« La stratégie de la sardine » par Olivier Liron, qu’en a pensé le Masque et la plume  ?


La présentation de « La Stratégie de la sardine » par Jérôme Garcin Olivier Liron, est autiste Asperger, HPI (haut potentiel intellectuel. Il a un Q.I (quotient intellectuel) de 162.

 C’est un peu mieux qu’Einstein, 160, mais beaucoup moins que Garry Kasparov, 190. Il est normalien, agrégé d’espagnol et il connaît tous les vainqueurs du Tour de France depuis 1913. Il a remporté cinq fois de suite en 2012 le jeu télévisé Questions pour un super champion.

 Et dans ce livre à la fois émouvant et drôle, ce fils de deux profs de maths, raconte son enfance en Seine-et-Marne dont l’horreur du collège où il a été harcelé et frappé pendant des années parce qu’il était différent. Et puis sa libération venue des études supérieures et de l’écriture.

Olivia de Lamberterie : « « La Stratégie de la sardine », un livre sur le regard porté par la société sur la différence »

Capture d’écrans Écouter plus tard écouter 3 min La journaliste prévient : « Je ne supporterai pas que mes camarades au QI moyen s’en prennent à Olivier Liron.

 Einstein, le sexe et moi, était merveilleux. Le livre de neige, sur sa mère immigré espagnole, aussi. Et là, c’est comme s’il faisait le récit brut de ce qu’il avait raconté de manière romancée dans ses trois premiers romans.

 C’est terrible. C’est l’histoire d’un garçon différent, mais en mieux. Il est plus intelligent que tout le monde, plus sensible que tout le monde, mais il a une enfance terrible, son autisme asperger ayant été détecté que très tard.

Enfant, Olivier Liron est un petit génie, admiré par tous. Puis il devient le petit génie maltraité par tout le monde, par les profs, et par les enfants. Ces derniers sont monstrueux.

 C’est un récit assez violent.Ce livre interpelle notre société, sur comment elle regarde les gens différents en mieux. La Stratégie de la sardine raconte comment petit à petit, il réussit à transformer sa colère en rage de vivre.

 On a parlé ici-même, au début de la rentrée littéraire, d’un livre, Proust, roman familial dans lequel la littérature a sauvé Laure Murat. Et n’arrêtons pas de dire ici que la littérature sauve le monde. C’est le cas de Laure Murat, sauvée vraiment d’une enfance infernale.

 Olivier Liron, c’est pareil. Il est sauvé par son amour de la poésie et par la manière qu’il a de s’émerveiller de la beauté et en même temps par son humour. L’invité de 7h50 Écouter plus tard écouter 8 min Par exemple, il ne comprend pas la différence entre émigrés et immigrés.

 Il explique à son professeur que ce sont les mêmes gens, en quoi il a raison. Et à chaque fois, il se fait tancer. La professeure lui dit : « Mais c’est une affaire de point de vue ».

 Et il dit que très vite, il a compris que c’était un petit garçon du « mauvais point de vue ». »

Jean- Louis Ezine : « Un livre sans récit dans lequel Olivier Liron exagère sa différence »

Le journaliste au Chasse-Marée précise : « Je suis d’accord avec tout ce que tu dis. Avec 162 de Q.

I. il mérite qu’on soit au top de notre lecture. Mais je me dis une chose comme ça : à quoi ça sert d’avoir 162 de QI si c’est juste pour serrer la main de Julien Lepers à Questions pour un champion et de jouer dans Les Tuches (où il a été figurant) ? Jérôme Garcin ajoute : « Olivier Liron a aussi serré la main de Fidel Castro  !  ».

 Jean- Louis Ezine : « Je m’interroge : est-ce que l’hyper intelligence n’a de débouchés que vers ce qu’on vient d’indiquer ? Ensuite, quelquefois, l’auteur exagère sur sa différence, son petit écart. Par exemple, j’ai noté que ce qu’il appelle sa différence ne tient parfois qu’à une erreur de vocabulaire. Je cite une phrase : « Le contact physique avec un autre être humain peut me remplir d’une profonde anxiété, même s’il s’agit d’une personne que je désire ».

 Il suffirait de remplacer, « même » par « surtout », surtout quand il s’agit d’une personne que je désire, pour qu’il soit comme nous tous. Et il n’y a plus de différence, il y a plus d’écart. Grand bien vous fasse ! Écouter plus tard écouter 51 min Dans ce livre-là, c’est qu’il n’y a pas de récit.

 C’est une liste de phrases. Le problème, est que c’est un perpétuel coq à l’âne. »

Arnaud Viviant : « Il y a un côté littérature brute dans la manière de voir les choses d’Olivier Liron qui est d’une cocasserie permanente  !

Le journaliste à Transfuge explique : « Moi, j’ai toujours rêvé de lire l’autobiographie d’un champion de Questions pour un champion.

 Je me suis toujours demandé qui était ces gens-là. Là, il explique qu’il travaille pendant des mois à apprendre des listes entières de vainqueur du Tour de France. Il a un rapport hypermnésique au savoir qui le rend capable de répondre à n’importe quelle question.

Le côté littérature brute comme on parle d’art brut est très beau dans ce livre. C’est sans doute sa force, avec des moments d’une drôlerie. Moi, ce que j’ai préféré, c’est le moment où il prend des cours à Barbès avec une danseuse japonaise.

 C’est d’une drôlerie  !  Elle leur fait faire la bombe d’Hiroshima : ils doivent tourner sur eux-mêmes et puis exploser. Il raconte ça dans un procédé de développement personnel. Et c’est d’une cocasserie : sa manière de voir les choses est d’une cocasserie permanente  !  » Jérôme Garcin précise qu’il n’y a pas que ça dans le livre, mais « aussi des moments où jeune, il craque, touche à tout : à l’alcool, à la drogue.

 Tout à coup, c’est un hippie qui fait des voyages d’un autre temps avant de revenir passer l’agrégation à l’École normale. »

Jean-Claude Raspiengas : « Un livre mal écrit »

Le Téléphone sonne Écouter plus tard écouter 37 min Pour le journaliste à La Croix, ses acolytes ont raison sur tout : « Les humiliations, la différence. Olivier Liron, enfant est traqué, pourchassé.

 Les quatre ans au collège sont un enfer. Mais je découvre qu’avoir un QI de 162 ne préserve pas de la vantardise. Olivier Liron se présente comme un écrivain.

 C’est vite dit et il faut le prouver, surtout quand on écrit : « Je suis un garçon très nature, comme les yaourts » ! Olivia de Lamberterie l’interpelle : « Rabat-joie  !  »Jérome Garcin se lâche : « Peine à jouir ». Jean-Claude Raspiengas poursuit : « L’éditeur nous apprend qu’il est éditeur, nous apprend qu’il anime des ateliers d’écriture. Diable  !  À la fin, il dit « Je n’ai pas changé ma manière d’écrire ».

 Eh bien, c’est bien dommage  !  Et heureusement, on tient la liste des coupables de ce livre mal écrit. Plus tard on dira : au Masque et la plume du temps de Jérôme Garcin, on ne pouvait pas dire ce qu’on voulait. Il est temps que cela se termine.

 »Jérôme Garcin : « Oui, quand j’aime un livre… » Jean-Claude Raspiengas achève La Stratégie de la sardine : « A la fin Olivier Liron dresse la liste de ses remerciements. C’est très long. Et il tient à remercier sa chienne.

 Mais il ne nous dit pas si elle a lu le livre  !  » La Stratégie de la sardine est paru chez Robert Laffont ECOUTER |  Le Masque et la plume sur La Stratégie de la sardine