La ville de Lyon veut acheter plus responsable


Publié le 9 déc. 2021 à 8:43Mis à jour le 9 déc. 2021 à 9:00« Les Lyonnais attendent de nous des équipements publics, mais aussi une exemplarité dans nos achats et nos marchés pour en limiter l’impact environnemental », estime Audrey Hénocque, première adjointe de la ville de Lyon. C’est pourquoi la majorité écologiste s’est dotée d’un schéma de promotion des achats sociologiquement et écologiquement responsables (Spaser), plus ambitieux que le précédent SPAR voté en 2016.Là où le SPAR prévoyait 80.000 heures d’insertion dans les marchés publics, le Spaser en a fixé 150.000. Autre nouveauté : 100 % des consultations seront soumises, dès 2024, à l’évaluation de l’impact carbone, un critère utilisé « trop ponctuellement » par l’ancienne équipe municipale, au goût de la nouvelle. « Tous les achats passeront au filtre du SPASER », martèle Audrey Hénocque, soit 200 millions d’euros de commande publique par an auprès de 4.000 entreprises.

Du chanvre à la Part-Dieu

La moindre dépense devra ainsi envisager la réparation, la rénovation, le remplacement par un produit d’occasion ou recyclé, avant de commander du neuf. Illustration de ce « systématisme » revendiqué : pour les prestations intellectuelles, qui dégagent plus de « jus de crâne » que de CO2, les moyens de déplacement décarbonés feront la différence.Dans le dur, tous les marchés de bâtiment – gymnases, piscines, écoles – intègrent immédiatement une considération énergie et climat, « en neuf comme en rénovation », précise Sylvain Godinot, adjoint en charge du patrimoine. « Plus question d’aller au plus économique à courte vue. » À la bibliothèque de la Part-Dieu , la Ville a modifié le chantier en cours pour terminer l’isolation du Silo avec de la laine de chanvre plutôt que du polystyrène.

Chantiers expérimentaux

Mais elle n’entend pas généraliser les matériaux naturels (terre, bois, paille), « car les filières ne sont prêtes », constate l’élu. « Vouloir aller trop vite nous exposerait à des retards et des surcoûts, voire à des marchés sans réponse. » Il se contentera pour commencer « d’un chantier expérimental par an et par direction ».Après avoir lancé le Spaser devant 200 chefs d’entreprise lyonnais, la ville s’engage à mieux les informer de ses marchés au travers des chambres syndicales et professionnelles, dans le but de leur en attribuer la moitié. Reste un regret pour Audrey Hénocque : « L’impossibilité juridique d’aller sur le terrain de la responsabilité des entreprises dans les critères d’attribution. »