Un bébé avait été tué sur la route à Saint-Broladre : le conducteur relaxé par la justice


Publié le 5 Nov 21 à 20 :08 

Le Pays Malouin

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Un conducteur, impliqué dans un suraccident qui avait entraîné le décès d’un enfant de 14 mois à Saint-Broladre le 26 octobre 2018, était jugé trois ans plus tard, le 14 octobre 2021 devant le tribunal de Saint-Malo. Devant la juge, les deux parents étaient venus raconter cette effroyable nuit d’automne.

Un bébé avait été tué sur la route à Saint-Broladre : le conducteur relaxé par la justice

Un tapis de grêle au sol

Il était bientôt minuit ce soir-là. Le couple était en voiture avec ses deux enfants sur la N176, en direction de Dinard. La route était plongée dans le noir sous un ciel humide. A hauteur de Saint-Broladre, le papa avait soudainement été surpris par la présence au sol « d’un tapis de grêle ». Sa Mercedes Class A avait percuté la glissière de sécurité centrale de la quatre voies.

Leur véhicule percuté par une autre voiture

Les secours, aussitôt appelés, leur avaient conseillé de se mettre à l’abri derrière la rambarde de sécurité. Le papa et son bébé de 14 mois dans ses bras n’en auront pas eu le temps.Une voiture était alors venue percuter le véhicule accidenté de la famille, immobilisé sur la gauche de la route. Projeté sur la chaussée, le bébé n’avait pu être ramené à la vie. Son décès avait été prononcé sur les lieux du drame, dans le véhicule des secours.

« J’avais tous mes réflexes mais tout s’est passé très vite »

Le conducteur du second véhicule, pompier professionnel, avait expliqué avoir été « dans l’incapacité d’éviter » ce suraccident.Il roulait à « 100, 110 km/h ». Une autre voiture le précédait cette nuit-là. Il l’avait vue « freiner soudainement, faire des embardées ».Devant le tribunal, il avait déclaré :

Je n’étais pas dans un contexte de dépassement, c’était pour me mettre en sécurité par rapport à ce véhicule qui était devant moi. Je ne savais pas que j’allais trouver un autre obstacle sur la voie de gauche. J’avais tous mes réflexes mais tout s’est passé très vite. J’ai freiné mais c’était déjà trop tard.

Selon les experts, le choc avec la voiture des victimes a été atteint à « 80, 90 km/h ».

Les distances de sécurité étaient-elles respectées ?

Le papa de la jeune victime n’avait pas partagé la même analyse. Pour lui, ce n’est pas une question de malchance. « A notre sens », avait-il raconté douloureusement aux juges, « une imprudence, une négligence ont été commises. S’il a déboîté sur la voie de gauche, c’est parce qu’il ne respectait pas les distances de sécurité avec le véhicule qui était devant lui. Sinon, il aurait décéléré ».Le conducteur a-t-il eu « un comportement pénalement responsable », comme l’avait également souligné l’avocate des parents ? Il est permis d’en douter, avait répondu le procureur.

La question est de savoir si on la certitude qu’il n’a pas respecté les distances de sécurité ou commis une erreur de dépassement. Nous n’avons pas cette certitude.

Le tribunal de Saint-Malo a donc suivi les doutes du Parquet en relaxant le pompier.

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