Le boulanger se déplaçait en 2 CV fourgonette et mon grand-père transportait sa trieuse avec une Juva 4. Lorsque j’ai ouvert ma pâtisserie, j’ai fait l’acquisition d’une Estafette de 1971. Je voulais un véhicule qui, à l’image de mon magasin que j’ai repris en 1996, respecte la tradition », explique Dominique Lefebvre, propriétaire de la pâtisserie « La Forêt Noire », rue de Toulouse à Limoges.
Passionné d’automobile, il reprend, avec cette camionnette, décorée chez « Charles Enseigne » la route de son enfance. Depuis plus de dix ans, et le phénomène s’amplifie, les entreprises utilisent les véhicules anciens pour communiquer.
Un investissement conséquent
« Certes, l’investissement est conséquent. Il faut trouver le véhicule, le retaper, le repeindre, le faire marquer au nom de l’entreprise. Mais les retombées ne sont pas négligeables. C’est beaucoup plus efficace qu’une campagne d’affichage », explique Romain Mittaud, qui vante sur sa 4L fourgonette, les qualités de son restaurant « Le Grilladin ».
À l’instar de Dominique, lorsqu’il se déplace ou lorsqu’il livre les commandes avec sa voiture, s’instaure un dialogue chaleureux avec les clients.
Une bonne humeur naturelle
« Ils ont tous un lien très fort avec ces autos qui appartiennent à la mémoire collective », explique-t-il. Se déplacer avec ce type d’engin n’est pas anodin. Tous le disent, la livraison prend plus de temps qu’avec un véhicule normal.
« Lorsque vous arrivez à une réception, les gens sourient, se confient, remontent en quelques minutes le film de leur enfance ou de leur adolescence. Et ils font partager leurs souvenirs. C’est presque émouvant », poursuit Romain.
Si ces entrepreneurs ont le souci de faire plaisir, ils se font aussi plaisir. Motivés par l’envie de rendre hommage à leurs aînés, ils aiment prendre leur temps et montrer que leur boutique ancrée dans le présent, ne méprise pas pour autant le passé.
Boucher aux Halles Centrales François Brun possède une superbe 2 CV de 1959. L’auto, qu’il gare parfois le dimanche place de la Motte, capte, partout où elle passe, l’attention des promeneurs, des nostalgiques et des collectionneurs. Consécration, ultime. Elle a été reproduite en miniature par les éditions Atlas.
À Limoges, on peut également croiser le food-truck « Chez René » et un agent immobiler Orpi qui ont tous deux opté pour le Tube Citröen.
Jean-François Julien