France-Maroc, combien d’interpellations  ? : Boulevard Voltaire


Ce soir, on ne va pas seulement commenter le résultat du match, mais le nombre de voitures brulées et de vitrines fracassées

Vivement mercredi soir, France-Maroc. Je suis im-pa-tient d’être devant ma télé. Ça va être la grande fête du football et du vivre ensemble, Noël avant Noël. Nul doute que l’amitié franco-marocaine en sortira revivifiée, le dialogue interreligieux grandi et la concorde entre les peuples consolidée. Rien que du bonheur en perspective. Journée portes ouvertes dans les commissariats et ville ouverte pour la population. La foule en liesse descendra dans la rue, les supporters marocains en tête. Tout à leur joie, ils ne vont pas allumer des bougies ni brûler des cierges, mais des poubelles et des voitures. Pas illuminer les vitrines, mais les casser. Pas chanter la Marseillaise, mais la siffler. Pas lancer des pétards, mais des mortiers. Pas faire rôtir des dindes, mais des poulets. La magie des fêtes, quoi ! Homo festivus dans sa version islamicus. Beaucoup moins drôle que le personnage de Philippe Muray.

France-Maroc, combien d’interpellations  ? : Boulevard Voltaire

Que leur équipe perde ou gagne ne change rien n’en déplaise à Gérard Darmanin, qui nous explique qu’il n’y a eu pour ainsi dire aucun incident samedi dernier sur les Champs-Élysées, ce qui n’a pas empêché la police de procéder à une centaine d’interpellations (170 en France), une « majorité de Français », selon Darmanin. Au stade de France, c’étaient des Anglais. Sur les Champs-Élysées, des Français. Pardi !

Le foot est grand et Mahomet est son prophète

Un drapeau marocain accroché sur la façade d’une mairie en somme y’a qu’des africains et des musulmans le moudjahidin ceint du drapeau marocain a dégoupillé  : « La France. Combattre la France  !  » Dont acte.

Jean-Baptiste Boursier voulait des exemples de joueurs marocains qui inscrivent leur match au-delà du foot.

#FRAMAR #Maroc

majeur, cataclysmique : la libre circulation du choc des civilisations dans l’espace Schengen. La querelle du droit du sang et du droit du sol ressemble à une antiquité. Que reste-t-il du droit du sol quand nous sommes en train d’expérimenter le droit du hors-sol ? Car de quoi parle-t-on ? D’une population délocalisée, dont le cœur, la tête et jusqu’au portefeuille restent au pays ? C’est vrai dans les tribunes et sur le terrain. Le Maroc, c’est une équipe importée. 14 joueurs nés à l’étranger, 4 aux Pays-Bas, 3 en France, 3 en Belgique, 2 en Espagne, un en Italie et un au Canada. L’entraîneur lui-même est né à Corbeil-Essonnes. Il se sent aussi français qu’un supporter marocain né à Vitry-sur-Seine.

Comment fabriquer des ennemis de l’intérieur

À qui va l’allégeance ? C’est la seule question. Feu le roi Hassan II y a répondu sans détour. Les plus anciens se souviennent de sa déclaration chez Anne Sinclair  : « Les Marocains en France ne feront jamais de bons Français  !  » Parole d’or  ! Les sujets de Mohammed VI ne se définissent d’ailleurs généralement pas comme Français. Ils disent  : j’ai des papiers français. Or, les papiers, ça se déchire.

La vérité, c’est que ce sont des Français administratifs. Ce qui n’a pas l’heur de plaire à tout le monde. « Que demander de plus à des gens qui payent leurs impôts ! », s’est étranglé l’inusable Laurent Joffrin face à Charlotte d’Ornellas. D’abord, cher Joffrin, beaucoup d’entre eux ne payent pas l’impôt sur le revenu mais perçoivent en revanche des prestations sociales, plus que la moyenne des Français. Il suffit de consulter le rapport de l’INSEE « Revenus et patrimoine des ménages » dans son édition de 2021. Même si chacun sait que le seul impôt qui compte, c’est l’impôt du sang. Là où on le verse, là sont nos attaches.

Il y a un paradoxe de la nationalité comme il y a un paradoxe de la tolérance. Une société qui pratique la tolérance sans limite finit par être détruite par l’intolérance qu’elle a laissé prospérer. Même chose pour la nationalité. C’est une forme d’échange inégal qui revient à conférer à des gens qui nous sont hostiles une nationalité de principe avec les avantages attenants sans aucun des devoirs astreignants.

Que faire alors ? Pas grand-chose. Méditer sur la chute des civilisations avec Edward Gibbon, relire Jean Raspail. De mon côté, je feuillette toujours quelques pages de Nietzsche avant un match France-Afrique du Nord, histoire de me mettre dans l’ambiance. J’avoue que Nietzsche est un médiocre commentateur sportif, mais un grand philosophe. Il a beaucoup écrit sur le ressentiment, « morale d’esclave », selon ses mots, que l’on ne pourrait plus employer de nos jours. Que dit Nietzsche ? Que le ressentiment est la grande passion des ratés. L’homme du ressentiment, c’est l’homme mal né, en proie à une haine intransitive, totale, hors de propos, même si elle est porteuse, dans le cas qui nous occupe, d’une vengeance pluriséculaire dopée par les échecs répétés de l’islam et le passif de la colonisation. C’est là qu’il faut chercher les véritables passions tristes dont on nous rebat les oreilles. Elles naissent de l’envie, du malheur social, du sentiment d’infériorité. La vraie souffrance, c’est la comparaison. De la comparaison, naît la rage – d’autant plus tenace que la source de la comparaison fait l’objet d’un intense désir d’imitation. Le ressentiment étant ainsi fait qu’il désire ce qu’il déteste et déteste ce qu’il désire.

L’immigration nous place au cœur de la fabrique du ressentiment. Aucun exutoire, sinon la vengeance. Cela aboutit à un nationalisme de ressentiment. Tel est l’étendard que l’on voit fleurir un peu partout aujourd’hui. Il est brandi par l’armée de réserve du capital et du Coran. Comme c’est une armée d’irréguliers, elle est chaotique. Elle se disperse aussi vite qu’elle s’est créée, à l’instar d’un califat spontané et festif. Mais ne nous leurrons pas : pour certains, l’objectif, c’est bien d’installer le califat. Grâce à la Fifa.

Imprimer, enregistrer en PDF ou envoyer cet article