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Puteaux, le 4 août 2021. Un an après les explosions de Beyrouth, une trentaine de personnes se sont recueillies au pied d’un cèdre du Liban, cours du Maréchal-Leclerc. LP/Eléonore Disdero
« Un an déjà, là, pile poil, jour pour jour. Nous sommes tous là pour nous souvenir de cette apocalypse. » Guilda Ghanem, la présidente de l’association Puteaux Liban Amitié ne cache pas son émotion. C’est en hommage aux victimes des deux explosions du Port de Beyrouth, le 4 août 2020, qu’elle a organisé une cérémonie qui se tenait ce mercredi soir sous le cèdre planté il y a quelques années par les membres de son association, cours du Maréchal-Leclerc, dans le centre-ville de Puteaux.Après la catastrophe, la diaspora libanaise des Hauts-de-Seine avait très vite organisé la mobilisation. C’est par de nombreux dons de denrées alimentaires, de vêtements et de kits d’hygiène que les citoyens du département avaient tenté de répondre à l’urgence. Un an plus tard, les associations libanaises sont toujours sur le pont.Médicaments et lait infantile« Après l’explosion à Beyrouth, la solidarité dans les Hauts-de-Seine a été magnifique, se souvient Guilda Ghanem. Dès l’automne, nous avions pu envoyer une vingtaine de conteneurs de produits de première nécessité. Aujourd’hui, avec la crise sanitaire, les besoins humanitaires ne sont plus exactement les mêmes que l’an passé. Le Liban a surtout besoin de médicaments et de lait infantile. » Ce qu’a bien compris la mairie de Neuilly-sur-Seine. Avec l’aide de l’association Amitiés Neuilly-Liban, la municipalité vient d’envoyer 25 000 boîtes de lait pour enfant.« Le Liban a besoin de tout, tranche Thérèse, une franco-libanaise qui assiste à la cérémonie d’hommage. Je pars samedi au pays et mes valises sont déjà bourrées à craquer de médicaments que je distribuerai sur place. » À son côté, son amie Sana a déjà envoyé un colis de médicaments il y a deux jours. Vidéo: Liban: marche en direction du port de Beyrouth un an après l’explosion (AFP)
Liban: marche en direction du port de Beyrouth un an après l’explosion
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May Rahal, la secrétaire générale de l’association Asnières Liban Amitié dresse le même constat que Guilda Ghanem. « La mobilisation a un peu baissé certes, mais c’est normal. Les Français ont leurs propres problèmes avec la crise du Covid, admet-elle. Cependant, les gens sont toujours au rendez-vous lors de nos collectes ponctuelles. De plus, nous avons des aides extérieures, comme Middle East Airlines. Cette compagnie aérienne permet à ceux qui voyagent au Liban de prendre un bagage supplémentaire, gratuitement, pour acheminer les dons que notre association réunit. » Une manière de faire parvenir les aides plus facilement que par conteneurs.
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Bougies et gerbes de leurs pour rendre hommage aux victimes. LP/ED
En effet, malgré la bonne volonté des associations, les dons sont parfois difficiles à acheminer. Le groupe Asnières Liban Amitié peut en témoigner : 2 000 euros ont été récoltés après les explosions, mais l’argent n’a pas encore pu être envoyé au Liban. « Après la tragédie, l’aide humanitaire et les ONG ont afflué dans le pays, détaille May Rahal. Comme nous ne voulons pas donner notre cagnotte aux premiers venus, nous prenons le temps de faire très attention à la destination de l’argent. Nous privilégions les associations locales et les familles » continue-t-elle, en promettant que les 2 000 euros devraient arriver au pays du Cèdre le mois prochain.« On ne les oublie pas »À Vanves, c’est la mairie qui a créé le collectif Solidarité Vanves Liban, dont Rita Kapro est la coordinatrice. Celle-ci ne tarit pas d’éloges sur la mobilisation des Hauts-de-Seine pour son pays d’origine. « Encore aujourd’hui, je reçois des appels de particuliers qui me demandent ce qu’ils peuvent faire pour nous aider, qui me posent des questions sur la situation au Liban », relate-t-elle.Josette et Maurice, eux, ne sont pas libanais. Pourtant, ils étaient bien présents ce mercredi soir. « Nous avons beaucoup d’amis libanais et la situation est très triste dans leur pays, regrette Maurice. Nous voulions leur témoigner notre affection. » « Cette cérémonie, c’est pour dire aux victimes et à ceux qui ont tout perdu qu’on ne les oublie pas », témoigne Guilda Ghanem, bouleversée. Alors pour les Libanais, la mobilisation continue.