Un détenu vaudois invoque son droit à la vie devant le Tribunal fédéral


Le Tribunal fédéral vient d’être saisi d’un recours sur cette question. Incarcéré depuis plus de treize ans, engagé dans un bras de fer avec l’administration pénitentiaire de son canton, Kevin* réclame son placement dans l’établissement tessinois de La Stampa afin de se rapprocher de ses fidèles et de l’Université de Lugano où il tente de poursuivre des études de philosophie. Le tout dans l’espoir d’insuffler une nouvelle dynamique à un enfermement qui se prolonge sans véritable perspective.

Mais rien n’est jamais simple dans ce domaine hautement sensible de l’exécution des sanctions.Le parcours carcéral atypique de Kevin, dont une partie a déjà été évoquée dans nos colonnes, débute en 2008 au Royaume-Uni. Condamné outre-Manche à une peine minimum de 4 ans et 8 mois pour avoir tenté de tuer sa compagne en l’étranglant et en lui assénant deux coups de sabre après plusieurs verres, une dispute, une annonce de rupture, le Vaudois obtient son transfert en Suisse en 2013, avec un internement à la clé, et est ballotté d’une prison à l’autre.

Un détenu vaudois invoque son droit à la vie devant le Tribunal fédéral

En février 2019, le Tribunal de la Broye et du Nord vaudois ouvre une petite fenêtre en levant l’internement au profit d’un traitement institutionnel, mais en milieu fermé afin d’avancer très prudemment (et toujours sans échéance) vers davantage de liberté. Les espoirs déçus d’un condamné vaudois

La dégringolade

Son attitude est décrite comme appropriée Un mois plus tard, il demande son transfert en secteur ouvert au Tessin où il a longtemps été détenu, où il a noué des contacts et trouvé une mère de substitution (la sienne vient de s’y établir aussi) partante pour l’accueillir lors d’une permission. La requête est rejetée même si les intervenants sont partagés.

Retour au pénitencier

Hospitalisé durant plus d’un mois

«Lecture glaçante»

la Chambre des recours pénale estime que les agissements inadmissibles de l’intéressé justifient de reconsidérer globalement la situation et confirme le refus d’un transfert susceptible de compliquer encore une situation devenue très instable mais au contraire celle d’engendrer un risque qu’il se tue à la simple réception de l’arrêt», relève Me Guglielmo Palumbo, qui représente Kevin aux côtés de Mes Yaël Hayat et Gabrielle Peressin.

Incompréhension

bientôt 40 ansSelon ses avocats

Pourquoi s’obstiner si ce transfert peut lui sauver la vie?» Au Tribunal fédéral d’apporter la réponse.*Prénom d’emprunt.