Une concurrence aiguisée sur le marché de la protection sociale complémentaire


consultant au cabinet d’actuariat Actélior  : « Le marché représente un fort potentiel puisque la moitié des agents territoriaux n’ont aujourd’hui pas de couverture prévoyance et 10 %  en santé. »

Directeur associé du cabinet Adiceo spécialisé dans la protection sociale, Bruno de la Porte estime cependant que c’est surtout l’obligation faite aux agents d’adhérer à un contrat de protection sociale complémentaire qui pourrait bouleverser la donne. « Dans ce cas, les équilibres techniques et financiers pourraient évoluer, avec davantage de concurrence, des marges rognées et une obligation pour les mutuelles historiques de modifier leur modèle », assure-t-il. Or ce sujet n’est pas encore sur la table dans la territoriale.

Une concurrence aiguisée sur le marché de la protection sociale complémentaire

Pas la même éthique, pas les mêmes contraintes

surtout si elle dépasse le plancher mensuel de 7 euros pour la prévoyance et 15 euros pour la santé retenu dans le projet de décret, pourrait être de nature à déclencher de nouvelles adhésions et à faire bouger les lignes. « La concurrence entre mutuelles qui jouent dans la même cours est une chose, mais la question est aussi celle des assureurs qui n’ont ni la même éthique, ni les mêmes contraintes et pourraient se présenter sur le marché sans bien mesurer les risques à couvrir », avance Muriel Gibert, vice-présidente du groupe Intériale, en charge de la FPT (fonction publique territoriale). C’est notamment le cas sur la prévoyance où les risques des agents de la fonction publique sont très spécifiques, liés aux risques statutaires.

« Les décideurs territoriaux ont compris qu’il faut des partenaires de qualité veut croire Muriel Gibert.

Pilotage des contrats

« La grande question est celle du pilotage des contrats, qui en l’état actuel n’est pas suffisante, alors que les sommes en jeu peuvent vite devenir conséquentes », observe Bruno de la Porte.

que le meilleur gagne  ! », résume Muriel Gibert.

« Traiter avec les employeurs, répondre à des appels d’offre complique les process et demande une organisation différente », estime Mathieu Limouzin.

Dans le contexte d’accroissement de la concurrence, les mutuelles misent aussi sur leurs services. « L’accompagnement des collectivités reste pour nous un facteur différenciant important : les collectivités qui font déjà de la PSC un de leur outil de pilotage RH central savent bien que la capacité d’accompagnement dans le déploiement des offres, le pilotage du risque, et les actions de prévention et de retour à l’emploi, comptent énormément dans la réussite de leur dispositif », note  Didier Bée.

Certains acteurs réfléchissent donc à les commercialiser en complément des offres de base », indique Mathieu Limouzin.

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