Halte au greenwashing: Agglomération Muhlouse Alsace


Chez 24pm, nous devrions être habitués aux opérations de
greenwashing. Nous devrions être blasés. Mais à une époque où nous nous
approchons tellement du point de rupture, certaines opérations de
communication continuent de nous révolter. Celle de l’agglomération de
Muhlouse Alsace nous révolte.

Eléments de contexte

L’agglomération
de Mulhouse Alsace met en place une opération de spamming en décidant
d’envoyer en masse à des centaines de journaliste/bloggeurs/éditeurs de
contenu les photos sans intérêts d’une cérémonie présentant le « Projet
Alimentaire Territorial m2a ». Vous ne comprenez pas ce qu’est m2a ? Vous
ne comprenez rien à ce qu’est un « projet alimentaire territorial » ?
Nous, non plus. Du coup, je demande pourquoi on encombre ma boîte email
avec un message de près de 10Mo !!! Composé d’un dossier rédigé dans une
langage abscon pour une personne normalement constituée.Je sais
ce qui s’est passé: le service relation a eu la flemme de constituer un
fichier de 50 journalistes locaux et intéressés par les histoires de
politiques publiques et préféré acheter un fichier de journalistes
rangés dans la catégorie « développement durable » des bases de données
qui vendent les coordonnées des journalistes ou bloggeurs. Evidemment
ce type de démarche est anti écologique: on n’envoie pas des emails de
10Mo à 500 journalistes. Cela représente un 5go de données par internet à
des gens qui n’en ont que faire. Des personnes réellement concernées
par l’écologie ne font jamais cela: elles envoient les emails au compte
goutte, uniquement aux personnes dont elles sont certaines qu’elles
seront concernées, ne mettent pas en copie des interlocuteurs non concernés, et surtout, elles n’envoient pas les photos dans le
corps de l’email: elle indique les URLS où les photos peuvent être
téléchargées pour que seuls les destinataires sont intéressées téléchargent les photos. 

L’email de l’Agglomération d’Alsace Muhlouse anti écologique

Pour être concret, l’email de 10Mo que la personne de l’Agglomération d’Alsace Muhlouse m’a fait parvenir à généré des émissions de CO2 de 190g (selon l’Ademe/GreenIT, un email de 1Mo émet 19g).Les 500 emails qu’elle a envoyé dans son opération de spamming ont donc provoqué l’émission de 190g X 500 = 95kg de CO2. C’est l’équivalent d’un parcours de 100km avec une voiture moderne peu émettrice de CO2. En envoyant un email sans annexe de 10Mo à 50 journalistes vraiment concernés, les émissions de CO2 auraient été réduites à 95g. C’est considérable. Je sais
que l’expéditrice du message n’avait pas suffisamment de considération pour ma personne ne
serait-ce que pour rédiger elle-même un mot personnel qui m’explique r
pourquoi elle me contactait, moi, l’éditeur de 24pm écologie, pour
m’expliquer qui était la m2A et le lien clair entre les photos de cette cérémonie prout prout et la ligne éditoriale de mon site. Franchement, c’est tout de même le minimum
lorsque vous contactez une personne que ne connaissez pas, que de prendre le temps de rédiger quelques lignes personnelles. Je
donne donc une chance à la personne qui m’a spammée et a eu cette
attitude anti écologique et générant un surplus de consommation
électrique à une époque, la frugalité énergétique devrait s’imposer à
tout un chacun et surtout aux services publics qui devraient donner
l’exemple. Je lui envoie, donc,  le message suivant. »Je vous prie de m’excuser, mais pourquoi d’adresser ces photos ? »Je
donne ainsi une chance à mon interlocutrice de s’excuser en me
répondant la vérité: « Je suis désolée de vous avoir déranger, je n’avais
pas vu que votre site donnait des conseils pratiques sur l’écologie au
quotidien et que vous n’êtes à l’évidence pas intéressé par des
opérations de communication institutionnelles creuse et la diffusion de
photos de clowns en train de s’autocongratuler, même s’ils confondent
des concepts aussi différents que réduction des émissions de CO2,
économie locale, alimentation bio ou alimentation écologique. »$Les photos des clowns de la cérémonie qui se font passer pour des écolos.Au
lieu de cela, mon interlocutrice de l’agglomération Muhlouse Alsace, qui
n’a toujours pas pris le temps de visiter notre site qui ne dispense
que des conseils pour être plus écolo au quotidien, me répond: « Je me suis permise de vous transmettre ce dossier de presse et les
photos associées au Projet Alimentaire Territorial de Mulhouse Alsace
Agglomération car c’est un sujet qui concernant lé thématique
développement durable. Le projet a été officiellement signé hier. »Comme
elle persiste à ne pas se poser la question de l’intérêt de photos de
clowns en train de signer une convention qui n’impacte pas du tout les
défis écologiques majeurs auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui
(vous savez, le mur, que nous voyons tous désormais arriver à grande
vitesse), je lui réponds. »Vous n’avez pas répondu à ma
question: pourquoi m’envoyer ces
photos à moi. Quel intérêt ? Vous envoyez vos photos à tout le monde ?
Imaginez que je vous envoie les photos de la rénovation de mes locaux,
que diriez-vous ? »Voici sa réponse (elle n’a toujours pas pris soin de visiter mon site). « Car votre site internet concerne le développement durable, je me suis donc dit que notre sujet pouvait vous intéresser.
Les photos illustrent ce temps de signature ainsi que le dossier de presse, tout simplement.

