Le groupe de punk rock amĂ©ricain est de retour avec âTurn Up That Dialâ. Vingt-cinq ans aprĂšs sa crĂ©ation, Dropkick Murphys nâa rien perdu de sa fureur festive. Rencontre avec son fondateur, Ken Casey.
Le problĂšme, Ă lâĂ©coute dâun album des Dropkick Murphys, câest quâon a envie de filer tout droit dans un pub, vider des bassines de biĂšre, et dĂ©clencher une bagarre gĂ©nĂ©rale, avant de fraterniser avec lâennemi en chantant jusquâĂ lâaube. Virus oblige, on repassera pour la biture, mais lâesprit est lĂ . Le confinĂ© vit son isolement comme le marin sa traversĂ©e agitĂ©e, et rĂȘve, comme lui, dâabandonner le navire pour sâenivrer dans un port malfamĂ© en hurlant des insanitĂ©s.
Avec ses guitares nerveuses, ses banjos endiablĂ©s et cette vibrante cornemuse, Turn Up that Dial (Pias, sorti ce 30 avril) sent la sueur, les accolades et la fĂȘte. Les punks celtiques de Boston Sud ont la cinquantaine, aujourdâhui. La plupart dâentre eux sont pĂšres de famille. Mais, comme lâĂ©voquent dĂ©licatement les morceaux « Smash it Up » et « Middle Finger » (littĂ©ralement « casser un truc » et « le doigt dâhonneur »), on nâĂŽtera jamais Ă un immigrĂ© irlandais sa soif de rĂ©volte et de libertĂ©. « Câest toute lâidĂ©e de lâalbum, sâamuse Ken Casey avec sa houppette impeccable et son regard malicieux. Les gens sont coincĂ©s, alors on veut amener la fĂȘte chez eux pour quâils mettent leurs soucis entre parenthĂšses pendant quelques minutes. Si on a fait notre boulot, tu peux fermer les yeux et imaginer que tâes au pub. »
FormĂ© dans la capitale amĂ©ricaine du trĂšfle en 1996 par Casey (basse, chant) et trois autres camarades promis Ă une carriĂšre dans les forces de lâordre ou le bĂątiment, Dropkick Murphys sâempare du patrimoine folklorique de ses ancĂȘtres, chante la vie dure, lâimmigration et la famille, et se dote dĂšs le deuxiĂšme album de lâarsenal celtique musical qui fait dĂ©sormais sa rĂ©putation. « Ces Ă©lĂ©ments ont toujours fait partie de notre univers, corrige Ken Casey de sa voix rauque. Mais on ne trouve pas un joueur de banjo ou de cornemuse Ă chaque coin de la rue. Nos amis qui savaient en jouer avaient dâautres jobs, dans la police ou les pompiers. Ils nâallaient pas quitter leur job pour tourner avec nous, alors on les utilisait parcimonieusement parce quâon savait quâon ne pourrait pas reproduire le rĂ©sultat en live. Par la suite, notre son a inspirĂ© dâautres gosses, des fans se sont mis Ă faire de lâaccordĂ©on ou du banjo, ils nous ont rejoints, et on est passĂ©s de quatre Ă sept musiciens. »
Quelle place a la culture folklorique irlandaise dans votre musique ?
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