cela dépend des choix qui seront faits par le gouvernement voire au 15 juin. – Vous dites avoir déjà beaucoup travaillé sur la baisse des prix, mais les Corses voient peu de résultats.
Cela veut-il dire que ça n’a pas marché ? – Non ! On ne peut pas dire ça ! Cela veut dire qu’il y a des domaines dans lesquels la Collectivité de Corse a une compétence propre et exclusive, et pas d’autres. Par exemple, le domaine de l’aide à la construction de logements et d’accession à la propriété, notamment pour les primo-accédants. Entre 2018 et 2021, nous sommes passés de 8,5 millions d’euros d’aides à 20 millions d’euros.
Lorsque cela dépend de nous, nous faisons les efforts. De la même façon, nous avons contractualisé à hauteur de 24 millions d’euros avec l’Office public de l’habitat de la Corse et 8 millions d’euros avec l’Office public de l’habitat de la CAPA. Lorsque cela dépend de la Collectivité de Corse, nous mettons en place les moyens budgétaires en application de nos objectifs politiques, et nous réussissons.
Par contre, dans d’autres domaines, nous n’avons pas le monopole de la décision. Dans le domaine du prix du carburant, nous avons fait un très gros travail, nous avons objectivé la différence de prix et expliqué très largement le mécanisme de formation des prix. Nous avons conclu qu’il fallait une régulation des prix et une fiscalité compensatoire, assorties de mesures d’urgence, comme celles qui ont été prises, et qui intègrent le différentiel des prix.
Hélas, nous ne pouvons pas décider seuls ! Une partie doit être prise en charge par le gouvernement. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui à l’unanimité de la Conférence sociale, nous avons acté de demander que ce différentiel de prix soit compensé à titre temporaire dans la prochaine loi sur le pouvoir d’achat, le temps de mettre en place des dispositifs pérennes selon les délibérations que l’Assemblée de Corse a votées. – Le calendrier est très resserré.
Quel est l’enjeu à court terme ? – Il y a plusieurs enjeux majeurs. Le premier est déjà, comme je l’ai dit, de faire acter par le gouvernement l’intégration d’un volet social et économique dans le processus de négociation. Le deuxième est d’obtenir l’ouverture la plus rapide possible de ce processus de négociation et la réaffirmation des engagements pris, y compris en termes de contenu et d’objectifs, notamment la discussion sur un statut d’autonomie, mais pas seulement.
Le troisième enjeu est, de se saisir, sur des domaines précis, du contexte général pour concrétiser des avancées, comme nous voulons le faire avec la future loi sur le pouvoir d’achat. Nous allons transmettre nos demandes au gouvernement et à la future Assemblée nationale. – Gérald Darmanin a été reconduit à son ministère.
Avez-vous repris contact ? Savez-vous quand aura lieu la réunion attendue avec Paris ? – Pour l’instant, je n’ai pas eu de nouveau contact direct avec Gérald Darmanin. C’est vrai que l’actualité gouvernementale a été plutôt chargée, mais ceci étant, il ne faut pas que les contraintes, qui pèsent sur l’action gouvernementale, impactent le processus. Dès la semaine dernière, le Conseil exécutif de Corse a dit qu’aussi bien en ce qui concerne le calendrier prévu que sur le fond, il était impératif que les engagements, qui ont été pris par Gérald Darmanin au moment de sa venue en Corse en mars 2022, soient respectés.
C’est-à-dire d’avoir, le plus vite possible, une première réunion avec le gouvernement pour fixer la méthode, réaffirmer les objectifs et travailler ensemble à la mise en œuvre de ces différents objectifs. Donc, une réunion rapide. Et sur le fond, une volonté politique qui existe de notre côté et qui doit être réaffirmée du côté du gouvernement.
C’est-à-dire la volonté de mettre en place un véritable processus à vocation historique, de définir une solution globale, institutionnelle, mais également économique, sociale, culturelle et linguistique. Propos recueillis par Nicole MARI.
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