Comment ClĂ©ment NoĂ«l est passĂ© dâune victoire Ă Val dâIsĂšre pleine de maĂźtrise, largement au-dessus du lot, Ă une sĂ©rie de slaloms sans podium, loin de ses capacitĂ©sâ? «âJe pense que câest beaucoup dans la tĂȘteâ», rĂ©pond le Vosgien. «âSi jâĂ©tais capable de bien skier en dĂ©but de saison, je nâai pas rĂ©gressĂ©, je sais encore faire les choses.â»Entre les piquets serrĂ©s, et sous le casque, la question de la confiance revient souvent. «âCâest un toutâ», explique Alexis Pinturault, passĂ© dâune saison oĂč il jouait le podium Ă chaque course Ă un hiver avec quatre abandons en six slaloms. «âPsychologiquement, câest difficile. Et aprĂšs câest techniquement que ça se dĂ©rĂšgle, on ose moins, on fait moins les choses justes. Sans confiance, je me sens moins libĂ©rĂ© quand je skie, je suis moins Ă mĂȘme de prendre des risques.â»ClĂ©ment NoĂ«l confirmeâ: «âEn slalom, câest hyper important dâĂȘtre sĂ»r de soi. On le voit avec les mecs qui tournent fort, on peut mettre un engagement maximum. Câest comme ça que ça va vite. Je ne sais pas quelle part ça a, mais câest une part importante.â»
Lâexemple SĂ©bastien Amiez Ă Salt Lake City
Vice-champion olympique en 2002 aprĂšs un hiver sans podium et un Ă©tĂ© Ă soigner son dos, SĂ©bastien Amiez connaĂźt le sujet. «âLe slalom, câest tellement alĂ©atoireâ», dit le Savoyard, vainqueur du petit globe en 1996. «âQuand tu ne skies pas Ă 100 %, tu es plus fragile sur tes lignes, moins rĂ©actif. Quand la machine est dĂ©rĂ©glĂ©e, tu essaies des choses qui ne sont pas naturelles, câest plus forcĂ©. La veille du slalom des JO, en 2002, jâavais le dos en vrac, je nâai rien inventĂ© pendant la nuit. AprĂšs la premiĂšre manche, jâĂ©tais dĂ©pitĂ©, pour la deuxiĂšme, jâai pris tous les risques. Ce jour-lĂ , câest passĂ©.âȈ Salt Lake City, Jean-Pierre Vidal, lui, Ă©tait sur la bonne dynamique aprĂšs avoir gagnĂ© la premiĂšre mancheâ: «âEn slalom, la confiance, câest ce qui a de plus difficile Ă acquĂ©rir. Notamment dans cette configuration oĂč la pression est colossale.â»Jean-Baptiste Grange a connu lâĂ©tat de grĂące en 2009, avec le petit globe. «âQuand tu es tous les week-ends premier ou deuxiĂšme, tu es libĂ©rĂ©â», explique le double champion du monde de slalom. «âCe sentiment dâĂȘtre un peu au-dessus, câest aussi une force.âȈ la veille de disputer le slalom olympique, ils savent tous que lâor se gagnera aussi, et surtout, avec la tĂȘte.