L’initiative des deux gamins avait touché beaucoup de monde. La tempête Alex, entre autres dégâts spectaculaires, a emporté le complexe sportif Louis-Roberi de Saint-Martin-Vésubie.
Le 6 octobre, Nathan et Melvin, des frères jumeaux alors âgés de 11 ans, jeunes footballeurs de l’AS Monaco, qui avaient appris à jouer au village sinistré, ont écrit au président du club de la Principauté, Dmitri Rybolovlev, pour lui demander un coup de pouce.
L’homme d’affaires Russo-Chypriote avait alors répondu : « Comme tous les habitants de la région, j’ai été bouleversé par les suites de ce cataclysme. » Et avait promis un don de 250.000 euros pour aider à reconstruire un terrain de football.
Un city stade à venir, le terrain de foot suivra
Depuis, le don sommeille à Saint-Martin-Vésubie, pendant que la mairie planche sur la question. En deux volets: reconstruire au plus vite un city stade (un petit format) et un stade homologué. Le premier avance bien. Le chantier est en cours, à proximité de l’ancien cimetière, qui a été emporté. « Les plateformes ont été faites et le travail de protection des berges a commencé, décrit Thierry Ingigliardi, adjoint au Sports. Nous n’avons pas encore de date, mais une fois que ce sera fait, le reste ira vite. »
Les terrains sont rares au village et ça coinçait pour caser un terrain homologué par la Fédération française de football (100mètres sur 60mètres), avec tribunes et vestiaires.
Cet été, ils ont trouvé : ce sera en contrebas de la future zone artisanale, à l’entrée du village. Stade, terrain de foot, de tennis, parking… « En revanche, on ne peut donner aucun délai, prévient Thierry Ingigliardi. Il y a de gros travaux d’enrochement. » Les chiffres évoluent, avance l’élu, mais il y en a pour « plus d’un million d’euros de travaux ».
Des terrains à acquérir
Mais entre les dons et les financements publics, le problème ne sera pas là , précise-t-il. Institutions publiques (État, Métropole, Département), et le don du club monégasque devraient couvrir une bonne partie des travaux, selon lui. « Ce qui va tarder, c’est l’administratif. On est obligé d’acquérir du foncier. Soit on achète à l’amiable, soit on exproprie. Ça peut prendre des mois. Et c’est loin d’être une priorité. Il y a encore des soucis d’accès, de routes, de maisons… Quand on dit qu’on va faire un stade, les gens toussent un peu, et je comprends ».
Pour autant, pas question de sous-estimer l’importance du foot.
Le club local survit dans la galère. Mais il y a d’autres enjeux, ajoute l’élu : « Les équipes de Nice, de Monaco venaient s’entraîner et ce sont de grosses rentrées économiques pour le village : ils montent à 40 ou 50 et remplissent les hôtels, les tribunes sont remplies… Et puis c’est l’activité numéro 1 des jeunes. C’est en y jouant qu’ils se retrouvent. »