L’objectif de départ de Elyse, surnommé le « Tinder de la Présidentielle » était d’atteindre 20 000 personnes. Une semaine après son lancement, l’application caracolait en tête des plus téléchargées en France avec 150 000 utilisateurs. Elyse, c’est d’abord une aventure lancée par deux jeunes co-créateurs (François Mari et Grégoire Cazcarra), rejoints par deux associés (dont Gaspard G. youtubeur originaire d’Englos) et accompagnés par une vingtaine de bénévoles, pour la plupart étudiants. Ont-ils été dépassés par leur succès ?
Il y a une semaine, en effet, de nombreuses critiques ont plu, notamment sur les réseaux sociaux, en termes de sécurité. L’application fonctionne comme le site de rencontres Tinder en faisant défiler des propositions de candidats à l’élection présidentielle (on peut aimer ou pas) et en donnant, au final, le top 3 de vos candidats préférés. Un développeur a réussi à pirater l’outil et certains s’inquiétaient d’une utilisation des données.
Mardi, la CNIL, le gendarme de la sécurité sur la Toile, annonçait un contrôle. « On est prêts à les recevoir mais on n’a pas encore eu de nouvelles », indique, ce jeudi, Gaspard G. associé au projet qui martèle : « Oui, on a été un peu dépassés par le succès et on est évidemment conscients de nos limites mais nos intentions sont bonnes. On avait et on a vraiment envie de construire un outil démocratique. »
« Les données supprimées »
Pour couper court aux critiques, toute l’équipe a annoncé, ce jeudi, que le code de l’application devenait en accès libre (tout le monde peut le voir) et que toutes les données étaient désormais supprimées. Par ailleurs, l’équipe se fait désormais accompagner par un cabinet spécialisé en RGPD (Règlement général sur la protection des données) et CGU (Conditions générales d’utilisation). « On s’est dit qu’il ne fallait pas venir ternir tout le bien qu’on nous renvoie, depuis le début, sur l’application. Certains trouveront peut-être qu’on n’a pas été assez vite mais à notre échelle, c’est très rapide. »
Gapsard G. Youtubeur originaire d’Englos, est associé au projet «Elyze» : il répond aux critiques sur la sécurité de l’application.
Dans l’application originelle, les données (âge, sexe, localisation) pouvaient être collectées. C’est ce qui posait questions, certains utilisateurs s’inquiétant d’une possible revente, d’un manque de confidentialité. Selon Gaspard Guermonprez, « laisser ses données était déjà optionnel, on s’était donné cette possibilité en se disant que cela pouvait être extraordinaire en termes sociologiques. On aurait pu sortir des études passionnantes sur la jeunesse, on ne le fera pas
 ».
Quant au code de l’application (c’est-à -dire le calcul qui permet de construire l’application), il est désormais en accès libre ou « open source » : « On l’avait protégé pour ne pas se le faire piquer mais on nous a vu comme des gars de la start-up nation, comme des macronistes, là , on dit à tout le monde : vous pensez qu’on veut privilégier tel ou tel candidat : venez vérifier par vous-même. Et puis désormais, c’est comme Wikipédia, c’est profondément citoyen. Depuis le début, on veut vraiment en faire un outil démocratique. »
L’application compte désormais plus de 1,5 million d’utilisateurs.