« C’est vraiment “l’american dream”. C’est fou. À mon arrivée, ma coach m’a accueillie avec un gros 4×4 immatriculé ECU Tennis, le nom de mon université, plein de bagages, de vêtements. Quand je rentre dans mes vestiaires, il y a mon nom d’affiché. C’est une autre planète. On a un bon staff derrière nous. On est traités comme des stars. » Au moment d’évoquer son aventure américaine, Anne-Lou Champion arbore un large sourire. Sa voix monte et son débit s’accélère, illustrant son immense plaisir de vivre le rêve américain.
La Saint-Amandoise a 20 ans. Elle est l’une des meilleures tenniswomen du département. Dès ses jeunes années, elle gagnait des tournois face aux adultes. Pour situer son niveau, elle est classée 0. Cela signifie qu’Anne-Lou Champion fait partie des 190 meilleures joueuses françaises. Ce classement a eu son importance au moment de partir aux États-Unis. « C’est à partir de ce niveau-là où l’on commence à se voir proposer une bourse intégrale pour évoluer dans de très bonnes universités », explique-t-elle.
Le sport et les études
Dans la sienne, en Caroline-du-Sud, les études de management qu’elle suit coûtent 50.000 € l’année. Ces frais de scolarité sont en partie ou totalement (selon le niveau de pratique), ce qui est son cas, pris en charge par les universités pour les membres des très prestigieuses et prisées équipes sportives. Elles ont vite séduit Anne-Lou Champion : « Dès que j’ai su, vers l’âge de 15 ans, que je pouvais avoir le niveau pour avoir une bourse à 100 %, je me suis concentrée à fond là-dessus. »
Un choix également effectué par son ancienne coéquipière au TC Saint-Amand, club qu’Anne-Lou Champion a quitté à regret l’année de son bac, en 2020, Anaëlle Leclercq. La joueuse d’ECU détaille la raison de son choix de s’envoler de l’autre côté de l’Atlantique : « En France, c’est soit les études, soit le tennis. Aux États-Unis, on peut faire les deux sans négliger ni les études, ni le sport. » Seule tricolore dans son équipe de huit filles (total qui montera à dix à la rentrée), elle a découvert d’autres cultures, d’autres manières de fonctionner.
En sport, la méthode américaine est réputée pour être principalement axée sur le volet physique, là où le modèle français privilégie plutôt la technique et la tactique. « Pour moi, ça s’est très bien passé, même si à la fin de ma première année, je n’étais pas loin d’avoir une fracture de fatigue, mais ça a été pris à temps », apprécie la Saint-Amandoise.
Son équipe évolue au plus haut niveau, en NCAA1. « On a déjà été dans le top 50, mais on sort d’une saison plus compliquée », précise-t-elle. Un classement établi lors de la seule “Conference week”, compétition qui, comme son nom l’indique, se tient sur une seule semaine. Le reste de l’année sert à préparer cet événement majeur dans la vie universitaire américaine. Sans avoir une quelconque influence sur le classement final.Cette « expérience de dingue » ne compte pas pour un éventuel classement ATP ou pour le classement français.
La question de son avenir à son retour en France
« J’ai pu voir pour geler mon niveau de 0 pour mes quatre années universitaires », explique celle qui en est à deux années passées aux États-Unis. Et qui se voit continuer le tennis lorsqu’elle rentrera du pays de l’Oncle Sam ? « C’est la grande question du moment, répond-elle. Je ne veux pas être professionnelle, donc je pense qu’il faudra que je fasse un choix à mon retour. Soit j’opterai pour une pratique plus ludique, soit j’arrêterai le tennis. C’est encore à définir. »
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