La ministre Sabrina Agresti-Roubache veut enclencher le « désarmement financier massif » des trafiquants


La secrétaire d’État à la Citoyenneté et à la Ville, chargée du plan Marseille en grand était invitée de France Bleu Provence ce vendredi matin. Elle veut enclencher le « désarmement financier massif » des trafiquants, « pas de consommateurs, pas de dealers, je n’ai pas changé d’avis ».

Une « responsabilisation » des consommateurs

Faire reculer le trafic de drogue, c’est l’un des objectifs du plan Marseille en grand. Et la ministre souhaite s’attaquer aux consommateurs. « Les habitants vous disent sur le terrain, quand allez-vous enfin vous occuper des consommateurs ? Pas de consommateurs, pas de dealers, je n’ai pas changé d’avis, je viens de là », assure Sabrina Agresti-Roubache.Comme le président de la République, elle veut « aller plus fort sur les amendes délictuelles », « permettre aux policiers de pouvoir faire payer tout de suite l’amende délictuelle », et plaide pour une « responsabilisation » des consommateurs. « Dans le plan que je lance, on va parler de prévention. Ce mot a disparu. Il y a eu une espèce de laisser-aller. Les incivilités emmènent aussi aux situations que l’on voit. Chaque acte est important. On ne peut plus continuer à faire comme si ça n’existait pas », estime Sabrina Agresti-Roubache.

Le désarmement financier massif des trafiquants

Sur les violences à Marseille, la ministre rappelle que le volet sécurité de Marseille en grand, ce sont : « 300 policiers en plus pour Marseille, trois compagnies de CRS en plus pour Marseille, une compagnie de CRS 8 en plus pour Marseille » et que la pression sur les points de deal augmente les tensions entre trafiquants. « La préfète de police, avec le ministre de l’Intérieur, ont appliqué une stratégie du pilonnage. On savait qu’il allait y avoir des effets de bord », reconnaît-elle.Le pilonnage, c’est la suppression des points de deal. « Moins 70 points de deal en deux ans sur Marseille intra-muros, se félicite la ministre. En faisant cela, les parts de marché entre dealers se réduisent, les actes de violence entre trafiquants de drogue augmentent. J’ai demandé au gouvernement d’appliquer une stratégie courageuse qui est le désarmement financier massif des trafiquants de drogue. Parce que si on ne va pas taper là où ça fait mal, on pourra continuer à en parler et on se redira la même chose », conclut Sabrina Agresti-Roubache.

Sur la rénovation des quartiers ? Il faut « aller plus vite »

Pendant 48 heures, Sabrina AGresti-Roubache est en visite à Marseille et Aix-en-Provence, concernant la rénovation des quartiers prioritaires. Ce jeudi, cité du parc Kallisté à Marseille (15e), elle a été au contacts des habitants qui veulent que cela aille plis vite. Message reçu. Dans cette cité par exemple, ce sont 47 millions d’euros qui vont être débloqués au titre de la rénovation urbaine, mais elle le dit : « il faut pouvoir aller plus vite (…) et faire du dérogatoire ». « On a un millefeuille administratif qui empêche parfois les élus d’aller vite. Donc moi c’est ce qu’on m’a demandé. Je rentre à Paris lundi matin. Lundi matin, je vais voir toutes mes administrations, et je donne des instructions pour changer la vie des gens ».À lire aussi Le 15/02/2024 Sabrina Agresti-Roubache veut accélérer la rénovation du parc Kalliste à Marseille

Le bassin du Mucem : « Jamais de la vie  ! « 

Interrogée sur un projet marseillais, Sabrina Agresti-Roubache a le mérite de la franchise. Alors que le maire de Marseille Benoît Payan annonce la construction d’un bassin démontable au pied du Mucem, pour un coût de plus de six millions d’euros et accessible dès cet été, la secrétaire d’État dévoile ses doutes sur l’utilité du projet. A la question feriez-vous ce bassin au pied du Mucem ? « Mais jamais de la vie  ! « , répond la Marseillaise.