…comment elles imaginaient le retour de la paix dans le monde en 2024, en dépit de tous les signaux défavorables envoyés d’un bout à l’autre de la planète par des leaders plus préoccupés par leur propre situation que par le bonheur des peuples. Florilège. « Faire reculer la haine et le repli sur soi » « Nous laissons derrière nous une année douloureuse, marquée par la violence, les reculs sociaux, les coups de forces démocratiques et l’affaiblissement de la solidarité.
Une année où notre cohésion sociale a été abîmée, où les peurs, de l’avenir ou de l’autre, ont été entretenues et se sont renforcées. Face à cela, 2024 doit être l’année des peuples pour de la paix et de la justice sociale. La paix immédiate avec la fin des conflits et la protection des populations civiles où qu’elles se trouvent.
Et la paix durable qui se construit lentement mais résolument, avec comme fondements la fraternité, pour faire reculer la haine et le repli sur soi, et l’égalité réelle, celle qui permet à chacun de faire face à ses besoins et de se penser un avenir. En 2024, nous devrons trouver et imposer les chemins de la paix et du respect de la dignité humaine, à Marseille comme partout dans le monde. » C.
C. Audrey Garino -Adjointe (PCF) au maire de Marseille en charge des affaires sociales, de la solidarité, de la lutte contre la pauvreté et de l’égalité des droits
« Les vœux 2024 du Casi [Centre d’activités sociales interentreprises] seront bien entendu tournés vers la paix, comme tous les ans, car c’est une valeur forte que nous défendons depuis plusieurs dizaines d’années. Ces vœux de paix prennent une résonance particulière dans une période où les conflits ne cessent de se déclencher.
Nous faisons aussi le vœu de justice sociale, car paix et justice sociale vont de pair. Il faut cesser de creuser les inégalités et tendre rapidement vers des progrès sociaux importants, au risque de banaliser un capitalisme agressif qui promeut l’individualisme et justifie le rejet de celui qui est différent de soi. Nous faisons le vœu de voir reculer les idées de l’extrême droite, qui n’ont apporté à notre Histoire que des pages sombres.
En 2024, pour tenter d’éveiller les consciences, nous organiserons de nouveau un grand concert pour la paix, l’humanité et la solidarité, le 15 mars aux Docks des Suds, à Marseille. » Sébastien Gronnier – Secrétaire CGT du Casi cheminots
« Accueillir dignement les gens » « Le réseau Hospitalité est une émanation de celui créé à Marseille. En Vaucluse, il date de 2021 où, avec le soutien de la fondation Abbé-Pierre et du Secours catholique, nous avons ouvert une permanence d’accès au droit à l’hébergement au sein de l’accueil de jour d’Avignon et de Cavaillon.
Le réseau vise à enraciner une culture et une politique de l’hospitalité. Le principe d’accueil inconditionnel n’est pas respecté, cela est source de tensions et de conflits. Agir pour la paix à notre niveau, c’est activer des droits qui existent pour toutes les personnes, pour leur bien-être, pour qu’elles sortent de la rue, qu’elles soient en situation migratoire ou non.
La détresse est universelle, il faut accueillir dignement les gens pour qu’ils se sentent apaisés. » Nicole Hullein- Animatrice du réseau Hospitalité Vaucluse
« Promouvoir la culture de paix » « Compte tenu des circonstances politiques, avec la montée en puissance de la droite et de l’extrême droite dans beaucoup de pays, notamment chez nous, la culture de paix devient fondamentale. Il faut absolument que les règles qu’on tente de mettre en œuvre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale aient un écho plus important auprès de la population.
C’est dans la tête des gens, comme le dit l’Unesco, qu’il faut construire les défenses de la paix. La guerre n’apparaît jamais seule dans son coin. On veut nous présenter ça comme quelque chose qui apparaîtrait spontanément, quelque chose de naturel, alors que c’est une décision politique.
Et pour qu’elle aboutisse, il y a besoin de conditionner les esprits. Pour faire la guerre, il faut un ennemi. La culture de paix, c’est tout ce qui concourt à ne pas se faire d’ennemi.
