire, après la précédente journée d’action interprofessionnelle du 29 septembre, pour élever le rapport de force afin d’obtenir des revalorisations salariales », explique Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT.
Perturbations annoncées dans les transports
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