Michel Bergeron Ă©tait aux premiĂšres loges pour assister au grand retour de Guy Lafleur dans la LNH en 1988.Â
Celui qui dirigeait alors les Rangers a raconté en détails les dessous de la venue du «Démon blond» à New York dans le balado de TVA Sports «La Dose», lundi soir. à écouter ici:
Ă seulement trois semaines du dĂ©but du camp dâentraĂźnement, Bergeron ne sâattendait vraiment pas Ă recevoir un appel de Lafleur lui signifiant son dĂ©sir de reprendre du service… avec les «Blueshirts».Â
«Jâen Ă©tais Ă ma deuxiĂšme saison Ă New York. JâĂ©tais en train de prĂ©parer le camp dâentraĂźnement, qui avait lieu Ă Trois-RiviĂšres cette annĂ©e-lĂ . Jâai reçu un coup de tĂ©lĂ©phone de Guy qui me disait que ça lui tentait de faire un retour dans la Ligue nationale. Jâai dit : « Quoi? Attends une minute! » Jâai ensuite appelĂ© Phil Esposito pour lui raconter ça. Phil Ă©tait tout excitĂ© et il mâa dit : « Fais-le venir Ă New York ».»
Bergeron ne sâest pas fait prier.Â
«Je suis allĂ© le chercher Ă lâaĂ©roport et je lâai amenĂ© au bureau de Phil au Madison Square Garden. Guy Ă©tait resplendissant. Il avait fait un camp de boxe de trois semaines pour se prĂ©parer, alors il Ă©tait top shape. On a acceptĂ© de le faire venir au camp sans contrat.»
Engouement monstre Ă Trois-RiviĂšres  Â
La nouvelle sâest Ă©bruitĂ©e, de sorte que de nombreux amateurs de hockey se sont dĂ©placĂ©s au ColisĂ©e de Trois-RiviĂšres pour voir de prĂšs lâidole nationale du QuĂ©bec.Â
Lafleur lui-mĂȘme a Ă©tĂ© surpris par un tel engouement.Â
«Le premier jour du camp, quand jâai amenĂ© Guy au ColisĂ©e de Trois-RiviĂšres, il y avait un lineup mon ami! Guy mâa dit : Il y a ben du monde. Je lui ai rĂ©pondu : Ils sont lĂ pour toi mon Guy.»
FidĂšle Ă ses habitudes, Lafleur a rapidement fait le bonheur des spectateurs.Â
«Dans le premier entraĂźnement, câest Guy qui a marquĂ© le premier but contre John Vanbiesbrouck. Tu peux tâimaginer la rĂ©action de la foule!»
Bergeron a lui aussi Ă©tĂ© Ă©patĂ© par le cĂ©lĂšbre ailier droit.Â
«Quand il est arrivĂ© au camp, sa rapiditĂ© et son lancer mâont impressionnĂ©.»Â
Lafleur a Ă©galement vite convaincu le directeur gĂ©nĂ©ral des Rangers.Â
«AprĂšs deux jours au camp dâentraĂźnement, Phil lui a offert un contrat, que Guy sâest empressĂ© de signer. On est ensuite parti vers Calgary et Edmonton pour jouer des matchs dâexhibition. On lâattendait toujours dans lâautobus. Il nâĂ©tait pas question pour lui de ne pas signer tous les autographes quâon lui demandait.»
Deux autres Ă©quipes intĂ©ressĂ©es  Â
Lafleur avait parlĂ© Ă deux autres Ă©quipes, les Kings et les Penguins, mais il avait une nette prĂ©fĂ©rence pour les Rangers. Et ce nâest pas pour une question dâargent.Â
«Guy mâa dĂ©jĂ dit que les Penguins lui avaient offert plus dâargent que les Rangers, mais il avait le goĂ»t de venir Ă New York. Je lui ai bien vendu ça, mais il Ă©tait acheteur!»
Il en rĂȘvait dâailleurs depuis des annĂ©es.Â
«Guy me rĂ©pĂ©tait toujours quâil nâaurait pas dĂ» se retirer et quâil aurait dĂ» insister pour se faire Ă©changer aux Rangers», a rĂ©vĂ©lĂ© Bergeron.
La fiertĂ© de Thurso nâa finalement disputĂ© quâune seule saison Ă New York. Il a rĂ©coltĂ© 45 points, dont 18 buts, en 67 matchs avant de conclure sa carriĂšre pour de bon avec les Nordiques deux ans plus tard. Â