Protocole sanitaire, salaires des professeurs, laïcité… Les annonces de la conférence de Jean-Michel Blanquer


Assurer la rentrée « la plus normale possible », malgré le Covid-19. La conférence de presse de rentrée du ministre de l’Education 

Jean-Michel Blanquer a été une nouvelle fois dominée ce jeudi par l’épineuse question du protocole sanitaire.

Protocole sanitaire, salaires des professeurs, laïcité… Les annonces de la conférence de Jean-Michel Blanquer

Pour ce rendez-vous très attendu, le ministre s’est efforcé de répondre à toutes les interrogations qui planent encore sur les conditions du retour, le 2 septembre, dans les classes de 12,4 millions d’élèves et de 866.500 enseignants, à l’heure où la circulation du

variant Delta inquiète les autorités.

Une rentrée sous le régime du scénario 2

« Nous pouvons être tout à fait sereins sur cette rentrée scolaire, elle aura lieu, bien sûr, nous rencontrerons des difficultés, bien sûr, il y aura des problèmes, nous nous mettons en situation de gérer », a déclaré Jean-Michel Blanquer.

Cette rentrée doit s’opérer sous le régime du scénario 2 (sur 4) du protocole sanitaire mis en place par le ministère, qui autorise tous les élèves à être accueillis en présentiel. Selon ces règles, un cas de Covid-19 dans une classe du secteur primaire entraîne une fermeture, comme en juin. Au collège et au lycée, en cas de contamination dans une classe, seuls les élèves cas contacts non vaccinés devront s’isoler une semaine.

« Il y aura forcément des nouvelles mesures dans les temps à venir en fonction de la situation », a prévenu Jean-Michel Blanquer. Ces évolutions peuvent être locales. Aux Antilles et dans les zones rouges de Guyane, par exemple, la rentrée a été reportée du 2 au 13 septembre en raison de la situation sanitaire « grave » qui y sévit.

Depuis l’annonce du scénario de rentrée dimanche, les voix critiques des enseignants se font entendre. Pour le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, « le niveau 2 du protocole est inquiétant car il est allégé par rapport à celui du mois de juin, où le taux d’incidence était moins élevé ».

Aucun professeur en France ne doit gagner « moins de 2.000 euros net par mois ».

Outre le volet sanitaire de la rentrée, Jean-Michel Blanquer a évoqué la question des salaires des professeurs. « Ce quinquennat aura été celui de plus forte augmentation budgétaire de l’Education nationale » et « cela se traduit en pouvoir d’achat » des personnels, a-t-il souligné.

Une nouvelle hausse de 245 millions d’euros est prévue en 2022. Selon les syndicats reçus mercredi soir par le ministre, « des primes allant de 57 euros net par mois pour les plus jeunes à 29 euros pour les milieux de carrière » ont été validées pour l’année prochaine, à partir de cette enveloppe. Le ministre a réitéré son objectif qu’aucun professeur en France ne gagne « moins de 2.000 euros net par mois ».

Bientôt l’heure du bilan

Cette rentrée marque la dernière ligne droite de Jean-Michel Blanquer à la tête de l’Education nationale en cette fin de quinquennat, après quatre années et trois mois passés rue de Grenelle, l’un des plus longs parcours de l’histoire à ce poste.

Dans son propos, il est revenu sur certains de ses projets emblématiques (accent mis sur la lecture, l’écriture et le calcul, création du pass culture)​ et a également annoncé pour la rentrée une campagne de communication sur la laïcité.

Ses réformes, menées tambour battant ces trois dernières années, lui ont aliéné une partie du corps enseignant. « Le bilan du ministre Blanquer selon lui sera une école en profonde transformation et sur la bonne voie. Selon les personnels, le bilan sera une école profondément bousculée et des métiers en perte de sens où il faut faire vite avec des instructions descendantes qui s’empilent et se heurtent à un réel différent des discours », a ainsi regretté Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa.

« Je suis un républicain social très défenseur des libertés », a répondu ce jeudi Jean-Michel Blanquer. « J’ai un caractère déterminé qu’il fallait pour traverser un nombre de choses ». « La campagne présidentielle va vite démarrer après la rentrée et il faut absolument que l’école soit au cœur des débats », a pour sa part souhaité Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire.