François de Canson, le plus influent
C’est l’homme sur qui se portent tous les regards. Parmi le trio de concurrents, François de Canson (57 ans), qui n’était que suppléant de Marc Giraud, pourrait bien créer la surprise. « Il y va pour gagner », confirme une élue de droite. Il a déjà le soutien du conseiller départemental Philippe Leonelli. « On a besoin de faire bouger les choses, de mettre un coup de pied dans la fourmilière, assure celui qui est aussi maire de Cavalaire. François est le mieux placé pour proposer une approche novatrice. C’est quelqu’un d’abordable, qui a prouvé ses compétences à la Région. »
Un autre conseiller voit en lui l’opportunité de « mettre fin au clientélisme de l’ère Giraud » où « les plus gros conseillers étaient les mieux servis »: « Il est temps de moins boire, moins manger et plus travailler. Le système doit changer. Traitons enfin les territoires de la même façon ! » « À part pour l’aide aux communes, l’Est varois n’était pas vraiment considéré », abonde un élu, rempli d’espoir.
Pour François de Canson, également maire de La Londe et troisième vice-président du conseil régional, l’heure des choix a donc sonné. Un temps, certains ont pensé qu’il démissionnerait du conseil départemental. « Où il n’a d’ailleurs jamais siégé », persifle un opposant. Mais la loi l’en empêche: impossible de renoncer à un dernier mandat, en gardant les autres. Lâcher la région, alors? C’est l’option la plus probable. D’autant plus qu’il pourrait rester au Comité régional tourisme (CRT) Paca et donc à la tête de ADN Tourisme, sa vitrine nationale.
François de Canson sait qu’il n’a pas que des alliés. « Voter de Canson, ça serait régionaliser le Département. Alors qu’on a besoin d’indépendance, estime une conseillère. On n’est pas là non plus pour donner la Région à Renaissance. Derrière de Canson, il y a également Falco. Ce n’est plus vraiment un atout. D’autant plus qu’il va devoir prochainement rendre des comptes à la justice (N.D.L.R.: Le maire de Toulon est impliqué dans l’affaire dite du « frigo » qui sera jugée en début d’année). »
Jean-Louis Masson, le plus légitime
Autre candidat en lice, Jean-Louis Masson (68 ans), au département depuis 2015 et actuellement président par intérim. « Un bon nombre d’élus m’ont dit que j’étais légitime pour être le futur président », raconte celui qui assure avoir la feuille de route « la plus claire » des trois, avec notamment une aide aux communes qui passerait de 40 à 48 millions à partir de 2023.
« Je souhaite également un meilleur taux de réalisation des investissements, ajoute-t-il. Certains projets engagés ne vont pas au bout. On doit faire mieux, avec une enveloppe d’un milliard d’investissement d’ici 2028. » Celui qui dit « avoir de la personnalité » souhaite un « département fort », « asservi à personne » et ne veut « pas privilégier les amis ».
« C’est un mec d’expérience », souligne le clan du maire de La Garde. Autrement dit pas le plus jeune. « Si vous êtes bien entouré, vous pouvez être moderne, appuie un proche. Masson est à l’écoute, il comprend vite les choses. »
Point non négligeable, il a l’appui des LR. En tant que secrétaire général des Républicains varois, Frédéric Masquelier souligne son « sérieux », son « autorité » et son « impartialité » dans un mail adressé aux militants, dont nous avons pris connaissance. Interrogé sur ses chances de l’emporter, Jean-Louis Masson joue la carte de « l’humilité » en citant l’Évangile de Saint-Luc.
Didier Brémond, l’outsider
Celui qui représente le centre Var au Département depuis 2021 incarnerait « la nouveauté », « la fraîcheur ». L’atout de Didier Brémond (61 ans): Brignoles, dont il est maire. « Il a transformé la ville », s’accordent ses confrères. Il a un autre avantage: « C’est le choix de Marc Giraud », avance un conseiller départemental. Didier Brémond peut déjà compter sur la voix de Jean-Martin Guisiano. En déplacement à l’étranger, celui-ci lui a confié sa procuration pour le vote.
Brémond a également donné des gages aux Républicains historiques. « Il m’a dit qu’il regrettait d’avoir écouté les sirènes de la Macronie, confie un conseiller départemental. Qu’il avait été roulé dans la farine. Qu’il avait fait le mauvais choix et que son cœur était bien à droite. » Contacté, celui-ci n’a pas répondu à nos sollicitations. Tout comme François de Canson.