Mort de la petite Ciara, les accusés réitèrent leur innocence


26 ans, et son ancien petit ami. La mère et l’éphémère beau-père de la petite Ciara, alors âgée de 13 mois, doivent répondre devant la cour d’assises de Lot-et-Garonne, du viol et de la mort, sans intention de la donner, de l’enfant décédée le 5 décembre 2018, à Villeneuve-sur-Lot. Face à eux, le clan Bouafia, Mohamed en tête, le père de la petite fille, se serre sur le banc des parties civiles. Sous leurs yeux, des affiches « Petit ange Ciara, que justice soit faite. Nous ne t’oublierons jamais », écrites en lettres capitales.

« Effondrement global »

Le rapport exhaustif de l’ordonnance de mise en accusation a précédé la venue des experts psychiatre et psychologue afin d’appréhender la personnalité des jeunes adultes que les jurés auront à juger au cours de la semaine. Et qui encourent trente ans de réclusion criminelle. L’histoire de Malcom Salmon, orphelin de père à 2 ans, aîné d’une fratrie recomposée de cinq enfants, ses troubles du comportement, sa scolarité réorientée, son placement en internats, sa consommation habituelle de cannabis.

Mort de la petite Ciara, les accusés réitèrent leur innocence

« Ce couple fonctionne en miroir dans sa relation insécure ».

marquée par la séparation de ses parents, sa relation conflictuelle avec sa mère, son décrochage scolaire, sa première grossesse à 16 ans. Sa rencontre avec Mohamed Bouafia, une nouvelle grossesse, imprévue, après deux mois de relation, et le rapport belliqueux du couple, cristallisé autour du droit de garde de leur bébé. « Elle vit sa situation comme un effondrement global  : elle est incarcérée, a perdu sa fille, son fils est placé… », pose le docteur Blandin.

Insoutenable

très vite La petite Ciara, principalement hébergée chez son père, réintègre quelques jours par semaine le foyer maternel, où vit son frère de 4 ans, et désormais, ce nouveau beau-père qu’elle a tendance à fuir. « Ce couple fonctionne en miroir dans sa relation insécure. Dès lors, se pose la question de la place des enfants », a soulevé la psychologue Catherine Goupil.Au fil des jours, l’insoutenable va envahir la salle d’audience. Évoqué par le président, le décès de Ciara, consécutif à une fracture du foie, établi comme le résultat de violences volontaires, va être opposé aux dénégations. Sur le corps du bébé, des hématomes plus anciens, et des contusions relatives à un viol. Le verdict pourrait être rendu dès jeudi 7 avril.