Disney continue de donner un coup de jeune à des œuvres cultes qui font désormais entièrement partie de son catalogue. Dernier projet en date, la série Willow se présente comme la suite du film du même nom et entend se faire une place après le passage des deux mastodontes d’Heroic fantasy concurrents. Et il semblerait qu’elle puisse créer la surprise.
Il y a quelques semaines, tous les regards étaient tournés vers la petite gueguerre que se sont livrées HBO et Amazon Prime Video au travers leurs séries respectives Les Anneaux de Pouvoir et House of the Dragon. Un affrontement qui aura surtout vu s’écharper les fans, se renvoyant les défauts de l’un vers l’autre, et vice-versa, sans parvenir à admettre que les deux shows avaient tout simplement chacun de grosses lacunes, certes différentes. Mais le plus étonnant est que ce conflit aura détourné notre attention d’un petit retardataire, bien moins ambitieux, mais peut-être bien moins imparfait dans le jeu de l’Heroic Fantasy. Un retardataire au nom pourtant célèbre : Willow.
Pour notre défense, Willow était sans doute la série dont le développement provoquait le moins d’enthousiasme. Si le film de Ron Howard possède une certaine aura, c’est une vague dans un océan en comparaison de la popularité du Seigneur des Anneaux ou de Game of Thrones. Sans parler des ravages du temps, presque inévitables pour un film à effets-spéciaux de 1988, le final de l’oeuvre n’inspirait pas particulièrement la nécessité d’une suite, surtout pour une génération ayant grandi sans celle-ci en tête.
Et pourtant, c’est bien sur Willow que Disney+ a décidé de miser en cette fin d’année. La série se déroule près de vingt ans après les événements du film, alors que le mal frappe à nouveau le royaume de Tir Asleen, gouvernée par la reine Sorsha (toujours incarnée par Joanne Whaley), et kidnappe son fils aîné. La sœur de ce dernier, entourée de compagnons d’aventure, part à la recherche de Willow, un mage Nelwyn, seul à même de les aider à secourir le prince.
Un peu à la manière de Cobra Kai sur Netflix, ce retour n’est pas tant une manière détournée de ressortir les anciennes gloires du placard que de montrer le poids qu’ont ces derniers sur une génération en quête d’affranchissement de ses codes jugés dépassés.
Willow et surtout les autres
Ostensiblement, on sent que les auteurs Jonathan Kasdan et Wendy Mericle s’intéressent davantage à leur jeune casting, s’attachant à développer autant leurs personnalités, leurs aspirations, que leurs interactions.
En recentrant leur histoire autour d’une poignée de héros, la série évite le surplus de personnages de remplissage, préférant la qualité à la quantité. Ainsi, chacun parvient à exister à la fois à sa propre échelle et à celle du groupe. Cela peut donner à la série un aspect quelque peu trop verbeux par moment, mais jamais inutile tant ces scènes font avancer ces jeunes dans leur quête personnelle. Une évolution frappante lorsqu’à l’épisode 7, on en vient à se remémorer le pilote et le chemin parcouru depuis.
Alors évidemment, comme toujours cette démarche s’accompagne de thèmes usés jusqu’à la moelle entre la naissance de l’amour, le passage à l’âge adulte ou le poids des responsabilités, mais on ne peut nier que le casting incarne ces changements avec un certain charme, ce qui rend ce rabâchage bien plus digeste.
L’ambition dans son absence
Finalement, la plus grande force de Willow comparé à sa concurrence directe, c’est de ne pas tomber dans l’illusion du mouvement. Car outre des héros gagnants en épaisseur, on a le sentiment de se retrouver dans un vrai show d’Heroic fantasy dans sa plus simple et plus pur définition.
Presque comme un jeu vidéo, notre groupe doit accomplir sa quête en échappant aux dangers variés, explorant des territoires inédits, rencontrant des personnages non joueurs leur offrant des informations, récupérant de nouvelles armes ou objets et développant de nouvelles compétences.
Finalement, Willow réalise son ambition en refusant d’en avoir. C’est une série d’aventure au sens strict qui esquive les intrigues secondaires et explore son univers au travers ses seuls héros. Un allégement qui peut lui donner un attrait peut-être plus mineur au sein d’une compétition féroce à l’audience, mais qui permet de profiter davantage de ses qualités. Petit, mais puissant !
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