« On a massifié la rénovation énergétique, maintenant il faut performer », lance Olivier Klein


ici à la sortie du conseil des ministres le 12 octobre cette interdiction sera progressivement étendue aux logements classés E

En économie d’énergie, c’est l’équivalent de la consommation de la ville de Lyon sur un an.

« On a massifié la rénovation énergétique, maintenant il faut performer », lance Olivier Klein

« Un million et demi de chantiers ont été atteints en deux ans. »

Près de 500 réclamations ont été adressées à la Défenseure des droits à propos de MaPrimeRénov pour déplorer des problèmes… Nous avons fait une réorganisation pour répondre aux mieux aux attentes des Français.

Il faut désormais compter six semaines pour l’étude d’un dossier. 400 réclamations sur 1 million et demi de dossiers, est-ce bien représentatif ? Nous travaillons à ce que ça n’arrive plus. Sur le groupe Facebook « MaPrimeRénov, le parcours du combattant », beaucoup regrettent les délais qui sont parfois d’une année avant d’être remboursés, pas toujours du bon montant…  Il faut que le chantier ait eu lieu et que les factures soient présentées avant d’obtenir un remboursement.

Il faut ensuite quinze à vingt jours ouvrés pour toucher sa prime. Pour les plus modestes, nous venons de lancer l’éco-prêt à taux zéro avec des démarches simplifiées. Avec 25.

000 dossiers instruits par semaine, il y a forcément des ajustements à faire, nous y travaillons d’arrache-pied. L’Assemblée nationale avait adopté, sur une idée des écologistes et des socialistes, 12 milliards d’euros dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments. En utilisant le 49-3, le gouvernement ne les a pas conservés.

Pourquoi ?  Ces aides, ils les retiraient du bouclier tarifaire qui protège les ménages, et sans garantie qu’on sache dépenser ces ressources dès 2023. Il faut qu’on accompagne la filière qui n’est pas encore suffisamment prête pour mener tous ces chantiers en même temps. L’engagement du président de la République était de rénover 700.

0000 logements par an. Nous le tenons, nous le dépassons même  ! Beaucoup s’inquiètent de l’interdiction de louer des passoires thermiques à partir du 1er janvier 2023 et jusqu’en 2028 selon les logements. Comment cela va se passer concrètement pour les locataires et les propriétaires ? On ne mettra personne dehors.

Simplement, au moment de la remise en bail d’un appartement, le propriétaire d’une passoire thermique (étiquette F, G ou G+) devra faire les travaux de rénovation avant de refaire signer un bail. Ce sont les propriétaires qui encaissent les loyers, il est de leur responsabilité de ne pas louer de logement insalubre ou de passoire thermique. Je refuse de bouger le calendrier, car ce sont les plus modestes qui y habitent et personne n’a été pris au dépourvu.

Dans certains cas, les propriétaires peuvent même obtenir des aides pour financer ces travaux.

« L’anxiété peut être tétanisante, moi je suis plutôt dans l’éco-action. »

Un collectif intitulé « Dernière rénovation » multiplie les actions en France.

Ces militants écologistes se mobilisent pour que vous en fassiez plus. Ils bloquent des routes ou des événements sportifs. Quel regard portez-vous sur eux ? Je partage leur urgence  : il y a besoin de plus de rénovations et plus vite.

Je m’inquiète en revanche de méthodes qui, parfois, me semblent mettre des gens en danger, à commencer par eux. Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Ils estiment qu’à votre rythme, la rénovation complète des bâtiments prendra 1900 années…  Personne ne dit qu’on va continuer à ce rythme  ! C’est une première étape. Le moment est venu d’accélérer, mais je ne crois pas que ce soit à travers ces actions de désobéissance qu’on fasse avancer les choses. Allez-vous les recevoir à votre ministère ? À ma connaissance, ils n’en ont pas fait la demande.

Mon cabinet les a vus à Marseille, lors des Assises du Logement, et ça s’est bien passé. Je n’ai aucune opposition de principe, si c’est utile. Comprenez-vous leur éco-anxiété ? J’ai des enfants, un jour peut-être des petits-enfants.

On a tous vécu l’été des feux de forêt et des canicules. On n’est plus dans un film de science-fiction  ! L’anxiété peut être tétanisante, moi je suis plutôt dans l’éco-action.

« Les marchands de sommeil, il faut les repérer, les qualifier et les punir.

 »

Plus de 4 millions de Français sont mal-logés, 3 millions de logements vacants. Était-ce vraiment la priorité de s’attaquer aux squatteurs qui ne sont, selon les chiffres de votre ministère, qu’une infime partie du problème ? On ne peut pas se contenter de faire des mathématiques avec le logement. Dans les zones les plus tendues, il y a peu de vacance.

Il y a eu des faits divers qui ont marqué les esprits sur les squats. Il faut protéger tout à la fois le propriétaire et le locataire. Si les gens ont peur de louer leur logement, c’est important d’y répondre.

Je crois à l’équilibre. Benoît Payan, maire de Marseille, propose de lutter contre les marchands de sommeil en triplant leur peine, comme pour les squatteurs. Bonne idée ? J’ai dit au maire de Marseille que j’étais ouvert à toutes les propositions.

Même si je ne suis pas sûr que la question des marchands de sommeil se règle uniquement avec des sanctions financières. Il faut les repérer, les qualifier et les punir. J’ai lancé une structure à Clichy-sous-Bois avec laquelle on arrive à les faire condamner, y compris à de la prison ferme.

Comment peut-on passer de soutien de Benoît Hamon en 2017 à ministre d’Emmanuel Macron en 2022 ? (Silence.) C’est comme en football. Ou bien on regarde le match sur le banc de touche, ou bien on décide de rentrer sur le terrain.

J’ai vu ce que le Président de la République a apporté aux quartiers populaires avec 7 milliards de plus pour l’ANRU (agence nationale de la rénovation urbaine), les vacances apprenantes, les cités éducatives. Mon parti, ce sont les habitants des quartiers populaires et les plus fragiles. On compte 19 millionnaires au gouvernement. Peut-on vraiment être sensible à la cause des plus modestes quand il y a aussi peu de diversité sociale dans une équipe ? Moi, je sais d’où je viens et qui je suis  : mon père était ouvrier-typographe et ma mère couturière.

Au sein du gouvernement, nous avons des parcours différents, mais personne ne souhaite la reproduction sociale. Élisabeth Borne est très attachée à faire de la solidarité le fil d’Ariane de ce quinquennat. À voir également sur Le HuffPost  : Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers.

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