Lancé par l’ancien champion du monde de muay thaï Abdoulaye Fadiga, le concept «Champions Spirit» se veut une déclinaison «premium» des salles de sport traditionnelles, où tout est affaire d’objectif et de… motivation.
la puissance n’est rien.» D’une certaine façon, Abdoulaye Fadiga pourrait, lui, affirmer, que «sans objectif, le sport n’est rien»… D’autre que de l’exercice. Une manière de s’entretenir saine, mais fluctuante selon sa motivation, son envie du moment, sa fatigue aussi. Alors qu’avec un plan bien établi, tout devient possible, réalisable. Lui-même en a d’ailleurs fait la démonstration du temps où il était sportif de haut niveau : trois fois champion du monde de muay-thaï (la boxe thaïlandaise) neuf fois champion de France, 63 victoires en 69 combats… Une magnifique carrière pour un petit garçon qui souffrait d’asthme. Et fort de ses diplômes en optimisation de la performance de l’athlète et en biomécanique, le Parisien ne s’est pas contenté d’un beau palmarès sportif, mais il a également réussi le virage, souvent délicat, de la reconversion…
«J’ai eu pas mal de chance car en fait, je n’ai pas vraiment eu de reconversion à proprement dit», confie-t-il. «C’est simplement une activité parallèle que je menais pendant ma carrière et qui a fini, petit à petit, par prendre le dessus. Donc je n’ai pas connu ces doutes et cette peur de me dire : qu’est-ce que je vais faire après ma carrière ?» Ainsi, en 2008, il a fondé son concept de «Champions Spirit», une salle de sport tout autant qu’une académie, avant de s’y consacrer dès l’année suivante et la fin de sa carrière professionnelle. Au départ, l’idée est simple : prendre des personnes déjà sportives – tels que des pompiers, des militaires, des gendarmes – et leur permettre d’améliorer encore leurs compétences dans trois domaines : le physique, le combat et l’aspect cardio-vasculaire. Mais très vite, Fadiga décide d’élargir son public-cible aux sportifs dits amateurs ou de loisirs. Attention cependant, pas n’importe lesquels, plutôt ceux qui nourrissent des objectifs bien précis.
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habitué aux défis improbables – ou encore un quidam désireux de grimper l’Everest. Quelques athlètes de haut niveau viennent aussi profiter de la qualité des infrastructures situées au 14 boulevard Raspail, dans le VIIe arrondissement parisien. «Le résultat que l’on obtient est toujours plus probant sur des sportifs amateurs et loisirs que sur des sportifs professionnels, qui disposent déjà de structures importantes pour les encadrer», précise toutefois Fadiga. «Nous pouvons accueillir différents types de public. Il y a celui, que je qualifierai de traditionnel, qui vient à la salle de sport et qui profite de notre écosystème de son côté, à son propre rythme. Ensuite, il y a une autre direction, sur laquelle j’insiste beaucoup, qui consiste en une approche individualisée, avec un objectif en tête. C’est important de toujours savoir pourquoi on s’entraîne, et pour obtenir quels résultats. L’entraînement sans plan reste vain et cela ne vaut pas le coup selon moi. Je préfère qu’on se mette d’accord sur un objectif, un laps de temps et les moyens mis en œuvre pour y parvenir en tenant compte de son travail, de son poids, de son passé en termes d’activité physique, de sa récupération…»
Champions Spirit, boulevard Raspail à Paris Droits réservés
Cette crise a surtout eu comme avantage de faire prendre conscience aux gens l’intérêt d’être en bonne santé, de ne pas être en surpoids, d’avoir une bonne alimentation et de faire attention à son sommeil.Abdoulaye Fadiga
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Champions spirit Droits réservés
Tout en continuant de chouchouter ses 500 clients qui viennent transpirer à la salle dans des conditions optimums d’encadrement. Une vision «premium» de la pratique. «Nous avons tout sur place, y compris un biologiste qui peut intervenir s’il faut procéder à une prise de sang», rappelle le Parisien. «Nous avons un nutritionniste afin de mettre en place un protocole alimentaire et sportif adapté à l’état de la personne, en tenant compte de ses éventuelles intolérances alimentaires ou d’éventuels déséquilibres en vitamines ou minéraux. Nous avons un restaurant spécifique aussi, avec des menus adaptés.» Surtout, ne tentez même pas de décapsuler un Coca dans ce temple de l’organique, les représailles pourraient s’avérer terribles. Plus sérieusement, avec son positionnement s’adressant d’abord à un public motivé, Abdoulaye Fadiga a trouvé un autre moyen de vivre (de) sa passion : «C’est passionnant. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui j’essaie au maximum de toucher les jeunes. On se remet toujours en question en tant qu’entraîneur, en se demandant si j’ai appris les bonnes choses, si j’ai bien pris en considération ses qualités et ses faiblesses. Il y a une dimension éducative aussi car certains jeunes ont besoin d’un cadre, d’un dispositif qui les fait grandir en tant qu’athlète et aussi en tant qu’homme. Et puis c’est moins ingrat que lorsque je pratiquais moi-même», conclut-il dans un sourire.