« Chaque jour, nous devons transférer des patients Covid ! » La tension s’accentue en réanimation à Avignon


Le taux d’incidence s’envole en Vaucluse et la flambée de l’épidémie de Covid accentue la tension à l’hôpital d’Avignon. « La tension hospitalière est très forte au niveau particulièrement de la réanimation. Chaque jour, nous sommes obligés de transférer des patients vers d’autres départements, notamment dans les Bouches-du-Rhône, mais ce week-end, un patient a aussi été transféré vers l’hôpital de Mende, en Lozère », détaille ce lundi matin Loïc Souriau, le directeur de l’Agence régionale de santé en Vaucluse, invité de France Bleu Vaucluse.

France Bleu Vaucluse : Où en est-on de l’épidémie de Covid en Vaucluse ?

Loïc Souriau : Le taux d’incidence a fortement progressé les deux semaines avant Noël et nous avons aujourd’hui un taux d’incidence qui est autour de 1.000. La tension hospitalière est forte, très forte, particulièrement au niveau de la réanimation. Chaque jour, quasiment, nous sommes obligés de transférer des patients Covid vers d’autres départements notamment dans les Bouches du Rhône. Mais ce week-end, un patient a aussi été évacué vers l’hôpital de Mende, en Lozère. La réanimation d’Avignon est pleine, elle est saturée : 21 lits sont occupés. À partir d’aujourd’hui, la réanimation va augmenter à 26 lits pour faire face justement à cette flambée épidémique.
Et malheureusement, le compteur des décès reprend aussi. Nous faisons face à une vague dans une vague : avec le Delta qui reste toujours majoritaire en Vaucluse et l’Omicron qui représente aujourd’hui 30 à 40 % des nouvelles contaminations. 

Peut-on déjà dire si le variant Omicron est moins grave que les précédents variants ?

Pour l’instant, on est en début de cette pandémie Omicron. Il est encore difficile d’être de dire les choses avec assurance. Néanmoins, on a l’expérience étrangère, la Grande-Bretagne, l’Afrique-du-Sud et il s’avère que la virulence serait moindre. Ce qui est quand même une très bonne nouvelle. Mais par contre, la contagiosité est largement supérieure au Delta. Donc, mécaniquement, nous risquons d’avoir de toute façon davantage de patients qui risquent d’être hospitalisés du fait de la forte contagiosité de l’Omicron.

Les nouvelles mesures sanitaires qui entrent en vigueur ce lundi vous paraissent-elles suffisantes pour faire face à cette 5e vague ? 

Vous savez, il faut arriver à concilier l’impératif de continuité des activités de service public, des activités de services privés, des activités essentielles et de limiter en effet les nouvelles contaminations. C’est ce qui guide ces nouvelles mesures : le télétravail, mais aussi les protocoles d’isolement… Mais la vraie mesure, le cœur de la stratégie, c’est la vaccination et c’est en cela que le rappel du vaccin doit être réalisé le plus rapidement possible par l’ensemble des personnes éligibles. Je souhaite véritablement rappeler que la campagne de rappel poursuit bat son plein et j’invite les Vauclusiennes et Vauclusiens à très vite aller réaliser leur dose de rappel : elle est une véritable armure contre le variant Omicron.

Les réponses de Loïc Souriau aux auditeurs de France Bleu Vaucluse

Le directeur de l’ARS en Vaucluse, Loïc Souriau, a aussi répondu aux questions des auditeurs de France Bleu Vaucluse ce lundi matin. De nombreuses questions portaient sur la vaccination et l’obtention du pass vaccinal après avoir été testé positif au Covid. « L’infection par le Covid est l’équivalent d’une dose de vaccination mais le certificat n’est valable que six mois, donc il faut faire une dose de rappel ensuite », indique notamment Loïc Souriau. Concernant la sérologie, ce n’est « pas un indicateur fiable », explique-t-il.
Un simulateur sur le site de l’assurance maladie permet par ailleurs de faire le point sur sa situation personnelle pour savoir quelle dose de vaccin est nécessaire : monrappelvaccincovid.ameli.fr