Les hedge funds surfent sur la volatilité des marchés obligataires américains


Publié le 21 juil. 2021 à 18:53Mis à jour le 21 juil. 2021 à 19:22La chute est vertigineuse. En seulement trois semaines, le taux américain à 10 ans était passé de 1,47 % à 1,15 %, son plus bas niveau depuis février. Il a nettement rebondi depuis 2 jours à 1,29 %, un signe de la nervosité du plus grand marché obligataire au monde. Les fonds alternatifs se frottent les mains. Depuis que le taux à 10 ans a atteint son pic de 1,77 % à la fin mars, ils parient sur un retournement de tendance et une chute des taux longs.Cette chute s’est accentuée en juillet avec le retour des inquiétudes liées à la pandémie mondiale du fait du variant Delta. Une rechute notable de l’activité – qui n’est pour l’instant pas visible dans les statistiques américaines – pourrait entraîner de nouvelles interventions des banques centrales et notamment de la Réserve fédérale (Fed) pour soutenir l’emploi et la croissance. Et les taux d’intérêt baissent quand la croissance marque le pas.

Inflation

Les hedge funds n’optent pas, pour le moment, pour un tel scénario d’une dégradation notable et soutenue de la conjoncture américaine. L’activité pourrait ralentir mais de manière modérée. Elle s’accompagnera en revanche toujours d’une inflation soutenue, autour de 4 % à 5 % en rythme annuel.

147 milliards de ventes

Ils ne voient pas les taux longs remonter trop haut et trop vite, contrairement à leurs craintes en début d’année face à une reprise économique très vigoureuse outre Atlantique. Le spectre du krach obligataire est écarté.Les hedge funds restent ainsi encore détenteurs de titres à 10 ans (leur cours évolue à l’inverse des taux). Face aux risques et à la volatilité liés à la pandémie, ils ont toutefois réduit leur exposition au marché obligataire américain en cédant 147 milliards de dollars de « Treasuries » sur les 5 premiers mois de l’année. Dont 78 milliards en mai, selon les données du Trésor américain.

Inflation

Les hedge funds pensent que les tensions inflationnistes vont rester soutenues notamment à cause de la hausse des matières premières. Ils restent d’ailleurs positifs sur l’évolution des cours du pétrole . Les positions acheteuses des fonds sont 5 fois plus importantes que celles de ceux qui spéculent sur la baisse des cours. Ils ont pris une partie de leurs profits quand le baril a atteint les 75 dollars à New York en juillet. Ce sont d’ailleurs leurs ventes qui ont suscité ce regain de volatilité du marché pétrolier sur le mois.