Au printemps, on lance aussi le festival Art et Paix. Comme à Port-de-Bouc, Martigues et Istres, on va essayer de faire quelque chose sur Marseille. Toute la région Paca a décidé de construire cette année ce festival pour qu’on entende les artistes parler de paix.
C’est aussi la promotion d’un art populaire, pour que chacun à son niveau, en chorale, en dessin, s’exprime. Il faut élargir cette forme d’éducation populaire. La culture c’est un bon moyen pour que les gens fassent de la paix sans le savoir.
» Michel Dolot- Porte-parole du mouvement de la paix des Bouches-du-Rhône
« Prôner le vivre ensemble » « Le travail que nous avions mené jusqu’en 2014, lorsqu’Aubagne était dirigée par la gauche, se poursuit dix ans plus tard de manière associative. Comment faire que les gens, au-delà de leurs différences, puissent cohabiter, voire mieux se comprendre et travailler ensemble ? C’est la question à laquelle nous tentons de répondre au travers de l’association Pouce la Paix. Nous allons poursuivre les actions menées par des projections ciné/débat autour de thèmes qui prônent le vivre ensemble et en renforçant notre soutien à SOS Méditerranée.
Nous restons parties prenantes des initiatives locales qui promeuvent la paix pour tous. C’est un travail de colibri. Aubagne a toujours fait partie de cette culture de paix.
» Daniel Fontaine- Ancien maire PCF, président de l’association « Pouce la Paix ! »
« Le fruit de plus de justice sociale et écologique » « Une paix durable ne peut qu’être le fruit de plus de justice sociale et écologique. Il n’y a pas de paix sans liberté. Œuvrons pour une paix juste et durable en Palestine avec un cessez-le-feu pour stopper les crimes de guerre en cours, la fin de la situation d’apartheid et l’arrêt de la colonisation.
Le gouvernement doit rappeler notre ambassadeur à Tel-Aviv et sanctionner Israël sur le plan économique. Il n’y a pas de paix sans égalité. Œuvrons pour l’émancipation et l’égalité de toutes et tous, quelle que soit notre orientation sexuelle, notre identité de genre ou notre origine.
Plus de 100 femmes sont encore mortes en 2023 sous les coups de leur mari. La loi immigration va réprimer des milliers de familles et de travailleurs. Il n’y a pas de paix sans fraternité.
Œuvrons pour que chacun et chacune puisse vivre dignement de son travail et que les inégalités sociales se réduisent. Aujourd’hui, les 1 % les plus riches de la planète possèdent près de la moitié des richesses mondiales. Augmentons les salaires et baissons les dividendes.
Il n’y a pas de paix sans préservation de la nature. Œuvrons pour une économie plus sobre qui préserve la biodiversité et le climat, ce qui nécessite que nous sortions de la logique de surexploitation des ressources naturelles. Nous devons vite faire bifurquer notre modèle d’économie avec des marchandises sur les trains, des transports gratuits, des logements rénovés et une agriculture écologique.
» Hendrik Davi – Député insoumis
« Reconnaître les différences » « Travailler à la paix est une question extrêmement difficile qui nécessite que les hommes se parlent, s’écoutent, se comprennent et s’acceptent. Parce que la paix, c’est reconnaître les différences des uns par rapport aux autres. Regardons les Israéliens et les Palestiniens ou les Turcs et les Kurdes : ils ont en réalité beaucoup plus de points communs que de divergences.
Travailler à la paix, c’est cela : accepter de vivre ensemble en mettant de côté ses différences culturelles, ethniques ou idéologiques. C’est difficile mais pas impossible. Même s’il est plus facile de faire la guerre, parce que les divergences sont plus évidentes que les convergences.
Les peuples auraient pourtant plus intérêt à mettre en avant leurs intérêts économiques et culturels, qui ne sont en aucun cas dans la guerre. » Salih Azad-Porte-parole du Centre démocratique kurde