Sarthe : procès de l’accident qui a conduit à la mort d'une jeune femme près du Grand-Lucé


Publié le 1 Oct 21 à 23 :16 

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En février dernierL’Echo de la vallée du Loir / Samuel Quignon)Ce vendredi 1er octobre 2021

Sarthe : procès de l’accident qui a conduit à la mort d'une jeune femme près du Grand-Lucé

Une jeune femme fauchée et blessée qui meurt peu après

En effet, 4 février 2021 aux environs de 20h20, revenant d’une exploitation agricole où il fait son stage, le jeune homme alors Lycéen à Rouillon et rentrant chez ses parents dans une petite commune sarthoise au volant d’un véhicule utilitaire Renault Traffic se rend compte qu’il a percuté quelque chose au sortir d’un virage.En descendant du véhicule, il réalise qu’il s’agit d’une femme qui gît dans le fossé et qui était accompagnée par son mari. Sous le choc, le lycéen appelle son maître de stage et ses parents qui vont rapidement alerter les secours.La femme de 35 ans, gravement blessée, est transportée par les pompiers à l’hôpital d’Angers (Maine-et-Loire) mais finit par décéder peu après.

Mauvais concours de circonstances

Les gendarmes en charge de l’enquête sont confrontés très vite à une difficulté majeure  :l’impossibilité de reconstituer correctement la scène celle-ci ayant été modifiée involontairement par des personnes ayant ramassé des bouts de verre.Par ailleurs, le rapport indique que l’accident a eu lieu dans un endroit où semblent réunis de funestes circonstances  : sortie d’un virage, lieux pas éclairés, route départementale étroite ne portant pas de marquage, nuit d’hiver sans lune, piétons habillés de noir et sans gilets réfléchissants…Par ailleurs, le rapport d’enquête révèle que le jeune homme n’a pas téléphoné, n’a pas envoyé de texto, n’a pas bu ni consommé de stupéfiants.Une seule certitude dans l’affaire : c’est bien le véhicule conduit par le lycéen qui a heurté la jeune asiatique qui a perdu la vie.

Véhicule trop grand pour la route

Deux témoins ont dit avoir croisé avant le drame les piétons et le jeune conducteur. Ils s’accordent sur le fait que les piétons ne portaient pas de gilets de signalisation et marchaient côte à côte, l’un d’entre déclare même avoir failli les percuter.Ils s’accordent également sur la conduite correcte du lycéen et sur le problème que constituait la taille de l’utilitaire (large de près de 2m pour une route de 5m de large) qu’il conduisait les contraignant parfois à se ranger.

« Avez-vous des raisons de penser que vous aurez pu éviter cet accident ? »

Selon le mari de la victime qui confirme avoir au moins croisé une voiture avant, il marchait à coté de sa femme éclairant leur chemin par la lampe de leur téléphone.Digne devant le tribunal et aidé par un interprète, l’époux de la disparue a déclaré avoir entendu la voiture arriver dans leur dos et confirme que sa femme a été mortellement fauchée à la sortie du virage.Interrogé par le tribunal, le jeune homme a répondu à un assesseur qu’il ressentait les choses assez mal, s’avouant être traumatisé par cette nuit terrible. « On peut tuer sur la route dès qu’on a un permis de conduire » a déclaré l’assesseur au tribunal avant de poser une autre question au jeune  :– « Avez-vous des raisons de penser que vous aurez pu éviter cet accident ? »– « Je n’ai rien vu, je ne pouvais pas m’y attendre ».

« On n’est pas dans une situation de drame de la route »

Pour l’avocat de la partie civile, la mort de la jeune femme est pleinement imputable à la conduite du jeune homme qui n’a pas tenu sa droite et qui a décalé sur le côté gauche raison pour laquelle il a fauché sa la victime.« On ne peut qu’être humble devant cette situation », a déclaré le procureur dans son réquisitoire rappelant que cela pourrait arriver à tout conducteur aussi consciencieux soit-ilS’interrogeant sur les éléments du dossier, le procureur a expliqué qu’il était sorti de son axe de circulation et avait dépassé l’axe médiant, commettant donc une faute par maladresse et inattention.Le représentant du parquet a toutefois déclaré qu’« on n’est pas dans une situation de drame de la route », le jeune homme n’ayant pas bu ni commis d’excès de vitesse.Jugeant le jeune homme responsable donc coupable, le procureur a requis une peine de 8 mois de prison avec sursis et n’a pas requis de suspension de permis terminant son réquisitoire ainsi  : « il a failli par une faute simple et légère ».

« Je demande qu’on prenne en compte les circonstances particulières de l’accident »

L’affaire a été mise en délibéré au 5 novembre 2021 à 13h30.Cet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre Le Courrier – L’Écho dans l’espace Mon Actu. En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.