La présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, lors de la motion de censure défendue par son camp à l’Assemblée nationale. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » Les commémorations politiques organisées pour les 80 ans de la rafle du Vél’d’Hiv, samedi 16 et dimanche 17 juillet, ont été le lieu d’un affrontement politique, quelques heures avant un discours du président de la République, Emmanuel Macron, dans un nouveau lieu de mémoire installé dans la gare de Pithiviers (Loiret), d’où sont partis huit convois pour le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Un message publié sur Twitter, samedi, par la cheffe de file des députés La France insoumise, Mathilde Panot, a suscité une volée de réactions indignées dans le camp présidentiel ainsi que d’une certaine partie de la gauche et au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Article réservé à nos abonnés Les miraculés du Vél’d’Hiv’ : « C’est la seule gifle que j’ai reçue de maman. J’ai compris plus tard qu’elle m’avait sauvé la vie » « Il y a quatre-vingts ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du Vél’d’Hiv. Ne pas oublier ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN », a écrit sur Twitter, samedi, la présidente du groupe parlementaire de LFI à l’Assemblée nationale.
Une déclaration d’Emmanuel Macron en 2018
L’Elysée avait fait finalement marche arrière, en 2018, en enlevant Philippe Pétain du programme de la cérémonie du 11-Novembre. Le dirigeant vichyste n’y avait pas été célébré nommément et le dépôt de gerbe n’avait concerné que les cinq maréchaux inhumés aux Invalides.
« Au-delà de la honte. On n’ose y croire »
« Depuis le début de la législature, La France insoumise nous habitue à des propos qui sont indécents, inconvenants. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de parler de ça, j’ai envie de commémorer le devoir de mémoire », a-t-il ajouté. A ses yeux, les propos de Marine Le Pen qui, en 2017, avait dit : « La France n’est pas responsable du Vél d’Hiv », relèvent de l’histoire ancienne. Il s’agissait de propos « dans la lignée de ceux du général de Gaulle et de François Mitterrand, Marine Le Pen est revenue dessus. C’était un débat historique », estime-t-il, tout en assurant que « la question de la responsabilité en tant que tel de l’Etat n’a jamais été remise en cause ». Dimanche après-midi, Emmanuel Macron prononcera un discours qui se veut « offensif » contre l’antisémitisme, qui « rôde encore et parfois de manière insidieuse », ce qui est « très préoccupant », a annoncé un conseiller de l’Elysée à l’Agence France-Presse. Selon la même source, le chef de l’Etat dénoncera également le « révisionnisme historique », notamment sur le rôle du maréchal Pétain pendant la seconde guerre mondiale.