Si vous ne souhaitez plus recevoir nos
actualités, il suffit simplement de m’en informer, je vous supprimerai
de notre base de données. »Comme l’écologie est
visiblement un enjeu de communication pour cette personne, elle continue
de me parler de développement durable, qui est le concept fourre tout
dans lequel les professionnels de la communication font rentrer économie
circulaire, écologie, alimentation bio, achats locaux, économies
d’énergie… bref, tous les trucs à la mode sur lesquels il convient de
communiquer.

Le dossier de presse de l’Agglomération d’Alsace Muhlouse sonne creux

Peu importe que tout sonne faux dans ce dossier de
presse: du hashtag vide de sens #soyonsfood », à la photo « écolo »
d’illustration de la couverture du dossier de presse (que l’on retrouve
sur des centaines de sites, car achetée à la va vite sur une banque
d’images américaines, bien vue pour un dossier sur l’économie locale…), au verbiage émaillant l’ensemble du dossier de
presse faisant l’inventaire des comité de pilotage, comité technique,
équipe de coordination et d’animation, cabinet extérieur ou des labels
niveau 1 et niveau 2 obtenus par le PAT (?), d’études obsolète sur la
consommation des français qui n’intéresse personne, de ‘projets
fédérateurs et intégrateurs », de « démarche collective et organisée », de co-construction, de
« territoire pertinent pour mener une politique d’agriculture durable ».La photo du dossier de presse issus d’une banque de données américaineAjoutons
à cela qui est les page du dossier de presse sont parsemées
d’infographies mal orientées (le dossier de presse est orienté en mode
portrait, les infographies sont en mode « paysage », ce qui a pour
conséquence que soit on doit incliner la tête à 90° pour les lire, soit
les imprimer…on sent ainsi que l’on a à faire des écolos concernés par
la consommation de papier et d’encre. Même bien orientée, les
infographies sont particulièrement difficiles à comprendre.

Beaucoup, beaucoup, beaucoup de verbiage parsemé de fautes dans le dossier de presse

A
lire ce document, on a l’impression que cette administration ne se rend
jamais dans les établissements scolaires de la région et qu’aucun des
membres qui ont conçus le programme ne demandent à leurs enfants ce qui
se passent dans les cantines d’aujourd’hui. Par paresse, les écoles
n’emploient plus de cuisinier et sous-traitent la restauration à des
sociétés privées qui livrent des repas réchauffés sur place et souvent
insipides. De nombreux plats sont franchement mauvais et les élèves
jettent alors l’essentiel de leurs plats: du riz au lait insipide aux
des courgettes noyées dans l’eau ou aux plats « bio » inidentifiables,
ultra transformés sans goût et importés de l’autre bout de l’Europe.
C’est là que se trouvent la véritable révolution alimentaire qui aurait
un véritable impact sur la qualité de l’alimentation de nos têtes
blondes et sur le gaspillage alimentaire, donc sur l’écologie.
Réintégrer la restauration dans les écoles, faire cuisiner les plats sur
place, distribuer des portions à la main à chaque élève à la hauteur de
ce qu’il demande pour éviter qu’il ne mange la moitié de son plat,
laisser la liberté au cuisinier de s’approvisionner là où il trouvera
des produits de qualité à un bon prix, éviter de jeter les données
d’emballages liées à la livraison des plats préparés dans les cuisines
collectives, recycler comme le font de nombreux clubs de vacances, la
nourriture non consommée, éviter les agrégats de nourriture bio
reconstitués en usine pour remplacer la viande naturelle.