Les soignants de l'hôpital Pierre-Lôo, à La Charité, demandent une direction pérenne et de la transparence


Une trentaine de soignants étaient rassemblés devant les locaux administratifs de l’hôpital Pierre-Lôo à La Charité-sur-Loire, mercredi 7 juillet. Les trois syndicats majoritaires de l’établissement (FO, CGT, CFDT) avaient appelé à la grève générale.

« C’est un navire sans capitaine », dénonce Pierre-Yves Fernandez de FO.

Les soignants de l'hôpital Pierre-Lôo, à La Charité, demandent une direction pérenne et de la transparence

Le syndicaliste fait référence à l’absence de direction fixe depuis maintenant deux ans. « Depuis le mois de janvier 2021, nous avons vu trois directeurs par intérim se succéder. On n’avance pas, on ne peut pas prendre de décision, ni faire évoluer quoi que ce soit dans cette situation », déplore Sylvain Laboureau, de la CGT.

Il faut agir, et vite. Pour l’instant, il y a un dialogue, mais on va droit dans le mur si la situation n’évolue pas.

Une confrontation a eu lieu dans la matinée entre la direction du GHT (groupement hospitalier de territoire, qui regroupe les hôpitaux de la Nièvre sauf celui de Clamecy), l’ARS (agence régionale de santé) et les syndicats.

Henri Valès, président du conseil de surveillance du site de La Charité-sur-Loire, tirait la sonnette d’alarme face à la direction : « Il faut agir, et vite. Pour l’instant, il y a un dialogue, mais on va droit dans le mur si la situation n’évolue pas. »

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« Nous allons vers la mort du service public.

 Je suis là depuis 30 ans. Le service se dégrade. Les conditions de soins sont de pire en pire, tant pour nous que pour les patients.

 On ne compte plus l’humain, mais les sous. Il faut être rentable », déplore une soignante la gorge nouée en retenant ses larmes. 

Une autre reprend immédiatement : « En plein Covid, un savon a été supprimé dans une cuisine pour faire des économies.

 Je n’avais jamais rien vu de tel. »

La demande d’un directeur délégué à Pierre-Lôo

posés des questions, nous n’avons jamais eu de réponses », lance une soignante.

« Le contexte sanitaire a pu retarder les réponses de l’ARS », répond l’intéressé. « Nos messages datent de 2018 et sont sans réponse, le Covid a bon dos », assène la soignante.

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« Il y a un vrai problème de communication, nous voulons instaurer un dialogue social.

Nous souhaitons également que la direction, même par intérim, respecte ses promesses. L’ancien directeur par intérim avait promis la rétroactivité du CTI (prime), mais là, c’est bloqué alors que les fonds existent  ! », relance Sylvain Laboureau, de la CGT. 

À cette question, Jean-François Ségovia, le nouveau directeur par intérim du GHT et de Pierre-Lôo, botte en touche : « Les fonds existent, oui.

En revanche, il faut voir avec les comptables si la démarche est légale. En 30 ans de carrière, je n’ai jamais rien vu de tel. » « Ça s’est fait ailleurs pourtant », reprends la CGT.

Pas de réponse.

À l’issue des discussions et de l’exposition des revendications, les syndicats ont demandé une date arrêtée, pour un rendez-vous à la rentrée avec la direction. « Ce sera la première quinzaine de septembre », conclut le directeur par intérim.

Simon Dubos

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