Le ralentissement de l'économie européenne est déjà là


Publié le 22 oct. 2021 à 12 :09Mis à jour le 22 oct. 2021 à 12 :43Le pic de croissance semble bel et bien derrière nous.

C’est en tout cas ce qui ressort des enquêtes de l’institut IHS Markit auprès des entreprises européennes. L’indice PMI dans la zone euro a reculé à 54,3 points en octobre contre 56,2 points le mois précédent. Il s’agit d’un plus bas depuis six mois.

Le ralentissement de l'économie européenne est déjà là

Aucune raison de paniquer toutefois car l’indice reste au-dessus de 50 points, qui signifie que l’activité économique croît toujours du point de vue des chefs d’entreprise. Simplement, elle progresse moins vite que cet été. Il est logique qu’après l’arrêt des confinements, la réouverture des économies, et l’euphorie qui s’en était suivie, nous assistions à un ralentissement.

Des pénuries qui se sont renforcées en octobre

Mais ce ralentissement a d’autres explications qu’une seule normalisation de l’activité. L’activité a été « freinée par une intensification des problèmes d’approvisionnement », selon les économistes d’IHS Markit. Ils expliquent que « l’allongement des délais de livraison des consommations intermédiaires signalé au cours du mois par les répondants à l’enquête a été le deuxième plus important enregistré en plus de vingt ans d’enquête, les pénuries d’approvisionnement et les problèmes de transport s’étant à nouveau aggravés en octobre ».

Ces difficultés ont particulièrement touché le secteur automobile. Et c’est donc aussi sans surprise que l’économie allemande , la plus exposée à cette activité, qui a été le plus affectée par ces problèmes d’approvisionnement. La production manufacturière dans la zone euro a ainsi son taux de croissance le plus faible depuis les confinements du printemps 2020.

Hausse des coûts supportés par les industriels

En Allemagne, les prix à la production ont grimpé en octobre de 14,2 %, selon l’institut de statistique du pays, Destatis.

Il s’agit de la plus forte hausse depuis octobre 1974, c’est-à-dire lors du premier choc pétrolier. Et le phénomène est le même en Chine, en Corée du Sud et aux Etats-Unis.Dans la zone euro, « les prix moyens facturés pour les biens et les services ont augmenté à un rythme inégalé depuis plus de vingt ans, tendance qui se répercutera, à n’en pas douter, sur les prix à la consommation dans les prochains mois », considère Chris Williamson, le chef économiste d’IHS Markit, cité dans le communiqué.

Cette potentielle pression à venir sur l’inflation laisse planer un doute sur la croissance de 2022.

Fortes créations d’emplois

Pourtant, il y a des raisons d’espérer. D’abord parce que les commandes à l’industrie sont toujours fortes et continuent à croître.

Ensuite, parce que le marché du travail reste très dynamique. Les entreprises renforcent leurs embauches pour répondre à la demande et, selon IHS Markit, l’emploi a affiché sa plus forte croissance depuis 21 ans, à égalité avec juillet 2021. Ces créations d’emplois vont renforcer encore la demande à terme et nourrir la croissance de la zone euro en 2022, malgré les vents contraires.