quand l’idéologie fait perdre la raison !


beaucoup ont été surpris puis indignés et enfin inquiets de la montée vertigineuse des prix du Kilowatt-heure au cours de ces derniers mois. Parallèlement à cela (en même temps, comme dit qui vous savez), une menace de raréfaction de la ressource est apparue, augmentant encore l’inquiétude des gens.

Dans un exposé remarquablement clair, l’ancien patron d’EDF Loïc Le Floch-Prigent  a parfaitement résumé l’historique de la situation et les conclusions qu’il en tirait.

quand l’idéologie fait perdre la raison !

Ne pas se réjouir de la baisse de la consommation

Ces gens qui nous gouvernent semblent oublier qu’une baisse de consommation traduit avant tout une baisse de la production des entreprises et cela en dit long sur la vision qu’ils ont de l’économie.

si nous avons une pénurie alimentaire, nous devons manger moins, tout comme ils nous ont déjà dit que la meilleure réponse à l’augmentation du prix de l’essence est de rouler moins.

L’erreur fatale  : la création d’un marché

Lorsque l’idéologie s’apparente à une religion, il n’y a guère de place pour le rationnel.

pas plus en France, en raison du monopole d’EDF, que dans l’Union Européenne. Pour nos idéologues, cela n’était pas acceptable et il fallait créer un marché.

Il existe ou il n’existe pas et s’il n’existe pas, cela peut provenir de très bonnes raisons. Du reste, ce qui est appelé « la loi du marché » mais aussi quelquefois et notamment par Adam Smith « la main invisible » prévoit l’utilisation et non la création du marché.

Mais nos vaillants doctrinaires ne se sont pas arrêtés à ce détail. Afin de pouvoir « gommer » les frontières et permettre « la libre circulation des électrons européens », ils ont décidé que le réseau serait unique et que les pays devaient s’interconnecter. Outre les problèmes que cela pouvait poser, notamment dus à la présence des éoliennes qui nécessitent une régulation très « pointue », on ne savait plus qui produisait quoi ni à quel prix. D’où un prix uniformisé, naturellement calculé sur le moyen de production le plus cher.

La nécessité de sortir de ce marché piégé est une évidence

pas protégées par un système équivalent. Des artisans et des restaurateurs sont ainsi obligés de fermer tandis que certaines sociétés doivent réduire fortement leur activité.

et beaucoup », prévient ce mercredi sur le plateau des « Grandes Gueules » Loïc Le Floch-Prigent, ingénieur et ancien patron de GDF et d’Elf ».

Le refus du gouvernement français de quitter le marché européen

Conscients de ce qui allait arriver, les premiers pays à quitter ce marché furent l’Espagne et le Portugal, démontrant ainsi deux choses essentielles :

– La première est que la chose est possible et qu’un pays peut se retirer de ce piège, même momentanément, si son intérêt lui commande de le faire.

– La seconde est que les prix du KWH électrique sont restés raisonnables chez eux et ne menacent plus la production industrielle ce ces pays.

Interrogé sur ce sujet, Bruno Lemaire, ministre de l ‘économie, a répondu par la négative pour les raisons suivantes  :

En réponse à une question de Léa Salamé sur le sujet, visiblement agacé, il s’emporte un peu  :

 »

moi je suis très pragmatique chauffer ses viennoiseries on serait bien avancé ça c’est…

Léa Salamé : « Oui, vous vous battez, mais on n’y arrive pas.

comme les Britanniques ont foutu le camp du marché européen tout court, et de l’Union européenne tout court, on a vu le résultat. »

et ceci d’une façon totalement indépendante de ce marché européen pour la justifier, on emploie des arguments qui ne tiennent pas.

Un consensus technique pour un retour au marché national

Il va falloir reconstruire ce qui a été détruit par incompétence ou par idéologie afin de retrouver notre capacité de production. Le nucléaire nous avait mis au premier rang européen et, suivant la sacro-sainte « loi du marché » c’est la France qui aurait dû s’imposer au niveau européen. D’autant plus que le passage aux « neutrons rapides » aurait permis d’utiliser cette grande quantité de déchets radio-actifs issue de la fission aux neutrons « lents » gratuitement et pour plus de mille ans au rythme de la  production actuelle. Malheureusement, ceci supposerait une telle évolution dans la mentalité politique de ceux qui nous gouvernent qu’il est malheureusement très peu probable que cela se produise.

Jean Goychman 

Illustration : DR

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