La préfecture de l’Ariège a signalé une pollution aux hydrocarbures à Tarascon-sur-Ariège, à 100 km au sud de Toulouse, la semaine passée, le mardi 25 juillet. Une fuite de 300 litres de fuel d’une machine-outil dans l’entreprise Aluminium Sabart, qui travaille pour l’aéronautique et la défense, qui a été vite contrôlée. Peu après, les cours d’eau ont fait l’objet d’une surveillance continue avec des dispositifs d’absorption des hydrocarbures dont deux barrages flottants.
Les activités de baignades et de pêche ont pu reprendre dans les rivière Vicdessos et Ariège dès le jeudi 27 juillet.
Enquête des gendarmes et de l’OFB
Toutefois une enquête judiciaire est en cours sous l’autorité du parquet de Foix. Elle a été confiée aux gendarmes de la brigade de de Tarascon-sur-Ariège et à l’OFB (l’office français de la biodiversité).
Cette enquête est ouverte pour déversement de substances nuisibles dans les eaux.Mais pour les syndicats de la fonderie Sabart, ex-Pechiney, qui a été rachetée par le groupe chinois Jin Jiang en 2017, il n’y a pas de doutes sur le délaissement de l’usine. Ils s’inquiètent de cet incident de plus et de trop.
Frédéric Diaz, délégué syndical, estime que l’usine se dégrade depuis le rachat. » Avant, ils étaient quatre à la maintenance. Aujourd’hui, certes ont fait moins de production, mais l’outillage est le même, donc il se dégrade.
Il n’y a plus qu’une seule personne qui est formée. Donc il n’y a plus que du curatif. Ils attendent que ça casse pour intervenir.
« L’année dernière, une cheminée du four est tombée. Il y a aussi eu presque une dizaine d’accidents du travail en 2022. Des accidents pas forcément importants mais neuf pour une vingtaine de salariés : le ratio interroge.
Les syndicats tranchent : « Tous les salariés avec de l’expérience ont été licenciés. Il ne reste que des employés qu’on n’a pas pris le temps de former. »
Fumées inquiétantes ?
Et puis, à Tarascon, beaucoup se sont aussi posés des questions à la fin de l’année dernière.
L’entreprise a testé un procédé pour recycler de l’alu des vieux avions. Elle n’a pas remporté le marché, mais pendant des semaines, des fumées noires impressionnantes sortaient des cheminées. « Tout a été fait sans filtre, sans mesure de sécurité », assurent une partie des salariés.
Pour le moment, la direction du site de la fonderie de Tarascon n’a pas souhaité répondre aux questions de France Bleu Occitanie. Entre 15 et 20 salariés travaillent dans l’entreprise. Ils étaient plus d’une soixantaine en 2017 avant le rachat.
Le groupe chinois Jin Jiang est le même qui avait racheté la SAM, la fonderie aveyronnaise de Decazeville qui a été fermée en 2021.À lire aussi Le 25/07/2023 Pollution aux hydrocarbures dans une rivière d’Ariège, l’interdiction de baignade élargie