Qui avait déjà indiqué le jeune entraîneur du Bayern s’est lancé à plein régime dans la mission dont il rêvait depuis toujours : diriger l’équipe première du plus grand club d’Allemagne, où il a paraphé un contrat de cinq ans. Un bail que personne n’a été en mesure d’assumer depuis un certain Ottmar Hitzfeld au tournant du millénaire (1998-2004). Devenu le coach le plus cher du monde (il coûtera, selon les évènements, entre 15 et 25 M€), Nagelsmann mord désormais à pleines dents dans l’épaisse mission qui l’attend. Ses méthodes radicales pourraient mener à un changement d’ADN sur le plan tactique. Depuis Louis van Gaal (2009-2011), qui l’y a introduit, le Bayern est resté fidèle au 4-3-3 dans lequel Arjen Robben et Franck Ribéry, chacun sur son côté, firent merveille pendant une décennie. Nagelsmann, adepte de la souplesse, veut se donner d’autres possibilités et prépare donc un système alternatif. Il ne s’agit pas de tout changer – dans le contexte traditionnel bavarois, c’est impossible, Josep Guardiola pourrait en témoigner – mais d’introduire des variables dans la machine.
Upamecano en patron
ainsi Jérôme Boateng et David Alaba partis, la défense à trois pourrait s’articuler autour d’un Dayot Upamecano appelé à en devenir le patron, nonobstant ses 22 ans, avec Lucas Hernandez à gauche et Benjamin Pavard ou Niklas Süle à droite. Alphonso Davies en gagnerait encore en liberté dans le couloir gauche, lui qui a d’ailleurs été formé comme ailier. Reste à lui trouver un pendant côté droit, secteur dans lequel le directeur Hasan Salihamizic et le responsable du recrutement Marco Neppe se sont activés depuis des semaines. Toutefois, la folie des grandeurs ne gagnera pas le géant de Bavière, dont la direction financière a mesuré les pertes liées à la pandémie à 150 millions d’euros. C’est évidemment une raison majeure à la mission principale dont a été chargé Nagelsmann par ses patrons, conforme à ses qualités d’entraîneur : développer le potentiel des jeunes talents. À l’occasion des premiers entraînements, en l’absence des internationaux concernés par l’Euro, ils étaient nombreux : Johannes Schenk, Josip Stanisic, Christopher Scott, Malik Tillman (de retour après une rupture des ligaments croisés en octobre 2020), Jamie Lawrence, Taylor Booth, Torben Rhein, Remy Vita, Armindo Sieb ou Adrian Fein, auxquels s’ajoutaient des éléments ayant déjà goûté à la Bundesliga comme Joshua Zirkzee, Bouna Sarr, Tanguy Kouassi, Michaël Cuisance ou Marc Roca. Le défi est à la hauteur du bonhomme, qui a par ailleurs affirmé, dans un grand écart ambitieux voire téméraire, vouloir lutter chaque saison pour la victoire en Ligue des champions, comme dans toutes les autres compétitions.
Harmonie clairement affichée
dans la mesure où une machine à Espresso neuve venait d’être installée dans son bureau, il comptait bien en profiter pour favoriser les discussions. Même Oliver Kahn s’y est mis, le même jour. C’est que le Bayern veut accentuer sa communication autour du sentiment d’appartenance collectif, ce à quoi le recrutement d’un entraîneur né en Bavière n’est d’ailleurs pas étranger. À la question d’un confrère lui demandant à quel point Salihamidzic et lui étaient proches, le nouveau président du Bayern a indiqué : « Très proches, puisqu’il est à moins de deux mètres de moi. » Si même le « Titan » s’essaie à l’humour, c’est qu’un sacré vent de nouveauté souffle sur Munich.Bundesliga150 millions de perte de recettes pour le Bayern ?05/07/2021 À 15 :36BundesligaEx-entraîneur intérimaire, Terzic devient directeur technique de Dortmund29/06/2021 À 14 :37